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Alexina Louie

Mis à jour par Elaine Keillor, Betty Nygaard King, Andrew McIntosh

Date de publication en ligne le 17 juin 2010

Dernière modification le 29 novembre 2021

Alexina Diane Louie, O.C., O. Ont., MSRC, compositrice, pianiste, enseignante (née le 30 juillet 1949 à Vancouver, en Colombie-Britannique). Alexina Louie est l’une des compositrices canadiennes les plus célèbres. Elle écrit de la musique avec un mélange imaginatif et spirituel d’influences asiatiques et occidentales. Ses compositions ont remporté de nombreux prix, dont plusieurs prix Juno et prix de la SOCAN. Ses œuvres les plus importantes sont Scenes from a Jade Terrace (1988), Music for Heaven and Earth (1990) et Bringing the Tiger Down from the Mountain II (2004). Alexina Louie est la première femme à recevoir le prix Jules Léger pour la nouvelle musique de chambre, et elle a été compositrice en résidence pour la Compagnie d’opéra canadienne, de 1996 à 2002. Elle a été nommée officier de l’Ordre du Canada, elle est membre de la Société royale du Canada et de l’Ordre de l’Ontario, et elle a reçu le Prix Molson ainsi que le prix du Gouverneur général pour les arts du spectacle pour ses réalisations artistiques.

Jeunesse et éducation

Alexina Louie commence des leçons de piano dès l’âge de 7 ans avec Jean Lyons. À l’Université de Colombie-Britannique, elle étudie l’histoire de la musique et le piano avec Barbara Custance et Frances Marr Adaskin, ainsi que la composition avec Cortland Hultberg. Elle gagne sa vie en jouant du piano aux hôtels Devonshire et Georgia à Vancouver. Elle obtient la bourse Regent’s Fellowship de l’Université de Californie à San Diego, où elle fait des études supérieures en composition avec Robert Erickson et Pauline Oliveros (de 1970 à 1974).

Alexina Louie est membre du Women’s Ensemble à San Diego, de 1971 à 1974. L’ensemble effectue des méditations au moyen du son et du mouvement. Cette exploration des aspects moins tangibles de la musique influence son approche compositionnelle. Elle étudie également la musique asiatique et la tradition chinoise avec Tsun-Yuen Lui. (Voir aussi Musique chinoise au Canada.)

Alexina Louie enseigne le piano, la théorie et la musique électronique au Pasadena City College (de 1974 à 1980) et au Los Angeles City College (1976 de à 1980). La plupart de ses premières compositions combinent des éléments de la musique asiatique avec des techniques d’avant-garde (par exemple, la pièce électronique Molly vise à « humaniser » le son électronique). Les pièces Lotus (1977), commandée par Days Months and Years to Come (alias Magnetic Band), et Lotus II (1978) incorporent des éléments sonores et structurels d’ensembles de gamelans indonésiens.

Compositions et carrière, de 1980 à 2000

En 1980, Alexina Louie retourne au Canada et s’installe à Toronto. Depuis lors, elle concentre sa carrière sur la composition. Elle enseigne également la théorie et la composition à l’occasion au Royal Conservatory of Music, à l’Université York et à l’Université Western Ontario. Après la composition de Refuge (1981) une commande de la CBC pour l’accordéoniste Joseph Macerollo, et d’Incantation (1980), une commande du Conseil des arts pour Music Inter Alia, Alexina Louie devient très recherchée pour des œuvres symphoniques et de chambre, dont plusieurs font l’objet de nombreuses représentations au Canada et à l’étranger. En 1983, elle devient directrice fondatrice de l’Esprit Orchestra de Toronto.

Parmi ses autres œuvres commandées à cette époque, on trouve Music for a Thousand Autums (1983) pour la Société de musique contemporaine du Québec; Concerto for Piano and Orchestra (1984) pour la CBC; The Ringing Earth (1986) pour l’ouverture de l’Expo 86 à Vancouver; The Eternal Earth (1986) et Music for Heaven and Earth (1990) pour l’Orchestre symphonique de Toronto (TSO); Star-filled Night (1987) pour la pianiste Christina Petrowska Quilico; Scenes from a Jade Terrace (1988) pour le pianiste Jon Kimura Parker; et Thunder Gate (1990) pour le Concours international de musique de Montréal.


Ses nombreuses commandes au cours des années 1990 incluent Gallery Fanfares; Arias and Interludes (1992) pour le Musée des beaux-arts de l’Ontario; et Shattered Night, Shivering Stars (1997) pour le Centre national des arts et la CBC. En 1999, elle devient la première femme à recevoir le prix Jules-Léger pour la nouvelle musique de chambre pour Nightfall (1997).

La nomination d’Alexina Louie en tant que compositrice en résidence à la Compagnie d’opéra canadienne, entre 1996 et 2002, donne lieu à l’opéra complet The Scarlet Princess (livret de David Henry Hwang). La première de l’opéra se tient sous forme de concert en avril 2002. D’autres opéras suivent, dont Burnt Toast (2002), une série de huit mini-opéras comiques pour la télévision avec des livrets de Don Redican, et Toothpaste (1995), un opéra tragique de cinq minutes, dont la première a lieu en 2002 et présentée par l’Esprit Orchestra.

