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Automatistes, les

En 1948, le groupe lance le manifeste REFUS GLOBAL. Borduas est responsable de trois textes dont l'essai principal qui donne son nom au manifeste et qui est contresigné par une quinzaine de ses amis.
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Huile sur toile réalisée par Jean Paul Riopelle, 1954 (avec la permission de l'artiste/Vis*Art Copyright Inc/Musée des beaux arts du Canada).
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Paul-Émile Borduas, 1956, huile sur toile (avec la permission du Musée des beaux-arts du Canada).

Automatistes, les

Inspiré par l'écriture automatique du poète français André Breton, le peintre Paul-Émile BORDUAS invente une façon de transposer sur toile (voir PEINTURE) l'idée d'une production spontanée sans idée préconçue. Le mouvement automatiste naît quand il expose 45 de ses gouaches au théâtre de l'Ermitage, à Montréal du 25 avril au 2 mai 1942. Se joignent bientôt à lui quelques uns de ses élèves de l'École du Meuble, dont Marcel BARBEAU, Jean Paul RIOPELLE et Roger Fauteux. D'autres comme Pierre GAUVREAU, Fernand LEDUC et Françoise SULLIVAN viennent de l'École des beaux-arts de Montréal, Bruno Cormier et Claude Gauvreau du Collège Sainte-Marie et Jean-Paul MOUSSEAU du Collège Notre-Dame. Borduas prend l'habitude de recevoir le groupe à son atelier, où l'on discute aussi bien de marxisme et de psychanalyse que de religion et de politique. Les Automatistes exposent comme groupe à New York en 1946 et à Paris en 1947. Leurs premières présentations montréalaises se font sur la rue Amherst en avril 1946, puis au 75 Ouest rue Sherbrooke, en février 1947. C'est à cette dernière occasion qu'un journaliste, Tancrède Marsil, leur donne le nom d'« Automatistes ».

En 1948, le groupe lance le manifeste REFUS GLOBAL. Borduas est responsable de trois textes dont l'essai principal qui donne son nom au manifeste et qui est contresigné par une quinzaine de ses amis. Claude GAUVREAU (poète et frère de Pierre), la danseuse Françoise Sullivan, le psychanalyste Bruno Cormier et Fernand Leduc y ont aussi des textes. On y étend les intuitions esthétiques du groupe jusque dans le domaine politique, en faisant de l'« anarchie resplendissante » un équivalent de la peinture automatiste. Le groupe se disperse après la publication du manifeste, Riopelle et Leduc ayant quitté Montréal pour Paris. Leur dernière exposition collective, organisée par Claude Gauvreau, La Matière chante eut lieu en 1954.

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