Bal chez Boulé
« Bal chez Boulé ». Le texte de cette chanson en laisse apparaît pour la première fois dans le supplément du Chansonnier des collèges (1851). L'appendice de La Chanson folklorique et les écrivains du XIXe siècle (Montréal 1973) de Conrad Laforte donne la liste de ses versions et publications. Dans le refrain, on se sert d'onomatopées ou de la formule « Vogue, beau marinier ». Cette diversité est révélatrice de l'ancienneté de la chanson et de sa large diffusion. Le texte des laisses relate l'histoire d'un domestique du nom de Louison Blé ou - selon d'autres versions - José Blai(s) qui s'en va au bal chez Boulé avec sa belle, après avoir fini le train de la ferme et s'être changé. Ses talents de danseur, évalués différemment selon les textes recueillis, font qu'il est ou non mis à la porte du bal. Dans Les Anciens Canadiens (Québec 1863), Philippe Aubert de Gaspé situe l'origine de la chanson dans la région de Montmagny, Québec, où le nom de Boulé est fort répandu, et reconnaît le José en question comme l'auteur. Cette dernière assertion est cependant mise en doute par Laforte. Quant à la mélodie, dont Ernest Gagnon donne une version dans ses Chansons populaires du Canada (Québec 1865), elle aurait peut-être été empruntée, selon Edith Fowke (Folk Songs of Canada), à une vieille chanson de marin.
Le « Bal chez Boulé » a été enregistré sur 78t. par Charles Marchand, en solo ainsi qu'avec ses Troubadours de Bytown. La chanson a aussi été gravée sur micr., entre autres, par la Chorale Bach de Montréal (Vox STPL-511.860), Jacques Labrecque (9-RCI et RCA CS-100-9; 5-ACM 39, CD), le Quatuor Alouette et Robert Savoie.