André Hamel, compositeur, professeur (né en 1955). Se produisant d’abord comme musicien de rock, André Hamel se tourne vers la composition au début des années 1980 lorsqu’il commence des études théoriques auprès de Serge Garant à l’Université de Montréal. Ultérieurement, il obtient une maîtrise en composition en 1993 sous la direction du compositeur Michel Longtin.
André Hamel est très actif dans le milieu des compositeurs québécois. En 1985, il fonde la Société des Concerts alternatifs du Québec qui devint ultérieurement Codes d’accès. Il préside cet organisme de 1987 à 1990 et est membre de son conseil d’administration de 1985 à 1991 et de 1994 à 1996. En 1992, il crée, conjointement avec les compositeurs Alain Lalonde et Alain Dauphinais, Espaces sonores illimités, un collectif de compositeurs se consacrant à l’utilisation de la spatialisation musicale, la technique consistant à répartir les musiciens sur et en dehors de la scène pour créer des effets stéréophoniques, dans le cadre de la production de musique de concert. À compter de septembre 2000, André Hamel est membre du comité artistique de la Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ).
Compositions
Compositeur prolifique de musique instrumentale et électroacoustique, André Hamel voit ses œuvres jouées régulièrement par des solistes, des ensembles et des orchestres depuis le milieu des années 1980, et ce, aussi bien au Québec et dans le reste du Canada qu’à Bruxelles, à Sofia, à Bologne, à Vienne, à Miami et à Lyon, ainsi qu’à Lausanne, à Bâle, à Lucerne et à Zurich en Suisse. Il fait largement appel, dans ses compositions, à la spatialisation sonore, à la fois comme technique d’écriture et comme élément d’interprétation par les musiciens. Son approche est aussi amplement multidisciplinaire et le corpus de ses œuvres compte de nombreux opus faisant nettement référence à d’autres formes d’art. À mi‑chemin entre la musique d’avant‑garde des années 1970 et les tendances contemporaines du mouvement « musiques actuelles », une démarche de composition mélangeant des éléments de musique de concert, d’improvisation, de jazz et de rock d’avant‑garde, les compositions d’André Hamel, bien que s’inscrivant dans le contexte d’une stricte écriture formelle, intègrent une démarche d’improvisation dans le cadre de laquelle les matériels mélodique et harmonique se mélangent librement, loin de toutes les formes de structuralisme.
Le catalogue d’André Hamel comprend des œuvres commandées par la SMCQ, Radio‑Canada, l’ensemble de percussions bulgare Polyrithmia, le musée Pointe‑à‑Callière (la série des Symphonies Portuaires de 1997), le Centre de musique canadienne, le Théâtre La Chapelle à Montréal, le duo de pianistes Morel‑Nemish, le violoncelliste français Benjamin Carat, Bradyworks et Totem contemporain. En juin 2000, avec 18 autres compositeurs, il prend part à la Symphonie du millénaire, un événement musical d’envergure produit par la SMCQ. En mai 2004, il compose la musique du spectacle multidisciplinaire Urnos pour l’ensemble montréalais La Nef.
En 2005, André Hamel participe à la composition de la Symphonie des éléments pour l’ensemble Montréal Nouvelles Musiques (MNM) et de Fanfares pour Espaces sonores illimités et pour le Festival international de musique actuelle de Victoriaville. En 2007, il collabore à Spatio Lumino, un projet présenté par Espaces sonores illimités et MNM.
En 2008, André Hamel compose une nouvelle œuvre avec des élèves de la Commission scolaire de la Pointe‑de‑l’Île, présentée dans le cadre de l’événement On joue ensemble et parrainée par l’Orchestre Métropolitain. Plusieurs titres d’André Hamel ont été radiodiffusés, tant sur les ondes de Radio‑Canada qu’à l’échelle internationale.
Prix
André Hamel a reçu de nombreux prix et récompenses. En 1997, le jury du 6e Concours international Goffredo Petrassi pour les compositeurs (Fondation Arturo Toscanini, Parme) lui décerne une mention spéciale pour son œuvre orchestrale L’absurde travail. Il remporte le prix Opus en 1998 pour sa composition In Auditorium et reçoit, en 2000, le prix Joseph S. Stauffer attribué par le Conseil des arts du Canada. Son œuvre La trilogie du presto est sélectionnée pour le prix Opus 2006 et son octet pour saxophones, À Huit, figure parmi les œuvres recommandées lors de la Tribune internationale des compositeurs de l’UNESCO en 2007. En 2003, André Hamel obtient une résidence au Studio du Québec à New York du Conseil des arts et des lettres du Québec.
