Formation et début de carrière
Étudiant au collège de l'Assomption, Albert Millaire, alors âgé de 18 ans, fait un voyage éducatif à Stratford (Ontario) afin de participer à un concours oratoire, ce qui déterminera le cours de sa vie professionnelle. Laissant tomber l'idée d'entrer dans les ordres, il opte pour le théâtre et entre au Conservatoire d'art dramatique du Québec.
S'ensuivra une carrière des plus prolifique pour cet acteur et metteur en scène d'envergure, aussi à l'aise sur les plateaux et les scènes francophones qu'anglophones, et ce, en Europe, au Canada et aux États-Unis.
Sa carrière débute par des rôles tirés autant du répertoire classique européen, Brecht, Molière, Claudel, que moderne, Jacques Ferron, Gratien Gélinas, entre autres. Il joue aussi dans des téléromans d'une popularité inégalée pour ce temps. On pense au très apprécié Chenal du Moine (1957-58), Le Courrier du Roy (1959-61), et le très célèbre Le Grand Duc (1959-1963), favori de la jeunesse de cette époque.
Albert Millaire quitte ensuite le Québec pour l'Europe, avec sa femme et ses deux filles. Étudiant à Berlin, Paris et Londres ce voyage d'études de deux ans, lui permet de finaliser son art, de jouer les classiques avec de grands maîtres. Sa prestance, son élégance, son élocution parfaite jouant d'une belle voix grave, autant en français qu'en anglais, procurent à Albert Millaire une notoriété acquise pour son retour au Québec. Dès lors son parcours artistique l'amènera à jouer avec brio et d'une maîtrise exceptionnelle les plus grands rôles au théâtre, au cinéma et à la télévision.
Rôles marquants
Il est adulé dans les rôles classiques de Lorenzo (Lorenzaccio d'Alfred de Musset, 1965), Eilif ( Mère Courage de Bertolt Brecht, 1966) , Don Rodrigue (Soulier de Satin, de Claudel, 1967) Tartuffe (Tartuffe de Molière, 1968), Hamlet (Hamlet de Shakespeare, 1970) et Don Juan (Don Juan de Molière, 1984).
Mise en scène
En 1965, il signe la mise en scène très remarquée de Les Sorcières de Salem (A. Miller) et poursuivra dans cette voie avec entre autres : Le temps sauvage, en 1966 (Anne Hébert), Rhinocéros en 1967 (E. Ionesco), La guerre, yes sir ! en 1970 (Roch Carrier), Jules Caésar, 1971 (Shakespeare).
Albert Millaire se dirige en 1990, vers Stratford (Ontario) au festival de Shakespeare, où il dirigera plusieurs mises en scène et jouera divers rôles pendant cinq années consécutives.
Albert Millaire ajoute un volet de plus à sa prolifique carrière théâtrale en agissant au fil des ans, comme co-directeur et fondateur du Centre - Théâtre, directeur artistique adjoint du Théâtre d'été Chanteclerc, directeur artistique adjoint du Théâtre du Nouveau Monde, directeur artistique du Théâtre populaire du Québec, secrétaire général de l'Union des artistes et président du Conseil canadien du statut de l'artiste.
Cinéma et télévision
Le cinéma le recrute et il y jouera plusieurs rôles des plus diversifiés, rendant aux divers personnages toute la profondeur qu'on lui connaît; on pense aux films J'en suis (1977) de Claude Fournier, Sur le seuil ( 2003) d'Éric Tessier et Aurore (2005) de Luc Dionne. Il apparaîtra dans plusieurs téléséries, Laurier, d'Iberville, Street Legal, Napoléon, Road to Avonlea.
Après avoir vaincu un cancer, et pour célébrer son cinquantième anniversaire de vie artistique, le grand Albert Millaire remonte sur les planches en 2005 dans une tournée canadienne, avec Visites à monsieur Green, de Jeff Baron dans une traduction de Michel Tremblay. Ce rôle d'octogénaire un peu bougon et sombre mais si attachant, viendra combler un retour apprécié et des plus remarqués de l'un de nos plus importants homme de théâtre.
Prix
Albert Millaire a été nommé en 1989 Officier de l'Ordre du Canada et décoré de l'Ordre national du Québec (2001).