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À Toronto : Fort Rouillé

Cet article provient de notre série « Toronto Feature ». Les articles provenant des séries précédentes ne sont pas mis à jour.

Ce contenu fait partie d'une série créée en collaboration avec les services au musée de la Ville de Toronto et Heritage Toronto. Nous remercions le ministère du Tourisme, de la Culture et du Sport de l'Ontario et le ministère du Patrimoine canadien pour leur financement.

Monument au Exhibition Park
Fort Rouillé
Monument du Fort Rouillé

« Les Français établissent un poste de traite à Toronto »

Un sentier remontant le long de la rivière Humber est l’ancêtre de l’autoroute 400 que l’on connaît aujourd’hui : il s’agit au cours des XVIIe et XVIIIe siècles d’une importante voie de transport reliant le lac Ontario à la baie Georgienne. C’est à travers ce sentier que les négociants autochtones transportent de précieuses fourrures jusqu’au lac Ontario et au poste anglais, à Oswego. Les Français construisent un poste de commerce à l’embouchure de la rivière Humber en 1720 afin d’intercepter ces échanges, établissant alors la première présence européenne d’importance dans le territoire des Mississaugas où se trouve aujourd’hui Toronto. Il est abandonné une dizaine d’années plus tard. En 1750, un second poste est bâti sur les rives de la rivière Humber, suivi d’un fort en 1751, cette fois à l’emplacement de l’actuelle Exhibition Place.

Pierre Robinau de Portneuf est chargé de mener à bien le projet; il part donc de Montréal vers la fin du mois de mai 1750 et atteint Toronto quelque temps plus tard. Pierre Robinau de Portneuf passe les deux mois suivants à bâtir le poste sur la rive est de la rivière Toronto (la rivière Humber), près de son embouchure. Le commerce avec les Premières Nations s’avère lucratif, et le gouverneur décide de construire un nouveau fort, plus grand, « à l’endroit de la péninsule que l’on appelle La Baye », soit trois ou quatre kilomètres à l’est de la rivière Humber.

Pour des raisons diplomatiques, le gouverneur de la Nouvelle-France, Jacques-Pierre de Taffanel de La Jonquière, baptise le fort « Rouillé » en l’honneur de son supérieur Antoine-Louis Rouillé, ministre de la marine; la construction prend fin en avril 1751. Il s’agit d’une installation modeste, avec de petits quartiers pour les officiers et les soldats, une forge, une poudrière et une cuisine. Seuls dix à quinze soldats en forment la garnison.

Fort Rouillé (ou Fort Toronto) prouve sa valeur en jouant un rôle essentiel dans l’établissement d’une alliance entre les Français et les Premières Nations. Lorsque la guerre de Sept Ans éclate, les Mississaugas acceptent de participer à la capture du fort Oswego en 1756. Lorsque les forces britanniques remportent le territoire des Grands Lacs, en 1758 et en 1759, la garnison française de Toronto incendie leur petit poste de garde et prend la fuite vers Montréal.

Un monument à la mémoire du fort se trouve du côté ouest d’Exhibition Place, à l’ouest de l’abri d’orchestre. Tout autour, des pavés indiquent l’emplacement des murs de l’ancien fort français, qui à l’époque se dressait près du rivage.

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