Alison Redford, C.R., 14e première ministre de l’Alberta de 2011 à 2014, femme politique, avocate (née le 7 mars 1965 à Kitimat, en Colombie-Britannique). Après avoir travaillé plusieurs décennies en politique provinciale, fédérale et internationale, Alison Redford a été élue chef du Parti progressiste conservateur d’Alberta en 2011, devenant ainsi première ministre de la province. Elle est la première femme à occuper ce poste en Alberta, et la septième dans l’histoire du Canada à diriger une province ou un territoire.
Jeunesse et formation
Alison Redford passe son enfance en Nouvelle-Écosse, à Bornéo et en Malaisie avant que ses parents choisissent de s’établir à Calgary au début de son adolescence. Elle poursuit ses études secondaires au Bishop Carroll High School à Calgary. En 1983, encore étudiante au secondaire, elle est élue présidente des jeunes progressistes-conservateurs d’Alberta. Elle obtient un diplôme en droit du Collège de droit de l’Université de Saskatchewan en 1988.
Début de carrière
Alison Redford est active en politique provinciale et fédérale à partir des années 1980. Elle est conseillère principale en matière de politiques pour Joe Clark et secrétaire d’État aux Affaires extérieures, puis elle travaille dans le Cabinet du Premier ministre du Canada auprès de Brian Mulroney de 1988 à 1990. Durant son passage au gouvernement fédéral, elle organise une série de consultations nationales afin de sonder l’opinion publique au sujet de livres blancs fédéraux portant sur les affaires étrangères et la politique de défense.
Le travail d’Alison Redford au gouvernement canadien la prépare à s’engager dans des projets internationaux. Dans les années 1990, elle travaille comme conseillère technique sur les questions de réforme constitutionnelle et juridique dans plusieurs parties de l’Afrique pour l’Union européenne, le Secrétariat du Commonwealth (voir Commonwealth) et les gouvernements du Canada et de l’Australie, se concentrant particulièrement sur les droits de la personne, le développement de programmes éducatifs et les réformes politiques.
En 1999, elle devient agent de communications du Comité pour la réforme judiciaire du gouvernement d’Alberta (voir Gouvernement provincial).
Après la fusion du Parti progressiste conservateur et du Parti réformiste en décembre 2003 (voir Union des conservateurs), Alison Redford affronte sans succès le député Rob Ander pour la nomination conservatrice dans la circonscription fédérale de Calgary-Ouest.
Un des plus remarquables mandats d’Alison Redford se présente lorsqu’elle est choisie par le secrétaire-général des Nations unies pour être un des commissaires internationaux aux élections administrant les premières élections parlementaires d’Afghanistan, en septembre 2005 (voir Guerre en Afghanistan). Elle devient aussi conseillère pour les engagements futurs du Bureau du Conseil privé au Canada en Afghanistan à la suite de cette élection.
Sur la scène internationale, le travail d’Alison Redford comprend des mandats en Bosnie-Herzégovine, en Namibie, en Ouganda, au Zimbabwe, au Mozambique et aux Philippines. Avant de se présenter aux élections en Alberta, Alison Redford gère un projet de réforme et de formation juridique pour le ministère de la Justice et la Cour populaire suprême du Viêt Nam.
Politique provinciale
Dans l’élection provinciale d’Alberta de 2008, Alison Redford est élue députée de l’assemblée législative pour la circonscription de Calgary–Elbow. Elle est ensuite nommée ministre de la Justice et procureure générale par le premier ministre Ed Stelmach (voir Cabinet). Pendant son mandat de députée, Alison Redford est aussi membre du Comité du programme et des priorités, du Conseil du trésor et du Comité ministériel sur la sûreté publique et les services.
Première ministre de l’Alberta
En 2011, Alison Redford démissionne du Cabinet de l’Alberta afin de se consacrer à sa campagne pour succéder au premier ministre Ed Stelmach comme chef du Parti progressiste-conservateur, au pouvoir en Alberta. Elle est élue chef du parti au second tour le 2 octobre 2011. En conséquence de sa nomination, Alison Redford devient la 14e première ministre de l’Alberta, et la première femme à occuper ce poste. Pour la première fois dans l’histoire du Canada, quatre femmes sont simultanément premières ministres d’une province ou d’un territoire, les trois autres étant Kathy Dunderdale (Terre-Neuve-et-Labrador), Christy Clark (Colombie-Britannique) et Eva Aariak (Nunavut).
En 2012, Alison Redford déclenche une élection provinciale (voir Élections canadiennes). Les observateurs politiques et les médias la regardent faire campagne contre le Wildrose, un parti de droite, et sa chef Danielle Smith. Beaucoup pensent que le Parti progressiste conservateur n’obtiendra pas une majorité claire, pour la première fois depuis 40 ans.
Cependant, le 23 avril 2012, le parti d’Alison Redford l’emporte, obtenant 61 des 87 sièges et devenant le 12e gouvernement conservateur majoritaire consécutif dans l’histoire de la province. Alison Redford devient la quatrième femme dans l’histoire du Canada à conduire un parti provincial à la victoire dans une élection, après Kathy Dunderdale, Pat Duncan (Yukon) et Catherine Callbeck (Île-du-Prince-Édouard).
Le 23 mars 2014, Alison Redford démissionne de son poste de premier ministre après plusieurs semaines de révolte dans son caucus, dont des membres ont menacé de quitter ou ont quitté le parti pour siéger comme députés indépendants. Sa démission suit une année de controverses concernant son utilisation des fonds publics à des fins personnelles et partisanes pendant une période de compressions de services publics. À la fin de son mandat, le taux d’approbation d’Alison Redford a chuté à 18 %, et l’appui au Parti progressiste conservateur n’est plus que de 19 %. Alison Redford quitte la politique au mois d’août suivant.
Après sa démission, le vérificateur général de l’Alberta conclut que la première ministre et son bureau ont « utilisé les ressources publiques de manière inappropriée ».
Carrière après la vie politique
En 2017, Alison Redford devient conseillère politique pour le gouvernement d’Afghanistan. Son poste est créé dans le cadre d’un partenariat entre la Banque mondiale et le ministère des Mines et du Pétrole d’Afghanistan. Son travail consiste à aider au développement des secteurs pétrolier et gazier du pays.
Les femmes et la politique
En 2019, Alison Redford participe à Pas de deuxième fois, un projet spécial de Canada 2020, un groupe de réflexion indépendant. Le projet inclut des entrevues et des balados avec 12 femmes qui ont été premières ministres - 11 premières ministres provinciales et la seulement première ministre au fédéral à ce jour, Kim Campbell. Le 19 juin 2019, ces anciennes premières ministres écrivent une lettre ouverte aux Canadiens soulignant l’importance de la participation des femmes en politique. « Tant que nous n’aurons pas obtenu la participation complète et égale des femmes en politique, nous n’atteindrons pas notre plein potentiel en tant que pays ».
Prix et récompenses
- Médaille du Centenaire de l’Alberta (2005)
- Conseil de la Reine (2008)
- Médaille du Jubilée de diamant (2012)
- Présidente honoraire du Conseil canadien des partenariats publics-privés (2012)