L’année 1748 marque la fin de la guerre de Succession d’Autriche. Malgré la paix, des affrontements violents recommencent à avoir lieu dès 1754 aux frontières des colonies britanniques et françaises en Amérique du Nord. En 1756, le conflit entre la France et la Grande-Bretagne se généralise à travers le monde dans le contexte de la guerre de Sept Ans. Les batailles qui se déroulent en Amérique du Nord ont pour résultat la fin du régime français au Canada et le début du régime militaire britannique en 1760. (Voir Conquête.)
Jumonville Glen (1754)
Souhaitant contrôler la vallée de l’Ohio, les deux puissances y accroissent leur présence militaire dès 1753. Le 28 mai 1754, les 40 hommes du lieutenant-colonel George Washington ouvrent le feu par surprise sur une délégation de 29 soldats français qui campent dans un bois de l’ouest de la Pennsylvanie. Dix Français trouvent la mort, notamment Joseph Coulon de Villiers de Jumonville, un ambassadeur en mission diplomatique. Puisque la France et la Grande-Bretagne sont en paix, cette agression est considérée comme un meurtre par les Français. Davantage une escarmouche qu’une bataille, cet affrontement ouvre néanmoins les hostilités de la guerre de Sept Ans.
Bataille de la Monongahela (1755)

À l’été 1755, le général britannique Edward Braddock mène une force d’environ 1 300 hommes contre le fort Duquesne. Ce dernier est un fort français situé à un endroit stratégique à la jonction des rivières Monongahela et Allegheny, alors appelé « Les Fourches » (The Forks). Le 9 juillet, ils tombent dans une violente embuscade tendue par les 900 hommes du général français Daniel-Hyacinthe-Marie Liénard de Beaujeu. Les Britanniques subissent une défaite décisive qui met fin à leurs prétentions hégémoniques dans la région.
Siège du fort Oswego (Chouaguen) (1756)

En 1756, les Français passent à l’offensive et entament une suite de succès militaires sous le commandement du général Louis-Joseph de Montcalm. En août, 3 000 soldats français encerclent les 1 700 Britanniques qui gardent l’embouchure de la rivière Chouaguen (aussi appelée Oswego). Montcalm bombarde les fortifications avec une puissante artillerie de 33 canons, ce qui force les Britanniques à se rendre après une journée de siège. (Voir Siège du fort Oswego (Chouaguen).)
Siège du fort William Henry (1757)

Les victoires de la Monongahela et de Chouaguen placent les Français dans une position avantageuse. En juillet 1757, Louis-Joseph de Montcalm mène une armée de 8 000 hommes, dont 1 800 sont des alliés autochtones, pour assiéger le fort William Henry situé sur le lac George. La garnison britannique, forte de 2 300 hommes, est confiante et attend des renforts. Comme à Oswego (Chouaguen), Montcalm mène un siège à l’européenne et fait creuser des tranchées pour bombarder le fort. Après une journée de bombardement, Montcalm fait parvenir une lettre qu’il a interceptée aux défenseurs : les renforts tant attendus ne viendront pas. La garnison se rend deux jours plus tard, le 9 août.
Bataille de Carillon (1758)

En juillet 1758, le général Montcalm se retrouve dans une position catastrophique au fort Carillon, situé à la jonction des lacs George et Champlain. Son armée, composée de 3 500 hommes, est dans un état lamentable. Elle est attaquée par la plus grande armée britannique jamais rassemblée en Amérique du Nord. Forte de 15 000 hommes et commandée par le major-général James Abercromby, elle se dirige vers le fort dans le but d’en faire le siège. Montcalm prend alors un pari risqué et décide de défendre un plateau en hauteur qu’il fait fortifier par ses soldats. Conforté par sa supériorité numérique, le commandant britannique lance des vagues d’assaut contre les Français sans attendre son artillerie. Contre toute attente, les Français repoussent chacune d’entre elles avec une efficacité redoutable. Après quelques heures de combat, James Abercromby se résout à ordonner la retraite. Les Français ont remporté une victoire inespérée qui deviendra une des plus célèbres victoires françaises en Amérique du Nord. (Voir Bataille de Carillon.) Elle inspire même le drapeau québécois actuel. (Voir aussi Fleur de lys.)
Siège de Louisbourg (1758)

