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Auteurs-compositeurs et Composition (Canada Anglais) avant 1921

Auteurs-compositeurs et composition (Canada anglais) avant 1921. Les auteurs-compositeurs canadiens contribuent à certains des classiques de musique populaire et de jazz les plus célèbres des 19e et 20e siècles.

Auteurs-compositeurs et Composition (Canada Anglais) avant 1921

Auteurs-compositeurs et composition (Canada anglais) avant 1921. Les auteurs-compositeurs canadiens contribuent à certains des classiques de musique populaire et de jazz les plus célèbres des 19e et 20e siècles. À partir des années 1800, les compositeurs et les paroliers canadiens de talent tels que George Johnson, Shelton Brooks, Carmen Lombardo, Ruth Lowe, Paul Anka et Gordon Lightfoot créent des chansons à succès nationales et internationales intemporelles qui seront reprises par des centaines d'artistes parmi les plus connus dans le monde.

Certains auteurs-compositeurs, tels que le parolier Alfred Bryan, écrivent sur demande pour des chanteurs ou recherchent des éditeurs de musique pour « lancer » et « placer » leurs chansons auprès d'artistes appropriés, tandis que d'autres, comme Joni Mitchell, enregistrent eux-mêmes leurs propres compositions, lesquelles sont souvent reprises par d'autres. Certains auteurs-compositeurs canadiens, comme Percy Faith, ont une formation officielle en composition; d'autres, par exemple Burton Cummings et Randy Bachman, ont une certaine formation musicale, mais sont surtout autodidactes. Beaucoup sont des amateurs.

Compositions canadiennes jusqu'en 1920

Avant l'apparition du gramophone, les œuvres des auteurs-compositeurs canadiens sont publiées sous forme de partition ou dans des périodiques tels que le mensuel de Montréal The Literary Garland (publié de 1838 à 1951). Les éditeurs de musique au Canada publient surtout des ballades populaires, dont beaucoup sont écrites par des Canadiens. Les romances de salon, les ballades sentimentales, les hymnes, les chansons à thème et les chansons patriotiques constituent alors l'équivalent de la musique « pop » d'aujourd'hui. Comme de nombreuses maisons, pour ne pas dire la plupart, ont un piano ou un autre instrument de musique, ces chansons sont souvent destinées à des amateurs qui les interprètent à la maison pour se divertir en famille. Beaucoup de chansons à succès sont écrites également par des amateurs.

La première chanson à être publiée au Canada sous forme de partition avec accompagnement au piano est « The Merry Bells of England » de J. F. Lehmann en 1840. A. & S. Nordheimer figure parmi les premiers éditeurs de chansons solos au Canada. Jusque-là, les compositeurs faisaient graver leurs chansons aux États-Unis ou en Europe. Il arrive plus ou moins souvent qu'une chanson populaire se vende à des dizaines de milliers d'exemplaires sous forme de partitions et que, ainsi, le nom du compositeur devienne familier dans les foyers. La chanson « When You and I Were Young, Maggie » (1866, paroles du professeur ontarien George W. Johnson) en est un exemple.

Bien des femmes canadiennes se mettent à l'écriture pour créer des mélodies ou des paroles de chansons populaires, par exemple, Laura Lemon (« My Ain Folk », 1904) et Mme W. (Laura) Stevenson (« Paddle Your Own Canoe », 1862).

Les chansons patriotiques constituent probablement la plus grande catégorie de partition au Canada avant la Confédération et deviennent encore plus nombreuses après. Parmi les auteurs-compositeurs qui excellent dans ce genre, notons James Paton Clarke (« The Emblem of Canada », 1850); Alexander Muir (« Maple Leaf Forever », 1867) et Henry Herbert Godfrey (« Land of the Maple », 1897). Godfrey (« Johny Canuck's the Lad ») et Roberta Geddes-Harvey (« The Canadian Scout ») célèbrent les aventures de la jeune nation pendant la Guerre des Boers.

Parmi les contributions canadiennes de cette époque au répertoire des hymnes et des chansons chrétiennes notons « What a Friend We Have in Jesus » (paroles de Joseph Medlicott Scriven) et « One Sweetly Solemn Thought » (Robert S. Ambrose).

Discographie

Prima Donna on a Moose; Mary Lou Fallis; 1997; Opening Day Recordings.

