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Amherst, Jeffery, 1er baron Amherst

Jeffery Amherst, 1er baron Amherst, officier de l’armée britannique (né le 29 janvier 1717 près de Sevenoaks, en Angleterre; mort le 3 août 1797 près de Sevenoaks). Jeffery Amherst était le commandant en chef des forces britanniques en Amérique du Nord pendant la guerre de Sept Ans, durant laquelle le Canada est passé de la France à l’Angleterre. Plusieurs rues et villes d’Amérique du Nord, dont Amherst, en Nouvelle-Écosse, et Amherstburg, en Ontario, ont été baptisées en son honneur. Toutefois, l’héritage de Jeffery Amherst ne fait pas l’unanimité, en raison de sa politique à l’égard des peuples autochtones. On lui reproche notamment d’avoir proposé, en 1763, de contaminer délibérément les peuples autochtones avec la variole pendant la guerre de Pontiac. En 2019, la rue Amherst, à Montréal, a été rebaptisée rue Atateken; Atateken signifie « frères et sœurs » en Kanien'kéha, la langue des Mohawks.


Jeffery Amherst

Portrait de Jeffery Amherst (1717 à 1797), général britannique, par Joshua Reynolds (huile sur toile, 1765).

(domaine public)

Guerre de Sept Ans

Jeffery Amherst commence son service actif durant la guerre de Succession d’Autriche. Pendant la guerre de Sept Ans, sa première fonction est celle de commissaire auprès des troupes de Hesse (Allemagne) intégrées à l’armée britannique en 1759. Grâce à l’aide de plusieurs amis influents, il reçoit le commandement d’une expédition contre Louisbourg en 1758. Il obtient la reddition de la ville le 27 juillet après avoir conduit un siège lent et minutieux contre la forteresse française à l’aide de forces écrasantes.

Jeffery Amherst est nommé commandant en chef en Amérique du Nord à la fin de 1758, et conduit une offensive prudente et méthodique jusqu’au lac Champlain en 1759. Toutefois, ceci a peu d’effet sur les efforts des Français pour arrêter les opérations du général James Wolfe contre Québec, qui tombe aux mains des Britanniques en septembre 1759.

En 1760, Jeffery Amherst prépare une offensive sur trois fronts contre Montréal. Le 8 septembre 1760, les Français cèdent Montréal aux Britanniques. Ceci marque la fin de la domination française au Canada. En novembre 1763, Jeffery Amherst quitte l’Amérique du Nord pour l’Angleterre, où sa manière de répondre au soulèvement de Pontiac est l’objet de critiques.

Jeffery Amherst est fait chevalier en 1761 et anobli en 1776. Il sert deux fois à titre de commandant en chef de l’armée britannique avant de prendre sa retraite en 1796 avec le titre de maréchal. C’est en Amérique du Nord qu’il a gagné sa réputation, et il doit la plus grande partie des promotions qui suivent à ses succès durant la guerre de Sept Ans.

Controverse

Toutefois, l’héritage de Jeffery Amherst est controversé, principalement à cause de ses politiques à l’égard des peuples autochtones. On lui reproche notamment d’avoir proposé, en 1763, de contaminer délibérément les peuples autochtones avec la variole pendant la guerre de Pontiac. Sous la direction du chef Obwandiyag (Pontiac), une coalition informelle de peuples autochones s’était alors soulevée contre la domination britannique, entre 1763 et 1766.

En juillet 1763, Jeffery Amherst écrit : « Ne pourrait-on pas trouver un moyen de répandre la variole parmi ces tribus d’Indiens mécontentes ? À cette occasion, nous devons utiliser tous les stratagèmes en notre pouvoir pour les vaincre. » Plus tard, au cours du même mois, il revient sur cette idée, écrivant au colonel Henry Bouquet : « Vous feriez bien de tenter d’inoculer [sic] les Indiens au moyen de couvertures, de même qu’essayer toutes les autres méthodes qui pourraient servir à éradiquer cette race exécrable. » À ce moment, les défendants Britanniques à Fort Pitt avient déjà envoyé des mouchoirs et des couvertures infectées aux forces autochtones qui assiégeaient le fort.

Depuis 2000, des pressions sont exercées pour que le nom d’Amherst soit retiré des rues, villes, sites historiques et établissements scolaires. En 2019, la rue Amherst, à Montréal, a été renommée rue Atateken. Atateken signifie « frères et sœurs » en Kanien'kéha, la langue des Mohawk