Le 30 mai 1758, une flotte de 41 navires britanniques quitte Halifax. Elle transporte une armée importante de 13 000 hommes sous le commandement du général Jeffrey Amherst vers la forteresse française de Louisbourg. La ville fortifiée occupe un lieu stratégique à l’embouchure du fleuve Saint-Laurent. Le 8 juin, les troupes britanniques débarquent pour prendre la place d’assaut. Parmi eux, le brigadier-général James Wolfe se démarque en s’emparant de positions avantageuses permettant à l’artillerie britannique de pilonner la ville depuis les hauteurs environnantes. Les Français tiennent bon pendant sept semaines sous un bombardement intense, mais la garnison finit par se rendre le 27 juillet 1758.
Campagne de Québec (1759)
De juin à septembre 1759, une armée britannique d’environ 10 000 hommes sous les ordres du général James Wolfe assiège la ville de Québec. Celle-ci est défendue par les 13 000 hommes du général Montcalm. Une armada de 320 navires britanniques soutient l’offensive britannique.
Pendant plus de deux mois, les Français retranchés sur la côte de Beauport tiennent en échec les tentatives de débarquement britanniques. C’est notamment le cas pendant la bataille de Montmorency le 31 juillet. Pour saper le moral de la population, Wolfe fait bombarder la ville nuit et jour, détruisant une partie de la ville. Ses troupes dévastent également la région de la Côte-du-Sud, brûlant 1 400 bâtiments et détruisant les récoltes.
Dans la nuit du 12 au 13 septembre, les Britanniques prennent les Français à revers en s’emparant des hauteurs d’Abraham. Ils y remportent une victoire importante le 13 septembre, qui mène à la capitulation de la ville cinq jours plus tard, le 18 septembre. La bataille des plaines d’Abraham coûte toutefois la vie aux deux généraux : une rareté pour l’époque.
Bataille de Sainte-Foy (1760)
Le 28 avril 1760, le général français François-Gaston de Lévis tente le tout pour le tout. Il rassemble les forces en état de combattre au Canada, environ 7 000 hommes. Ensemble, ils se portent à la rencontre de la garnison britannique de Québec affaiblie par un hiver difficile. Les 3 400 soldats britanniques du général James Murray affrontent les Français sur les plaines d’Abraham.
Le combat s’engage dans la confusion générale. James Murray lance ses troupes dans un assaut visant à déstabiliser son adversaire, ce qui semble fonctionner dans un premier temps. Mais les Français se regroupent et chargent leurs rivaux à la baïonnette. Ceci occasionne de violents combats au corps-à-corps près du moulin Dumont, sur le chemin Sainte-Foy. À la fin du jour, le général français est victorieux, mais faute d’artillerie de siège et de soutien de la France, il ne parvient pas à reprendre Québec.
Bataille de la Ristigouche (1760)
Au printemps 1760, les Français tentent de reprendre le contrôle de la Nouvelle-France. La métropole y envoie une force de 400 hommes à bord de cinq navires marchands escortés par la frégate Le Machault. Cependant, la marine britannique intercepte la traversée et prend en chasse l’escadre française. Le commandant français François Chenard de La Giraudais décide de se réfugier dans l’estuaire de la rivière Ristigouche. Le 3 juillet, un furieux combat s’engage contre la flottille britannique commandée par John Byron. Les Français tiennent tête aux Britanniques pendant cinq jours. Mais, le 8 juillet, François Chenard de La Giraudais ordonne de couler ses bateaux et de se retrancher sur terre.
La bataille de la Ristigouche est le dernier affrontement naval nord-américain entre la France et la Grande-Bretagne. Peu après, le 8 septembre 1760, la Nouvelle-France, privée des secours nécessaires, capitule.
Bataille de Signal Hill (1762)
Alors que la France et la Grande-Bretagne ont déjà entamé des pourparlers de paix, une petite force d’élite composée d’environ 800 Français débarque à Terre-Neuve. Commandée par le comte d’Haussonville, cette troupe fait une ultime tentative pour arracher l’île au contrôle britannique. La France espère ainsi avoir quelques gains à mettre en jeu sur la table des négociations.
En juin 1762, les Français s’emparent de la ville de St. John’s et fortifient leur position. Mais les Britanniques réagissent rapidement. Le 15 septembre, ils débarquent une armée d’environ 1 500 hommes à quelques kilomètres au nord de la ville. Ils surprennent un détachement de 300 Français à la bataille de Signal Hill et installent des batteries de canons pour bombarder la ville. Trois jours plus tard, la garnison française se rend et est faite prisonnière. Il s’agit du dernier affrontement entre Britanniques et Français en Amérique du Nord pendant la guerre de Sept Ans.