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Berceuses

Plusieurs berceuses chantées au Canada arrivent avec les colonisateurs européens ou proviennent des peuples autochtones. Les communautés immigrantes racisées ont également amené avec eux leurs propres berceuses lorsqu’elles ont immigré au Canada.

Berceuses

Un certain nombre de berceuses autochtones sont assez bien connues, notamment « Nadu Nadudu » que Marius Barbeau recueille sûrement d'une personne nisga’a en Colombie-Britannique dans les années 1920; la berceuse haudenosaunee « Ho Ho Watanay » qu'Alan Mills entend à la réserve de Kahnawake (autrefois Caughnawaga) en 1955; « Baba Baby », recueillie par Helen Creighton d'une mère micmaque au Nouveau-Brunswick; « Tah Ne Bah » que Barbara Cass-Beggs note d'une femme dakota (sioux), Dorothy Francis, à Regina. Une berceuse inuite enregistrée par le révérend D.H. Whitbread à Cape Dorset est chantée dans une traduction anglaise qui débute par : « Still now and hear my singing ».

« Rockabye Baby » est probablement la mieux connue des berceuses canadiennes-anglaises, et Creighton en a publié plusieurs versions dans Folksongs from Southern New Brunswick (Musée national de l'Homme, Publications sur la culture traditionnelle n 1, 1971).

La berceuse canadienne-française favorite demeure « C'est la poulette grise ». Creighton a noté une berceuse acadienne, « Dors, dors, le p'tit bibi ». « Fais dodo, Colas mon p'tit frère » et « Dodo, l'enfant, do » ont aussi été conservées.

Les Islandais au Manitoba et en Saskatchewan chantent une berceuse islandaise très aimée, « Bi Bi Og Blaka », et les Canadiens allemands ont conservé leurs traditionnels wiegenlieder.

Sept des berceuses susmentionnées paraissent dans Folk Lullabies de Barbara et Michael Cass-Beggs (Oak 1969) et François Brassard a écrit au sujet de « Fais la dodo, l'enfant de la cage » (CFMJ, vol. IV, 1976). Plusieurs artistes canadiens ont enregistré des disques consacrés aux berceuses et Pat Carfra, de Victoria, s'est fait connaître au Canada comme la « Lullaby Lady ». Plusieurs musiciens canadiens ont composé des berceuses, mais la plupart des paroles sont d'origine européenne. Les rares chansons du genre dont les textes soient canadiens incluent l'arrangement de MacMillan de « Nadu Nadudu »; « Kuyas », basée sur une berceuse crie traditionnelle et avec laquelle l'épouse de Riel calme son enfant dans l'opéra Louis Riel de Somers; la mise en musique pour voix d'enfants par Kenneth Winters de la berceuse de Names and Nicknames de James Reaney; la « Cape Breton Lullaby » de Kenneth Leslie, arrangée pour choeur par Stuart Calvert; la « Lullaby » de Norman Symonds tirée d'Episode at Big Quill; l'arrangement par Nancy Telfer de « Lullaby of the Iroquois », d'après la traduction d'E. Pauline Johnson; la « Lullaby » de Ruth Watson Henderson; et l'arrangement qu'a fait Imant Raminsh de « Bye Bye Baby : Doukhobor Lullaby ». Parmi ceux qui ont publié de la musique de berceuses sur des textes de poètes européens, connus ou anonymes, figurent Anderson, Archer, Bissell, Brott, Coulthard, Dela, Eggleston, Fleming, Morawetz et Willan. Des berceuses ou chansons de berceaux instrumentales, pour piano seul ou en duo avec d'autres instruments, ont été écrites par Brott, Brabant, Buczynski (pour accordéon solo), Eckhardt-Gramatté, Fiala, Gratton, von Kunits, Mathieu, Matton et Pépin. Brott a également composé une berceuse pour petit orchestre et une autre pour quatuor de saxophones. Champagne et Dela en ont signé pour orchestre. Stephen Chatman a écrit Grouse Mountain Lullaby pour harmonie de concert et Peter Paul Koprowski a composé Lullabies for an Angel pour soprano, flûte traversière alto et piano, sur un texte de sons phoniques. Les Fantasy Variations de Talivaldis Kenins sont basées sur une berceuse inuit, tout comme la berceuse dans Two Piece Suite d'Alfred Kunz. D'autres compositions existent en manuscrits au Centre de musique canadienne.