Botulisme
On rencontre le botulisme humain sous trois formes principales : le botulisme d'origine alimentaire, le botulisme du nourrisson et le botulisme par blessure souillée.
Le botulisme d'origine alimentaire est causée par l'ingestion d'aliments contaminés par la neurotoxine botulinique préformée. Le micro-organisme pathogène, le Clostridium botulinum, est un bacille anaérobie en forme de bâtonnet qui produit des spores thermorésistants. Les spores abondent dans le sol, les sédiments marins et fluviaux et les intestins de nombreux animaux. Pour qu'une poussée de botulisme d'origine alimentaire se produise, les spores doivent contaminer la nourriture, se multiplier et produire des neurotoxines. Après l'ingestion de la nourriture contaminée, les neurotoxines sont absorbées par le système digestif. Les symptômes apparaissent habituellement de 12 à 36 heures après la consommation de la nourriture. Dans les cas extrêmes, les symptômes peuvent se manifester aussi rapidement que 2 heures après l'ingestion ou aussi tardivement que 14 jours après la contamination. Les symptômes sont, entre autres, les suivants : nausées, vomissements, diarrhée, faiblesse généralisée et vertige, ptosis des paupières, dysphagie (difficulté à avaler), vision embrouillée, diplopie, constipation et sécheresse de la bouche. Les neurotoxines s'attaquent aux nerfs terminaux du système parasympatique. De façon plus précise, elles bloquent la libération de l'acétylchloline neurotransmittrice à la jonction neuromusculaire. L'asphyxie causée par la paralysie du diaphragme peut entraîner la mort. Le taux de mortalité de la maladie a baissé, passant de plus de 60 p. 100 à moins de 10 p. 100, grâce à l'utilisation de respirateurs mécaniques ainsi qu'à une antitoxine que l'on administre rapidement dès qu'un cas de botulisme est soupçonné. Voir Intoxication alimentaire.
Lutte contre le botulisme d'origine alimentaire
La lutte contre le botulisme d'origine alimentaire se fait presque uniquement par la destruction thermique des spores ou par l'inhibition de la germination des spores et de la croissance bactérienne dans les aliments. Grâce à la mise au point et à l'application de mesures strictes, d'une mise en conserve des aliments en respectant des normes de température et de durée, l'industrie de la mise en conserve est maintenant en mesure d'éviter le botulisme. Les conserves maison, et surtout la mise en conserve d'aliments à faible acidité (maïs, poivrons, haricots verts, asperges, champignons, aubergines), peuvent être à l'origine de cas de botulisme, car le traitement durée-température n'est pas toujours suffisant pour détruire les spores botuliques. Il est donc recommandé d'utiliser pour les produits maison des autocuiseurs approuvés et de suivre à la lettre les directives, en ajoutant la quantité nécessaire de sel et de vinaigre. D'autres types d'aliments sont également liés à l'éclosion du botulisme. Les directives de réfrigération accompagnant certains aliments doivent être respectées pour éviter les risques d'intoxication par botulisme. La nourriture traditionnelle des autochtones du Canada, notamment la viande de baleine, de phoque et de morse et les oeufs de saumon, peuvent aussi provoquer des cas de botulisme. La conservation de ces aliments, que ce soit par des méthodes de fermentation ou de séchage, peut favoriser la croissance du C. botulinum.
Botulisme par blessure
Le botulisme par blessure souillée survient lorsqu'une blessure est infectée par les spores du Clostridium botulinum. Ces spores se multiplient et sécrètent une neurotoxine dans la blessure. Ce type de botulisme, bien que rare, est de plus en plus associé aux drogues injectées par seringue.
Botulisme du nourrisson
Le botulisme du nourrisson est causé par l'ingestion de spores viables qui germent, se multiplient et produisent des neurotoxines dans les intestins de nourrissons de moins d'un an. Le premier cas de botulisme du nourrisson a été diagnostiqué en 1976. Ce type de botulisme est maintenant l'une des formes les plus courantes de la maladie aux États-Unis. Les suces ne devraient jamais être trempées dans le miel pour calmer un enfant agité ou souffrant de coliques. Par ailleurs, on recommande aux parents de ne pas offrir de miel aux enfants de moins d'un an. Les spores, présentes dans l'air et dans le sol, peuvent contaminer le miel et survivre même dans le miel pasteurisé. Les enfants et les adultes en bonne santé n'en seront pas incommodés, alors que les nourrissons y sont particulièrement sensibles. Le système digestif du nourrisson n'étant pas encore capable de combattre le C. botulinum, les spores ingérés peuvent germer et produire des neurotoxines. Une autre catégorie, qui n'est pas encore classifiée, comprend des cas d'origine inconnue et des occurrences de botulisme qui ressemble à celui des nourrissons chez les adultes. Le botulisme chez les animaux s'attaque au bétail et aux oiseaux du monde entier et, à un moindre degré, aux autres animaux.