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Alden Nowlan

Alden Nowlan était poète, dramaturge et romancier (né le 25 janvier 1933 à Stanley, en Nouvelle-Écosse, décédé le 27 juin 1983 à Fredericton, au Nouveau-Brunswick).

Alden Nowlan était poète, dramaturge et romancier (né le 25 janvier 1933 à Stanley, en Nouvelle-Écosse, décédé le 27 juin 1983 à Fredericton, au Nouveau-Brunswick). Lauréat du prix du Gouverneur général : poésie de langue en 1967 et de la médaille du jubilé de diamant de la reine en 1978, Alden Nowlan est vu comme l’une des voix les plus originales de sa génération.

Débuts

Alden Nowlan grandit à la campagne dans la pauvreté. Sa mère, Grace Reese, n’a que 15 ans lorsqu’elle accouche de lui, et son père, Freeman Nowlan, est travailleur manuel. Sa sœur et lui seront en grande partie élevés par leur grand-mère paternelle. À 10 ans, Alden Nowlan est forcé de quitter l’école pour travailler; à 14 ans, il travaille à la scierie locale. À 16 ans, toutefois, il commence à marcher les 30 km qui le séparent de la bibliothèque du comté pour nourrir sa passion pour la lecture et l’apprentissage. Pendant la majeure partie de sa carrière, Alden Nowlan doit travailler de nuit comme journaliste et rédacteur de journaux en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick pour financer son écriture. Pour lui, la poésie « parle du peuple, et au diable la littérature ».

Premières inspirations

Les premières œuvres d’Alden Nowlan s’inspirent de la vie rurale qu’il observe dans son entourage, en Nouvelle-Écosse. Son premier recueil, The Rose and the Puritan (1958), est ancré dans son expérience aliénante de la pauvreté. Under the Ice (1961), son premier volume d’envergure, révèle un poète qui voit l’exactitude et l’honnêteté des émotions comme la forme d’expression la plus poétique. Le narrateur dans « Looking for Nancy » refuse la sentimentalité, et utilise une langue simple et des images concrètes. Il cherche chaque fille habillée de bleu, certain que parmi elles se cache sa Nancy. Ce n’est qu’après maints vains efforts qu’il se rend compte du caractère absurde de sa quête. Les vers « […] a broken streetlight, too much rum or merely, my wanting too much, for it to be her » rappellent la quête de l’amour avec une autodérision poignante.

Penser autrement

The Things Which Are (1962) délaisse la vie rurale, et explore l’histoire et les relations entre la nature et l’humanité. Le poème « Bull Moose » dépeint la bouffonnerie des humains en contraste avec la noblesse d’un orignal blessé émergeant des bois : « The young men snickered and tried to pour, beer down his throat ». Le poète donne le dernier mot à l’orignal, suggérant par la même occasion que la nature l’emportera toujours : « But just as the sun dropped in the river, the bull moose gathered his strength, like a scaffolded king, straightened and lifted his horns […] he roared […] ».

Alden Nowlan, poète de contrastes, mélange des langues, des tons, des thèmes et une imagerie contraires, donnant à chaque poème un poids et un sens qui transcendent son apparente simplicité.

En 1967, Alden Nowlan a déjà survécu à trois chirurgies du cancer. L’expérience altère son apparence et sa vision du monde, des changements qui teintent son recueil récompensé Bread, Wine and Salt (1967). « The Broadcaster’s Poem », qui parle de la carrière brève d’un animateur de radio nocturne, commence avec une incrédulité drolatique : « Stupidity, made it impossible, for me to keep believing, there was somebody listening, when it seemed I was talking, only to myself […] ».

Cette incrédulité prend une teinte profondément différente lorsque l’animateur devient le témoin d’un violent accident de voiture : « Inside the wreckage, where nobody could get at it, the car radio, was still playing. I thought about the places, the disc jockey’s voice goes, … how impossible it would be for him, to continue if he really knew ».

Le recueil suggère la question que le poète pose souvent dans les marges : savons-nous vraiment ce que nous faisons?

Poète mature

En plus d’œuvres de non-fiction célébrant la beauté du paysage canadien, Alden Nowlan écrit des pièces de théâtre lauréates, dont A Gift to Last (1978) et Frankenstein (1981), et des œuvres de fiction récompensées, comme The Wanton Troopers (1988) et Will Ye Let the Mummers In (1983). Toujours devant des préoccupations financières, Alden Nowlan assure ses arrières grâce à une résidence d’écriture prolongée, en 1968 à l’Université du Nouveau-Brunswick. Cette dernière lui permet d’écrire, de rencontrer d’autres poètes et de collaborer avec eux, de voyager au Canada et d’explorer l’Irlande et l’Angleterre de ses ancêtres.

Smoked Glass (1977) montre comment Alden Nowlan utilise l’authenticité de la syntaxe et du discours quotidien pour nous émouvoir au-delà de l’anecdote. « The Red Wool Shirt », par exemple, capture la douleur de l’humain sans défense, l’acception capricieuse de la tragédie et un sens profond de la communauté. Le tout commence sous un soleil radieux : dans « Good drying weather », on voit une femme avec sa lessive propre qui accroche un chandail de laine rouge à sa corde. L’arrivée de Charlie Sullivan transforme le chandail rouge en ligne de faille, un avant et après qui devient le dernier vestige de sa vie normale auquel se raccrocher après que des nouvelles funèbres changent tout : « I looked up and saw, Charlie Sullivan […] It’s bad, Mary, he said. […] it’s not, both of them […] I’m afraid it is. And that was that ».

Alden Nowlan, convaincu de sa voix poétique, crée des voix familières criantes de vérité, qui résonnent d’une honnêteté émotionnelle à des milles de l’absurde.

Son dernier recueil, I Might Not Tell Everybody This (1982), est le reflet d’une vie vécue et d’une sagesse acquise. « He Sits Down on the Floor of a School for the Retarded » affirme sa croyance que l’humain a besoin de l’humain. Le narrateur, rencontrant des étudiants handicapés, se sent submergé par leurs réponses sans complexe. D’abord apeuré et mal à l’aise, il réalise qu’ils n’ont besoin que d’un peu d’humanité : « it's what we all want, in the end, not to be worshipped, not to be admired, not to be famous, not to be feared, not even to be loved, but simply to be held ».

Honneurs et reconnaissance

Bread, Wine and Salt lui vaut le prix du Gouverneur général : poésie de langue en 1967. Il reçoit la Bourse Guggenheim la même année. En 1968, Alden Nowlan devient écrivain résident à l’Université du Nouveau-Brunswick et reçoit un prix spécial du Conseil des arts du Canada. En 1970, la University of Western Ontario lui remet la President’s Medal pour une nouvelle, un honneur qu’on lui réserve à nouveau en 1972. La Canadian Authors Association récompense aussi Alden Nowlan d’une médaille d’argent pour sa poésie en 1977. Finalement, pour sa contribution artistique, il reçoit la médaille du jubilé de diamant de la reine en 1978.