Benson Flores, pêcheur, trappeur, batteur de grève (né vers 1848 aux Philippines; mort le 11 avril 1929 à Vancouver, en Colombie-Britannique). Benson Flores est apparemment le premier immigrant philippin documenté au Canada.
Propriétaire de hangar à bateaux
Benson Flores est un des premiers immigrants philippins documentés en Colombie-Britannique. Il est aussi un des premiers colons de l’île Bowen, au nord-ouest de l’actuelle ville de Vancouver. Selon les données du recensement, il immigre en 1861, une décennie avant que la Colombie-Britannique devienne une partie du Canada. Cependant, il n’est pas nécessairement le premier immigrant philippin arrivé au Canada. Au 18e siècle, des marins philippins dont nous ignorons les noms se trouvent dans l’équipage des nombreux vaisseaux européens et américains qui pratiquent le commerce dans le nord-ouest du Pacifique.
Benson Flores établit sa propriété dans les terres intérieures, près du lac Trout (aujourd’hui lac Grafton). Selon les documents, le 7 avril 1892, Benson Flores et son compatriote philippin William Matilda prennent possession du lot de district 1426 sur l’île Bowen. Le lot consiste en une propriété enclavée de 60 acres au sud du mont Gardner. Le lot de Benson Flores se trouve près de la terre appartenant à Joseph Mannion, un pionnier notable de Granville (aujourd’hui Vancouver).
Le nom de Benson Flores apparaît sur la première liste des résidents de l’île Bowen, dans l’annuaire des villes de Colombie-Britannique de 1899. Le document indique qu’il est un pêcheur. Il est aussi présenté comme un trappeur. À l’époque, le trappage est une manière facile et commune d’attraper le poisson sauvage. Dans ses loisirs, il aime jouer le concertina et chanter. Une photo des archives de l’île Bowen montre sa maison aux murs de rondins couverts de bardeau de cèdre. Le hangar à bateau est conçu pour flotter lorsque le niveau de l’eau s’élève.
Benson Flores tire aussi un revenu de la location de bateaux. Selon le groupe des historiens de l’île Bowen, son entreprise est la première à louer des bateaux à Snug Cove, des années avant que des bateaux à vapeur n’amènent des touristes dans l’île. Des sources indiquent que Benson Flores a visité le magasin général de William Davies à Snug Cove après son ouverture en 1907. Le grand livre du magasin nous laisse croire qu’il est un amateur de tabac. Pendant la plus grande partie de sa vie, il habite sur l’île. Il est très proche de la famille de l’ingénieur de véhicules à vapeur Jacob Dorman. George Dorman le désigne comme son « meilleur ami » et le surnomme « le vieux Ben ». En 1909, Benson Flores obtient sa nationalité canadienne. ( Voir aussi Citoyenneté canadienne.)
Fausse annonce de décès
À l’hiver 1926, l’existence paisible de Benson Flores est bousculée lorsqu’il est confondu avec la victime d’un accident de la circulation. Les journaux rapportent qu’un chef de train a trouvé le corps d’un homme à l’intersection d’une route. La police amène le corps à l’hôpital. La personne aurait été frappée par un automobiliste à Vancouver. Le crâne de la victime est fracturé, et le corps comporte des coupures et des contusions. À l’hôpital général de Vancouver, William Matilda, un proche de Benson Flores, identifie erronément la victime comme étant Benson Flores. Contrairement à William Matilda, deux autres hommes affirment qu’il ne s’agit pas du « vieux Ben », alors septuagénaire. Les témoignages amènent le constable James Cunningham à rechercher « B. Slorris » (sic), propriétaire d’un hangar de bateaux sur l’île Bowen. Finalement, les autorités concluent que l’homme décédé n’a jamais vécu sur l’île.
Vie ultérieure
Par la suite, Benson Flores souffre de maladies de la vessie et des reins. Il meurt le 11 avril 1929 à Vancouver. Il laisse plusieurs centaines de dollars, un bateau et un moteur à sa succession. Bien que Benson Flores n’avait pas de famille qui lui soit propre, sa vie a été bien occupée jusqu’à l’âge de 81 ans. Il est enterré sous une tombe non identifiée dans le cimetière de Mountain View, où se trouvent plusieurs autres immigrants philippins de la première heure.