Acceleration est un thriller dans lequel des adolescents flemmards de Toronto essaient de retrouver un mystérieux psychopathe. Le roman policier de l’auteur canadien Graham McNamee a été publié en édition reliée par Wendy Lamb Books en 2003, puis en livre de poche par Ember en 2012. Acceleration a remporté le prestigieux prix Edgar du meilleur roman policier pour jeunes adultes des Mystery Writers of America, ainsi que le prix d’excellence Arthur Ellis en roman policier des Crime Writers of Canada. Il a également été sélectionné dans la liste des meilleurs livres pour jeunes adultes de l’American Library Association en 2004.
Auteur et contexte
La publicité du quatrième livre de Graham McNamee comporte une biographie rédigée dans le style laconique d’un rapport de police : « Graham McNamee. Sexe masculin. Caucasien. 5' 10". Cheveux bruns. Yeux bruns. Ne pas approcher. Extrêmement timide. […] Localisation actuelle inconnue. »
Graham McNamee naît et grandit à Toronto avant de s’installer à Vancouver. Il passe son enfance dans un quartier ouvrier comme celui où se déroule Acceleration. Il travaille dans des bibliothèques, des librairies, un atelier de reliure de livres et un bureau des objets trouvés. Il présente Acceleration comme « une rencontre de What I Did on my Summer Vacation (“ce que j’ai fait pendant mes vacances d’été”) et Le silence des agneaux ».
Résumé de l’intrigue
Duncan habite dans un complexe d’habitation appelé la Jungle, à la lisière d’un dépotoir industriel urbain de Toronto. Sa mère travaille à temps partiel chez Walmart tout en étudiant dans un collège communautaire. Son père travaille la nuit dans une imprimerie.
Chaque jour, Duncan descend sous terre, dans le bureau des objets trouvés du métro de Toronto, où il occupe un emploi d’été sans avenir. (Voir aussi Métro de Toronto.) Situé dans la station Bay Street, l’entrepôt souterrain contient un incroyable assortiment d’objets oubliés dans les autobus, les métros et les tramways. Un jour, Duncan remarque dans une pile de livres un volume à couverture brune, sans titre sur l’épine. « La sensation du cuir souple et tanné me fait grimacer, cela ressemble trop à de la peau », dit Duncan, le narrateur. À l’intérieur, il trouve des notes troublantes et des coupures de journaux sur des exécutions d’animaux et des incendies criminels. C’est le journal intime d’un psychopathe, qui semble aussi harceler aussi de jeunes femmes dans le métro.
Avec l’aide de ses amis Wayne (« le muscle ») et Vinny (« le cerveau »), Duncan décide de retrouver le psychopathe. Dans cette quête, il cherche aussi à se racheter à la suite d’un événement tragique, l’été précédent, lorsqu’il n’a pas réussi à secourir une fille qui se noyait. Excellent nageur, il était tout près d’elle quand elle s’est noyée, et il se sent responsable de sa mort. Ce terrible incident hante ses rêves et revient à sa mémoire lorsqu’il va nager dans la piscine du quartier.
Duncan et ses amis se sont déjà livrés à des délits mineurs, comme le vol à l’étalage. Quand il alerte la police, on ne le prend pas au sérieux. Duncan conserve le journal. Après avoir suivi plusieurs fausses pistes, il peut enfin voir le visage de l’inconnu lorsque celui-ci, contre toute attente, se présente au bureau des objets trouvés pour réclamer son journal.
L’inconnu, surnommé « le Cafard », mesure six pieds (à peu près 1,8 mètre), il est costaud, cheveux rasés, visage ravagé par l’acné, des yeux brun derrière des « lunettes assez épaisses pour déformer ses yeux ». Au terme d’une astucieuse enquête, les garçons ont fini par apprendre que leur proie travaille probablement comme gardien de sécurité au centre commercial Yorkdale. Leur intuition est confirmée lorsqu’ils le voient apparaître vêtu de l’uniforme bleu et gris.
