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Ann Watt

Angela Jean Elisabeth Watt, soprano lyrique (née le 13 novembre 1915 à Brandon, au Manitoba; décédée le 4 juin 2017 à Kingston upon Thames, dans le comté de Surrey, en Angleterre). Dans les années 1940, la chanteuse lyrique soprano Ann Watt jouit d’une carrière prestigieuse sur la côte Ouest, à Vancouver. Sa réputation tient peut-être aux rôles de premier plan qu’elle joue au sein du Theatre Under the Stars et à ses passages sur les ondes de la CBC en temps de guerre. Elle attire les louanges du public pour ses prestations pleines de vigueur et de charme ainsi que sa belle et riche voix de soprano au registre étendu. Elle est intronisée en 2013 à l’Entertainment Hall of Fame de la Colombie-Britannique en tant que pionnière.
Ann Watt, soprano.

Premières années

Ann Watt grandit à Vancouveret commence à étudier la musique à l’âge de neuf ans. Elle débute avec le piano, mais passe à des études de chant durant son adolescence. Elle chante au sein du Glee Club de son école et participe à plusieurs éditions du Festival de musique de la Colombie-Britannique, y remportant une fois la plus haute note dans sa catégorie, soprano. Après avoir quitté l’école, Ann Watt travaille dans le magasin Woolworth’s puis dans une entreprise familiale. Elle commence à chanter comme soliste en public et prend des leçons de chant auprès d’Avis Phillips.

Incursion dans le monde du théâtre

À partir de 1940, Ann Watt joue dans des pièces de théâtre, principalement avec la troupe du Theatre Under the Stars (TUTS), une compagnie de Vancouver, malgré le fait qu’une telle carrière aille à l’encontre des convictions religieuses de sa famille. Elle passe de rôles secondaires, à ses débuts, comme dans The Mikado, de Gilbert et Sullivan, à deux rôles principaux consécutifs dans des opérettes produites par TUTS, telles que celui de Kathie, dans The Student Prince (1943), Marietta, dans Naughty Marietta (1944), Nadina, dans The Chocolate Soldier (1945) et Sonia Sodoya, dans The Merry Widow (1946). Ann Watt se produit également en 1946 pour l’Edmonton Civic Opera Society, au théâtre Empire d’Edmonton, en chantant dans le rôle de Sarah Millick, dans Bitter Sweet, de Noël Coward. Parmi les autres interprétations d’Ann Watt, on peut citer Angèle Didier, dans The Count of Luxembourg (1946) et Katherine de Vaucelles, dans The Vagabond King. Elle chante aussi lors de la tournée de TUTS à Seattle et à Portland (avec, par exemple, Naughty Marietta), et à Nanaimo, en Colombie-Britannique (The Chocolate Soldier).

Passages à la CBC

Ann Watt est présentée par son professeur de chant, Avis Phillips, à la directrice régionale de la CBC, Ira Dilworth, qui va faire en sorte qu’Ann Watt puisse offrir de courts récitals, en soirée, sur les ondes nationales de la CBC. Entre 1943 et 1947, Ann Watt est fréquemment entendue durant des émissions de radio nationales et internationales telles que Canada Calling, diffusée à l’intention des soldats canadiens mobilisés à l’étranger. Elle chantera durant d’autres émissions de radio telles qu’Ann Watt Sings, Ann Watt et Ann Watt, Soprano, souvent accompagnée du pianiste Phylis Dilworth. En 1946, Ann Watt se produit avec d’autres aux côtés de l’étoile de la radio et du cinéma Eddie Cantor dans l’émission de radio Vancouver Jubilee.

Le répertoire d’Ann Watt comprend plusieurs standards de jazz populaires tels que « I’ll See You Again », de Noël Coward, et des chansons de Rogers et Hart, ainsi que des lieder allemands (souvent chantés en anglais pour ne pas heurter les sensibilités en ces temps de guerre) et des arias (p. ex., « Silent Noon » de Vaughan Williams et « Mandoline », de Debussy). Lors d’un récital radiophonique typique, Ann Watt offre une sélection d’airs d’opéra classique et de théâtre musical, accompagnés par un orchestre dirigé par Percy Harvey. Durant l’émission Music from the Pacific, en 1944, elle chante ainsi « La Danza », de Rossini, « Artist’s Life », de Johann Strauss, « Love is Best of All », de Victor Herbert et « Up In Central Park », de Sigmund Romberg et Dorothy Fields.

Concerts et enregistrements

Ann Watt a chanté plusieurs fois comme soliste avec l’Orchestre symphonique de Vancouver, dirigé par sir Ernest MacMillan, notamment pour la symphonie du festival d’été. En 1946, elle enregistre le classique de jazz « Smoke Gets In Your Eyes » pour la station de radio CJOR. Elle donne un de ses derniers concerts au Canada en 1947, au Glee Club Kiwanis de Vancouver.

Les critiques de l’époque qualifient ses prestations de vives et charmantes. Ils se répandent en louanges sur son jeu, son sens de la scène et son don pour l’interprétation, sans oublier sa voix de soprano, riche et élégante, capable de couvrir un large registre.

Fin de carrière

Après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, Ann Watt déménage à Londres, en Angleterre, pour avancer sa carrière. Elle se produit en septembre 1949, avec le compositeur britannique Ivor Novello, lors d’une représentation de la comédie musicale King’s Rhapsody, créée par ce dernier, et donne des récitals sur la BBC, mais ne décroche pas les rôles d’étoile qu’elle avait espéré. À l’époque, elle commence à avoir des difficultés à chanter dans le haut de son registre habituel. Elle prendra quelques leçons de chant supplémentaires, notamment avec la soprano allemande Elisabeth Schumann, avant d’abandonner sa carrière de chanteuse.

En 1949, Ann Watt épouse le violoniste australien Patrick Halling, qui a joué avec l’orchestre philharmonique et l’orchestre symphonique de Londres.

Prix

Intronisée, dans la catégorie pionnier, à l’Entertainment Hall of Fame de la Colombie-Britannique (2013)