Biruté Marija Filomena Galdikas, O. C., primatologue, protectrice de l’environnement, professeure (née le 10 mai 1946 à Wiesbaden, en Allemagne). Elle est la plus grande autorité mondiale sur les orangs-outans et les étudie à Bornéo, en Indonésie, depuis 1971. Elle participe également aux efforts de conservation et de réhabilitation des orangs-outans. Biruté Galdikas, Jane Goodall et Dian Fossey forment un trio de primatologues surnommées les «Trimates». Biruté Galdikas passe une partie de l’année en Indonésie et enseigne à mi-temps à l’Université SimonFraser, située à Vancouver.
Jeunesse et éducation
Biruté Galdikas est l’aînée de quatre enfants. Bien qu’elle soit née à Wiesbaden, en Allemagne, les parents de Biruté, Anatanas et Filomena, sont lituaniens. À sa naissance, ses parents sont des réfugiés en route pour le Canada. Sa famille déménage à Toronto quand elle a deux ans, et plus tard, dans le nord de l’Ontario. Dès son plus jeune âge, Biruté Galdikas s’intéresse aux animaux et adore explorer.
Elle commence son baccalauréat à l’Université de Colombie-Britannique à Vancouver avant de partir aux États-Unis avec sa famille. Elle poursuit ses études à l’Université de Californie, à Los Angeles (UCLA). En 1966, elle obtient un baccalauréat en psychologie et en zoologie, puis une maîtrise en anthropologie en 1969.
Après une conférence à l’UCLA, Biruté Galdikas approche l’éminent anthropologue Louis Leakey pour étudier les orangs-outans, comme celui-ci a encadré Jane Goodall et Dian Fossey dans leurs études sur le terrain au sujet des chimpanzés et des gorilles, respectivement. Louis Leakey s’occupe d’obtenir des fonds pour la recherche de Biruté Galdikas pendant qu’elle termine sa thèse de doctorat. À leur première rencontre, Biruté Galdikas a un déclic : « Dès que je l’ai entendu parler des primates et des études sur les grands singes, et d’envoyer Jane et Dian sur le terrain, j’ai su que c’était ma voie ».
Observation des orangs-outans à Bornéo
En 1971, Biruté Galdikas et Rod Brindamour, son mari à l’époque, se rendent à Tanjung Puting, une réserve située dans la partie indonésienne de l’île de Bornéo. Ils amènent avec eux très peu de provisions et la région dans laquelle ils voyagent n’a pas de routes, d’électricité, ni de téléphones. Ils vivent dans des conditions difficiles, ayant une alimentation limitée et étant notamment exposés à des insectes, à des parasites, à des animaux sauvages, à des plantes toxiques, à des virus et à une humidité élevée.
Le saviez-vous?
On ne retrouve des orangs-outans que sur les îles de Bornéo et de Sumatra, en Asie. Les orangs-outans sont une espèce en voie de disparition, avec une population estimée à 119 346 individus. En malais, « orangs-outans » signifie « gens des bois ».
Beaucoup sont ceux qui doutent que Biruté Galdikas puisse étudier les orangs-outans, car ce sont des animaux insaisissables. Malgré leur nature calme et solitaire, Biruté Galdikas finit par gagner leur confiance après des années d’observation. Elle étudie leur régime alimentaire, leurs habitudes d’accouplement, leurs interactions sociales et leurs cycles de naissance. Avant la recherche de Biruté Galdikas, on ne savait que très peu de choses sur les orangs-outans. Ses études constituent un apport majeur dans ce domaine.
Conservation
En 1978, Biruté Galdikas obtient son doctorat en anthropologie biologique à l’UCLA. La plus grande partie de sa recherche est présentée dans sa thèse, mais elle ne publie pas souvent d’ouvrages, ce qui lui attire les critiques de la part de certains, qui estiment qu’elle refuse de donner accès à des données importantes. En réponse, elle soutient que protéger les orangs-outans et conserver leur habitat est plus important que les étudier. Peu après son arrivée en Indonésie, elle ouvre des centres de soins et lance des programmes de réhabilitation et de libération d’orangs-outans en captivité. Elle cofonde les organismes Orangutan Foundation International en 1986 et Orangutan Foundation Canada en 2011, lesquels s’emploient à protéger les orangs-outans sauvages.
En Indonésie, elle supervise des étudiants effectuant des recherches sur le terrain et travaille comme professeure extraordinaire à l’Universitas Nasional de Jakarta, en plus de contribuer à faire de Tanjung Puting un parc national. Elle est conseillère principale auprès du ministère indonésien des Forêts de 1996 à 1998. En 1997, elle reçoit le prix Kalpataru (Héros de la Terre), la plus haute distinction décernée par l’Indonésie pour souligner le leadership environnemental.
Vie personnelle
Pendant ses études à l’UCLA, Biruté Galdikas rencontre son premier mari, Rod Brindamour, qui est canadien. Celui-ci se joint à elle en Indonésie, où leur fils Binti voit le jour. En 1979, le couple divorce et Rod Brindamour retourne au Canada avec leur fils, que Biruté Galdikas visite lorsqu’elle enseigne en Colombie-Britannique. En 1981, elle épouse Pak Bohap, un membre de la tribu Dayak, qui vit en Indonésie. Le couple a deux enfants : Frederick et Filomena Jane. Biruté Galdikas publie un mémoire, Reflections of Eden (1995; Souvenirs d’Eden : ma vie avec les orangs-outangs de Bornéo).
Sélection de prix
- Médaille Satya Lencana Pembangunan, Indonésie
- Prix humanitaire, PETA (1990)
- Palmarès mondial des 500, Nations Unies (1993)
- Officier de l’Ordre du Canada (1995)
- Prix Kalpataru (Héros de la Terre), Indonésie (1997)
- Prix Tyler pour le mérite environnemental (1997)
- Médaille du Jubilé d’or de la reine Elizabeth II (2002)
- Ordre du mérite, Lituanie (2010)
- Prix de la Fierté de la Lituanie, Lituanie (2011)
- Médaille du Jubilé de diamant de la reine Elizabeth II (2012)