Bibliographie

Gordon V. THOMPSON, « Canada's War Songs and Those Who Wrote Them », Canadian Courier (18 janv. 1919).

Edward MOOGK, Roll Back the Years: History of Canadian Recorded Sound and Its Legacy (Ottawa 1975).

Jack LITCHFIELD, Canadian Jazz Discography: 1916-1980 (Toronto 1982).

Canadian Musical Heritage Society, Songs I to English Texts, Vol. 3 (Ottawa 1985).

Canadian Musical Heritage Society, Songs IV to English Texts, Vol. 14 (Ottawa 1993).

L'avènement du son enregistré

Bien que la plupart des enregistrements achetés par les Canadiens à l'époque lointaine du gramophone soient faits par des chanteurs américains et britanniques, à l'origine de certains de ces succès internationaux se trouvent des auteurs-compositeurs canadiens, par exemple, Tin Pan Alley, le parolier Alfred Bryan (« Peg O' My Heart », « Come, Josephine in My Flying Machine ») et Shelton Brooks (« Darktown Strutters' Ball »). Certaines chansons écrites par des Canadiens sont présentées ou popularisées par des compatriotes de leurs créateurs : le ténor Henry Burr enregistre « Peg O' My Heart », « One Sweetly Solemn Thought » et « Come Down », « Ma Evenin' Star » (composée par le Canadien John A. Stromberg).

Certains auteurs-compositeurs prolifiques quittent le Canada dans leur enfance, par exemple Raymond Egan (« 'Til We Meet Again »). Notons parmi les auteurs-compositeurs canadiens qui connaissent un grand succès dans l'industrie musicale américaine au début du 20e siècle, Alfred Bryan et le parolier James O'Dea (« Hiawatha » et des chansons pour des comédies musicales). On compte parmi ceux qui remportent un énorme succès avec une chanson populaire grand public, Ernest Seitz).

Le succès du gramophone permet aux auteurs-compositeurs canadiens d'élargir leur public. La Première Guerre mondiale suit de peu la découverte du gramophone. C'est un catalyseur pour la composition et l'enregistrement de grands nombres de chansons populaires écrites par des Canadiens dont certaines obtiennent un succès commercial international durable.

Les chansons patriotiques, Première Guerre mondiale

Les chansons patriotiques de la Première Guerre mondiale sont les préférées du public qui achète des chansons telles que « Good Luck to the Boys of the Allies » de Morris Manley (six éditions de partitions vendues à un demi-million d'exemplaires au Canada anglais), « We're From Canada » d'Irene Humble, « The Call We Must Obey » de Florence Ballantyne et « We'll Never Let the Old Flag Fall » d'Albert MacNutt. Les ministres du culte et les ménagères, ainsi que les compositeurs et les paroliers professionnels, comme William Eckstein (« Good-Bye Soldier Boy ») voient leurs efforts patriotiques musicaux couronnés de succès. Notons parmi les auteurs-compositeurs bien accueillis par les troupes, Ivor Ayre (« Dumbell Rag ») et le lieutenant Gitz Rice(« Mademoiselle from Armentières », attribuée et « Dear Old Pal of Mine »). Vers 1921, il se vend plus de 1,5 million d'exemplaires de partitions de « K-K-K-Katy » de Geoffrey O'Hara. La Première Guerre mondiale stimule énormément la composition de chansons au Canada et lance ou garantit une carrière d'auteur-compositeur pour beaucoup de personnes.

En 1918 est lancée l'Authors and Composers Association of Canada, qui représente les droits des auteurs-compositeurs et dont Gordon V. Thompson, auteur-compositeur (« I Want to Kiss Daddy Good-Night ») et éditeur de musique influent, devient le premier président.

Tout au long de cette période, les auteurs-compositeurs font connaître les styles et les techniques qu'ils tiennent de sources britanniques, européennes et américaines. Il faudra quelques décennies de plus avant qu'un son canadien distinctif voit le jour.

Voir aussi : Auteurs-compositeurs et composition (Canada anglais) 1921-1954; Auteurs-compositeurs et composition (Canada anglais) 1954- années 2000; Musique folk, anglo-canadienne; Chansons patriotiques; Jazz; Musique populaire, anglo-canadienne; Mélodie; Chanson au Québec.