Anerca
Anerca. Mot inuit pour « âme », aussi racine du verbe « respirer » et de l'expression « faire de la poésie ». Pour sa traduction avec Knud Rasmussen et William Thalbitzer de poèmes inuit (Toronto, 1959, 1972), Edmund Carpenter a choisi le titre d' Anerca. Quatre compositeurs canadiens ont adopté ce titre en s'inspirant des poèmes ou du concept. Anerca de Serge Garant (1961, révisé 1963, BMIC 1967) emploie deux de ces poèmes dans une oeuvre de musique de chambre pour soprano, vents, cordes, harpe et percussion, créée le 3 août 1961 à la Semaine internationale de musique actuelle à Montréal, par la soprano Claire Grenon-Masella sous la direction de Mauricio Kagel. Un enregistrement subséquent (RCI 217, RCA CCS-1011 et 4-AMC 2) est dû à la soprano Mary Morrison. L' Anerca de Harry Freedman (commandé par Lois Marshall en 1966) met en musique trois des poèmes pour soprano et piano (l'un deux, « Great Sea », ayant aussi inspiré Garant). La première eut aussi lieu à Montréal (1966), avec Lois Marshall et le pianiste Weldon Kilburn. L' Anerca de Victor Davies (1969, sous-titrée « Three Eskimo Chants : A Ballet ») ne retient que le titre pour ce qui est essentiellement un climat établi par une vocalise pour soprano se détachant d'un accompagnement de violons, percussion et piano ou célesta. Une version chorégraphique des Contemporary Dancers de Winnipeg a été filmée par la télévision de la SRC en 1969. Milton Barnes a signé trois oeuvres portant ce titre : Anerca I (1979), solo pour basson ou contrebasse, créé par James McKay à l'Université York; Anerca II : The Raven and the Children (1980) pour clarinettiste et bassoniste (également narrateurs), composé sur un texte de Michelle Marcil inspiré d'une légende inuit, créé par James McKay et James Campbell; Anerca III : The Origin of the Winds (1981) pour harpe et narrateur, composé sur un texte inuit adapté par Jackie Henniger, et créé au Festival of the Sound 1986 par Erica Goodman et Thom Bennett.