Compositions au 21e siècle

Les compositions les plus notables d’Alexina Louie au 21e siècle sont String Quarter No. 2, présentée en première en 2003 au Great Composers Festival à Ottawa, et Bringing the Tiger Down from the Mountain II, présentée en première en 2004 par l’Orchestre du Centre national des arts (CNA), et présentée ensuite en tournée. L’année suivante, l’Orchestre du Centre national des arts présente en première son Infinite Sky With Birds. En 2007, sa musique pour ballet Wolf’s Court est produite par le Ballet national du Canada et chorégraphié par Matjash Morzewski. Cette production devient la première composition canadienne majeure à être présentée au Four Seasons Centre for the Performing Arts de Toronto.

En 2009, Pursuit, un concerto pour orchestre et quatuor à cordes, est joué en première par l’Orchestre symphonique de Toronto et le Tokyo String Quartet. Sa composition Take the Dog Sled pour chanteurs de gorge (voir Jeux vocaux des Inuits), est commandée par l’Orchestre symphonique de Montréal pour sa tournée de 2008 au Nunavik. En 2004, Imaginary Opera est commandée par la Société de musique contemporaine du Québec et Radio France. En 2009, The Raven est une commande conjointe du Luminato Festival of the Arts et du Festival international de musique de chambre d’Ottawa. Echoes of Time (basée sur le Quartet for the End of Time d’Olivier Messiaen) est commandée pour le Gryphon Trio en 2011.

Trames sonores pour films et télévision

En collaboration avec son mari, le compositeur Alex Pauk, Alexina Louie co-compose de nombreuses trames sonores pour des productions cinématographiques et télévisuelles. Parmi celles-ci on trouve Last Night (1998) de Don McKellar; le long métrage The Five Senses (1999) de Jeremy Podeswa, ainsi que son film pour la télévision After the Harvest (2001); le docudrame Ravel’s Brain (2001) de Rhombus Media et son long métrage Perfect Pie (2002), ainsi que plusieurs documentaires de l’Office national du film.

Alexina Louie et Alex Paul composent également la musique du film Pearls of the Far East (2011); la comédie musicale satirique Mulroney : The Opera (2011, livret de Dan Redican); le documentaire Inside Hana’s Suitcase (2009); et The Beaver Whisperers (2013), vu à l’émission The Nature of Things with David Suzuki à la CBC TV.


Style de composition

Les compositions d’Alexina Louie, comme The Eternal Earth et Music for Heaven and Earth, emploient des sons atmosphériques et évocateurs de l’Orient, avec des sons de cloches et de gong souvent produits par une large section de percussions. Un exemple typique de sa musique est Winter Music (1989) commandée par la Vancouver New Music Society, un concerto de chambre pour alto et 11 instruments utilisant des références aux percussions chinoises. C’est un véritable tour de force émotionnel, tour à tour lyrique, coloré et virtuose.

Le compositeur John Rea a un jour observé que la musique d’Alexina Louie est remplie de nostalgie. Son style musical souligne les structures traditionnelles telles que celles retrouvées dans les musiques de ses compositeurs favoris (Bach, Mozart et Mahler), combinées à un langage contemporain qui met l’accent sur l’expression et la communication. Sa pièce O Magnum Mysterium pour 44 cordes séparées comprend des citations (appropriations) de la musique de Bach et du « Der Abschied » de Mahler dans une texture de sons à l’influence orientale qui n’est pas sans rappeler également, parfois, la musique électronique. Jon Kimura Parker a écrit dans SoundNotes qu’elle « atteint les autres à travers un mélange unique et personnel de références orientales et occidentales bien établies. »

Reconnaissance et honneurs

Alexina Louie reçoit trois prix Jan V. Matejcek Concert Music de la SOCAN en tant que compositrice la plus jouée au pays. Ses œuvres sont jouées par de nombreux orchestres canadiens, dont l’Orchestre symphonique de Montréal et l’Orchestre philharmonique de Hamilton, ainsi que par le San Francisco Symphony, le BBC Symphony, et le St. Louis Symphony, et de nombreux autres. L’Orchestre symphonique de Toronto et l’Esprit Orchestra ont également interprété ses œuvres en tournée. Le pianiste Jon Kimura Parker joue la pièce Scenes from a Jade Terrace lors de l’ouverture de l’ambassade canadienne à Tokyo en 1991, et en 2013, l’Orchestre du CNA présente Bringing The Tiger Down From ter Mountain II à Hong Kong.

Alexina Louie a été compositrice invitée au Festival de musique nouvelle de l’Orchestre symphonique de l’Université McGill à Montréal. Entre 2002 et 2007, Alexina Louie (avec Denys Bouliane et Gary Kulesha) est compositrice en résidence à l’Orchestre du Centre national des arts, avec qui elle effectue une tournée en Colombie-Britannique et dans l’Ouest canadien. Elle a également été compositrice en résidence pour le Scotia Festival of Music, le festival Boris Brott et les festivals de musique de Vancouver et de Banff. En 2019, elle a reçu le Prix Molson de 50 000 $ du Conseil des Arts du Canada.

Prix