Choix de compositions
L’absurde travail |
1988 |
Orchestre |
La trilogie du presto |
1989‑1997 |
Percussion solo, violoncelle solo, piano solo |
Environnement 240 |
1990 |
17 musiciens spatialisés |
Deux pièces pour cornemuse |
1991 |
|
L’esprit ceint dans son corset |
1991 |
Bande |
Théâtre navrant |
1991 |
Soprano, clarinette, guitare électrique, 7 musiciens spatialisés |
Environnement 239 |
1993 |
2 trompettes, petites percussions, cordes spatialisées |
La quête |
1994 |
2 multi‑instrumentistes, 2 chefs d’orchestre, 24 musiciens spatialisés |
In Capella |
1996 |
23 musiciens spatialisés, 2 chefs d’orchestre |
Le chant des grandes coques |
1997 |
5 cornes de brume, locomotive, cloches, cloches d’incendie, diverses sirènes |
In Auditorium |
1998 |
31 interprètes spatialisés |
À six |
1999 |
6 percussions spatialisées |
Symphonie des éléments |
2000 |
Œuvre collective composée par Alain Dauphinais, Michel Gonneville, André Hamel et Alain Lalonde pour 85 musiciens |
Symphonie du millénaire |
2000 |
Œuvre collective composée par Serge Arcuri, Walter Boudreau, Yves Daoust, Alain Dauphinais, André Duchesne, Louis Dufort, Sean Ferguson, Michel Gonneville, André Hamel, Alain Lalonde, Estelle Lemire, Jean Lesage, Luc Marcel, Marie Pelletier, John Rea, Anthony Rozankovic et Gilles Tremblay avec des arrangements de Denys Bouliane, sur un livret de Vincent Collard pour 333 musiciens, 2 000 carillonneurs, 15 cloches, orgue, carillon de 56 cloches, 2 camions de pompiers |
À huit |
2001 |
8 saxophones cachés et spatialisés |
Maelstrom |
2001 |
Vents spatialisés |
Propos sur Rachmaninoff |
2001 |
2 pianos |
L’heure bleue |
2003 |
Clavecin et traitement en temps réel |
Musiques d’Urnos |
2004 |
Voix, percussions, instruments reconstitués |
De l’aube claire... |
2004 |
Violoncelle et traitement en temps réel |
Musiques pour fanfares |
2004 |
Œuvre collective pour 3 bandes mobiles composée avec Alain Dauphinais, Alain Lalonde et Claude St‑Jean |
Musiques pour un étranger |
2005 |
Travail électroacoustique pour une présentation de danse par Guylaine Savoie |
Intérieur nuit |
2006 |
Travail électroacoustique pour une vidéo de danse de Guylaine Savoie |
Musiques au fil de l’eau |
2006 |
6 cuivres, 2 percussions |
Sonarium |
2006 |
Installation électroacoustique collective composée avec Roxanne Turcotte et Diane Labrosse |
Brumes matinales et textures urbaines |
2007 |
Quatuor de saxophones et traitement en temps réel |
Fanfare in situ |
2007 |
Œuvre collective par Alain Dauphinais, André Hamel, Alain Lalonde, Michel A Smith pour 30 trompettes, 30 trombones et/ou tubas, 40 saxophones, 8 grosses caisses |
Spatio Lumino |
2007 |
Œuvre collective pour 6 improvisateurs composée avec Alain Dauphinais, Alain Lalonde, Michel Smith |
Continuum Interruptus |
2008 |
Clarinette, alto, piano |
Petit prélude |
2009 |
Ensemble de flûtes à bec, ensemble de xylophones Orff et harmonie de concert |
L’heure suspendue |
2010 |
Flying can et traitement en temps réel |
Discographie sélective
La trilogie du presto, Quatuor Arte, Quasar Quartet, Julien Grégoire, Catherine Perron, Angela Tosheva, Catherine Perrin. 2008, Atma Classique ACD2 2396