Bothwell, Robert Selkirk
Robert Selkirk Bothwell, historien, professeur (Ottawa, 17 août 1944). Robert Bothwell fait ses études à l'UNIVERSITÉ DE TORONTO et à l'Université Harvard, où il obtient son doctorat en 1972. Il commence à enseigner à l'Université de Toronto en 1970 et il est nommé professeur titulaire en 1981.
Bothwell est l'auteur de plus de 20 livres sur l'histoire politique et économique du Canada, dont une biographie primée de C.D. Howe (coécrite avec William Kilbourn), une étude de la politique étrangère de Pierre TRUDEAU (avec J.L. GRANATSTEIN) et deux importants ouvrages sur le développement de l'énergie nucléaire au Canada.
L'interprétation que fait Bothwell du Canada moderne est claire dans Canada, 1900-1945 (1990) et Canada since 1945: Power Politics and Provincialism (1981, 1989), tous deux coécrits avec John ENGLISH et Ian Drummond. Les trois auteurs affirment que l'histoire du Canada est celle d'une réussite et non celle d'un pays faible et dominé par les États-Unis, comme le soutiennent des historiens tels que Donald CREIGHTON. Bothwell et ses collègues manifestent une préférence pour un gouvernement fédéral vigoureux qui gérerait ses affaires intérieures de façon pragmatique et progressive, tout en étant engagé et actif à l'étranger. Les auteurs optent en général pour une économie et une société ouvertes et critiquent le NATIONALISME économique du Canada anglais et le nationalisme ethnique du Québec francophone.
Dans ses ouvrages sur la politique étrangère du Canada, notamment dans Canada and the United States: The Politics of Partnership (1992) et Alliance and Illusion: Canada and the World, 1945-1984 (2007), Bothwell rejette l'interprétation nationaliste selon laquelle le Canada serait une colonie de l'empire américain, présentant plutôt les deux pays comme des partenaires qui ont en commun un grand nombre de valeurs et d'intérêts, malgré leurs différences de taille et de puissance.
Avec David Bercuson et J.L. Granatstein, Bothwell a rédigé deux ouvrages polémiques déplorant l'état des universités canadiennes : The Great Brain Robbery: The Decline of Canada's Universities (1984) et Petrified Campus: The Crisis in Canada's Universities (1997). Selon eux, la conjugaison du relâchement des critères d'admission, de l'inflation des notes et de la banalité des recherches universitaires sur des sujets insignifiants a réduit l'enseignement supérieur canadien à la médiocrité.