Duncan et ses amis suivent le Cafard dans le transport en commun. Quand ce dernier ressort de son domicile, Duncan demande à Wayne de s’y introduire. Ils parviennent à y pénétrer sans se faire remarquer par la grand-mère du Cafard, qui est sourde. Tandis que Duncan explore la cave, où il découvre un donjon ressemblant à une prison, il se retrouve nez à nez avec l’homme, qui porte un couteau. Il assaille Duncan, lui tranchant une profonde entaille dans l’avant-bras gauche. Duncan s’enfuit et est poursuivi dans la rue. Il se tord la cheville dans un nid-de-poule, puis claudique jusqu’à la station de métro la plus proche, où il est de nouveau confronté à l’homme sur le quai. Dans l’empoignade qui suit, ils se retrouvent tous deux sur les rails, tandis qu’une rame de métro pénètre dans la station. Duncan parvient à se protéger en roulant sous le quai, tandis que le Cafard est écrasé par le métro, « broyé, écrasé, au point où rien ne permet plus de l’identifier ».
Duncan s’en tire avec une fracture du bras droit, une commotion cérébrale mineure et des éraflures, ayant été traîné le long des voies. Il brûle le journal du Cafard dans un barbecue, dans la Jungle. Il se rend aussi compte qu’il n’est plus hanté par les visions de la fille noyée.
Thèmes
Acceleration oppose un trio d’adolescents flemmards à un homme surnommé le Cafard, un psychopathe dont ils craignent qu’il agresse des femmes. Les garçons ne sont pas eux-mêmes sans reproches. Wayne s’amuse à crocheter des serrures et ses amis s’adonnent parfois à ce qu’ils qualifient de « crimes sans victimes », comme le vol à l’étalage, qui ne font de mal à personne individuellement. Leur poursuite du Cafard est l’expression standard du thème de la lutte du bien et du mal.
En poursuivant le Cafard, pour éviter que de jeunes femmes ne soient attaquées, Duncan cherche à se racheter après avoir échoué à sauver la vie d’une fille qui s’est noyée l’été précédent. Le fait d’avoir trouvé le journal du psychopathe offre à Duncan une « deuxième chance » de faire une bonne action.
Le journal du psychopathe décrit aussi les abus qu’il a subis de la part de sa cruelle grand-mère, soulevant la question du rapport entre l’inné et l’acquis. Le Cafard était-il prédisposé à être cruel (est-il né ainsi ?), ou bien est-il devenu ainsi à la suite de ce qu’il a lui-même subi (a-t-il été élevé ainsi) ?
Le roman se déroule dans un milieu ouvrier, un complexe d’immeubles résidentiels surnommé « la Jungle ». Les parents ont des emplois mal payés, avec des horaires de travail malsains ou irréguliers, tandis que les enfants occupent des emplois sans avenir, au salaire minimum.
Autres titres
Graham McNamee a publié plusieurs titres pour jeune public. Le premier livre qu’il a publié est Hate You (1999), un roman joyeusement ironique sur une adolescente dont les cordes vocales ont été endommagées par un père abuseur. Il a été suivi par Nothing Wrong with a Three-Legged Dog (2000), un roman réconfortant sur l’amitié et les chiens, et Sparks (2002), portant sur une élève en difficulté placée dans une classe de cinquième année régulière. Acceleration (2003) est son premier roman policier. Graham McNamee s’est ensuite lancé dans le suspense d’horreur avec Bonechiller (2008), Beyond: A Ghost Story (2012), et Defender (2016).
Prix et critiques
Acceleration s’est mérité une « starred review » de Publisher’s Weekly, ce qui est réservé à des livres considérés comme exceptionnels. « Le roman de McNamee se lit comme on regarde un film d’action captivant […] un thriller bien tourné ». Kirkus Reviews décrit le roman policier comme un « thriller qui se lit d’un coup ».
Acceleration a remporté le prestigieux prix Edgar du meilleur roman policier pour jeunes adultes des Mystery Writers of America, ainsi qu’un prix Arthur Ellis d’excellence en roman policier des Crime Writers of Canada. Il a aussi été sélectionné dans la liste des meilleurs livres pour jeunes adultes de l’American Library Association en 2004.
Le roman de McNamee Hate You a été en nomination pour le Prix littéraire du Gouverneur général - Littérature de jeunesse, et Bonechiller a été sélectionné pour le prix Sheila A. Egoff de littérature jeunesse des BC Book Awards.