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À Toronto : Phare de la pointe de Gibraltar

Cet article provient de notre série « Toronto Feature ». Les articles provenant des séries précédentes ne sont pas mis à jour.

Ce contenu fait partie d'une série créée en collaboration avec les services au musée de la Ville de Toronto et Heritage Toronto. Nous remercions le ministère du Tourisme, de la Culture et du Sport de l'Ontario et le ministère du Patrimoine canadien pour leur financement.

Phare de la pointe de Gibraltar
Phare de la pointe de Gibraltar, 1910s
Phare de la pointe de Gibraltar

« Le gardien assassiné hante le phare… vraiment? »

La légende veut que le 2 janvier 1815, des soldats de Fort-York se rendent au phare de la pointe de Gibraltar pour acheter de la bière ramenée en contrebande des États-Unis par le gardien du phare. Devant le refus du gardien de vendre sa bière, les soldats seraient devenus furieux et l’auraient découpé en morceaux avec une hache puis auraient enterré ses restes pour cacher leur crime. Depuis deux siècles, l’esprit du gardien se promènerait dans le phare.

Il y a quelque chose de vrai derrière cette légende. Le premier gardien du phare, J.P. Rademuller, a mystérieusement disparu en 1815, et une partie de squelette humain a été découverte plus tard à proximité des lieux. Mais aucun soldat n’a jamais été reconnu coupable et les membres de la famille qui se sont occupés du phare pendant 150 ans ont déclaré jusqu’en 1958 qu’ils n’avaient jamais vu de fantôme.

Hanté ou non, cet édifice légendaire, qui est entré en service en 1808, a une histoire intéressante. C’est le plus vieux phare des Grands Lacs et le plus ancien édifice de Toronto encore sur ses fondations d’origine. Ses murs, de six mètres d’épaisseur à leur base, n’ont pas bougé, mais les berges du lac, elles, se sont déplacées. Autrefois à 8 mètres du phare, elles en sont aujourd’hui éloignées de 250 mètres. L’édifice a survécu à tout, de l’invasion des navires américains durant la guerre de 1812 aux tempêtes dévoreuses de navires en passant par l’assainissement de l’île qui consista à transformer la flèche littorale marécageuse en zone de chalets recherchée pour Toronto puis en parc verdoyant et ombragé.

Le phare de la pointe de Gibraltar reste le symbole le plus évocateur du passé maritime de Toronto.

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