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Neel, Boyd

Il vint au Canada avec son orchestre à l'automne de 1952, pour une tournée au Québec, en Ontario et dans les Maritimes. En 1953, il fut nommé doyen du RCMT (qui comprenait à l'époque la faculté de musique de l'Université de Toronto), poste qu'il occupa jusqu'en 1971.

Neel, Boyd

(Louis) Boyd Neel. Chef d'orchestre, administrateur, conférencier, écrivain (Blackheath, auj. Londres, 19 juillet 1905, naturalisé canadien 1961 - Toronto, 30 septembre 1981). B.A. (Cambridge) 1926, M.A. (ibid.) 1930, membre h.c. (RAM) 1965, D.Mus. h.c. (Toronto) 1979. D'abord destiné à une carrière dans la Marine britannique, il opta pour la médecine et s'inscrivit au Caius College, Cambridge, où il se spécialisa en chirurgie. À cette époque, il était pianiste et chef d'orchestre amateur. Il considérait alors la musique comme un passe-temps mais poursuivit néanmoins l'étude des matières théoriques et de l'orchestration à la GSM en 1931. En 1932, il fonda le Boyd Neel Orchestra, ensemble composé de 17 jeunes instrumentistes à cordes professionnels dont plusieurs étaient des Canadiens établis à Londres. Un autre Canadien, Frederick Grinke, en sera le violon solo en 1937. Après des débuts couronnés de succès à l'Aeolian Hall le 22 juin 1933, l'orchestre effectua plusieurs tournées internationales et créa, au Festival de Salzbourg 1937, les Variations on a Theme of Frank Bridge de Britten (composées à la demande de Neel). Il présenta fréquemment des oeuvres de compositeurs britanniques contemporains et il créa des compositions d'Arnold Bax, Gordon Jacob et autres. L'orchestre se plaça à l'avant-garde du renouveau de la musique baroque et, entre 1934 et 1954, il enregistra chez Decca une grande partie du répertoire d'orchestre de chambre. On lui doit le premier enregistrement complet jamais réalisé des Concertos grossos op. 6 de Haendel (1936-38). Neel monta au pupitre lors du premier festival de Glyndebourne (1934). Il dirigea aussi la troupe du Sadler's Wells (1945-47) et la compagnie D'Oyly Carte (1948-49). Avant et après la Deuxième Guerre mondiale, il fut chef invité de nombreux orchestres anglais dont le Royal Philharmonic, le London Philharmonic, l'OS de Londres et l'OS de la BBC. Durant la guerre, il servit comme officier médical, mais il effectua aussi pour l'Amirauté une tournée de conférences en Méditerranée et, avec l'Orchestre du Sadler's Wells, donna en Angleterre plusieurs centaines de concerts pour les troupes.

Il vint au Canada avec son orchestre à l'automne de 1952, pour une tournée au Québec, en Ontario et dans les Maritimes. En 1953, il fut nommé doyen du RCMT (qui comprenait à l'époque la faculté de musique de l'Université de Toronto), poste qu'il occupa jusqu'en 1971. Il fut l'un des principaux artisans de la campagne pour la construction d'un nouvel édifice pour loger la faculté, campagne qui aboutit à l'érection du pavillon Edward Johnson. Il fut également le fondateur (1954) et chef d'orchestre (jusqu'en 1971) de l'Orchestre Hart House avec lequel il fit plusieurs enregistrements. Il dirigea l'Orchestre symphonique de la SRC à 27 reprises (1953-64) ainsi que plusieurs émissions de « L'Heure du concert » à la télévision de la SRC (1954-55) dont la production d' Il Tabarro avec Louis Quilico. Lorsqu'il fit ses débuts avec le TSO le 15 février 1955, John Kraglund écrivit dans The Globe and Mail : « La direction de Neel est sobre et conservatrice. En réalité, il fait preuve d'une retenue qui convient à l'intimité de la musique de chambre ». L'été de la même année, il dirigea huit concerts de l'Orchestre Hart House au Festival de Stratford avec des solistes tels Glenn Gould, Lois Marshall et Elisabeth Schwarzkopf.

Neel devint un professeur régulier à l'atelier pour étudiants en direction (sous l'égide de l'Université de Toronto et du CAO) à sa fondation en 1969, et collabora au projet jusqu'à la fin des années 1970. En 1972, il devint le premier chef de l'OS de Mississauga, qui le nomma chef d'orchestre émérite en 1978. En 1977, il fut à la tête du Toronto Chamber Orchestra formé spécialement en vue d'enregistrements par gravure directe de Eine Kleine Nachtmusik et du Divertimento no 11 de Mozart (Umbrella UM-DD-6), du Concerto en mi pour violon de Bach (avec Steven Staryk comme soliste) et autres oeuvres (Umbrella UM-DD-9), ainsi que deux enregistrements numériques subséquents : la Simple Symphony de Britten, la Sérénade d'Elgar et Air and Gigue d'Arne (1979, Ultrafi ULDD-10) ainsi que Pachelbel's Canon and Other Baroque Favourites (1981, Moss D-MMG-112). On retrouve une discographie (1934-79) dans les mémoires de Neel, My Orchestras and Other Adventures. Commentateur radiophonique et conférencier posé et sûr de lui, fort sollicité pour les dîners-causeries, Neel participa à des émissions du réseau national de la radio de la SRC telles « Sunday Concert », « Tuesday Night », « Concerts from Two Worlds » et sa propre émission, « Opera with Boyd Neel » (1954). En 1961, il anima une présentation radiophonique éducative de Let's Make An Opera de Britten. En 1972, il fut commentateur d'un documentaire sur Vaughan Williams. En 1959, il rédigea pour le CBC Times une série d'essais sous le titre « This Week's Music ». Ses articles ont aussi paru dans Opera Canada, Journal of Music Education et le Bulletin de l'Université de Toronto. Il fut l'objet d'une série documentaire, « The Boyd Neel Memoirs » (1979), à la chaîne MF de la SRC. En 1953, Neel fut créé Commander of the British Empire (C.B.E.) et, en 1972, officier de l'Ordre du Canada.