Cet article a été mis à jour grâce au généreux soutien du Panthéon des sports canadiens.
Debbie Brill, O.C., athlète en athlétisme (née le 10 mars 1953 à Mission en Colombie-Britannique). Debbie Brill a créé le style du saut inversé, également appelé « Brill bend ». Elle a été onze fois championne nationale et a établi plusieurs records canadiens au saut en hauteur féminin. Son saut de 1,98 m, établi en 1984, tient toujours aujourd’hui de record. Elle a également été la première Nord-Américaine à franchir la barre des 1,83 m. Debbie Brill a remporté la médaille d’or aux Jeux du Commonwealth de 1970 et de 1982, aux Jeux panaméricains de 1971 et à la Coupe du monde de la Fédération internationale d’athlétisme amateur de 1979. Elle a également établi le record du monde en salle (1,99 m) en 1982 et deux records du monde chez les maîtres. Debbie Brill a remporté conjointement le prix Bobbie Rosenfeld en 1971 et elle a été nommée BC’s Athlete of the Decade en 1980. Elle a été intronisée au Temple de la renommée olympique du Canada, au BC Sports Hall of Fame, au Temple de la renommée d’Athlétisme Canada et au Panthéon des sports canadiens.
Debbie Brill
La sauteuse en hauteur canadienne Debbie Brill lors d’un événement sportif au Crystal Palace à Londres au Royaume-Uni, le 10 septembre 1971.
(photo par Evening Standard, avec l’aimable autorisation de Hulton Archive via Getty Images)
Jeunesse
Debbie Brill grandit dans les hautes forêts et les vallées luxuriantes du bas Fraser de la Colombie-Britannique. Alors qu’elle est une jeune athlète, elle se met toujours au défi de courir plus vite et de sauter plus haut. Née et élevée à Mission, d’un père charpentier canadien et d’une mère américaine, Debbie Brill développe un instinct d’athlète dès son plus jeune âge. Comme elle le confie au magazine People en 1982 : « À cinq ans, j’ai décidé de faire une course contre mon père parce que j’étais certaine que je pouvais le battre. J’ai pleuré quand j’ai perdu. »
Dès l’âge de neuf ans, Debbie Brill domine le saut en hauteur lors des compétitions sportives locales. « Cela correspondait à mon tempérament », confie-t-elle au magazine People. « Je ne me faisais pas d’amis facilement, alors les sports d’équipe n’étaient pas pour moi. Mais en courant et en sautant, j’avais l’impression de voler. » Elle passe des heures à s’entrainer sur la ferme familiale, encouragée par ses parents, qui fabriquent des tapis d’atterrissage faits maison avec des filets de pêche et de la mousse trouvés dans un magasin de meubles d’occasion.
Technique
Debbie Brill développe une technique unique de saut inversé qui devient connue sous le nom de « Brill bend ». Sa technique consiste à s’approcher de la barre directement par le côté et à se projeter de derrière pour atterrir sur le dos. Debbie Brill développe cette technique indépendamment des athlètes américains Dick Fosbury et Bruce Quande, qui développent des approches semblables à la même époque.

Faits saillants de carrière
Debbie Brill participe à sa première compétition internationale à l’âge de 15 ans, en 1968. À 16 ans, elle devient la première nord-américaine à franchir la barre des 1,80 mètre au saut en hauteur. Cet exploit lui vaut la 12e place au classement mondial. Elle bat également le record canadien en 1969. Elle remporte ensuite la médaille d’or aux Jeux du Commonwealth de 1970 et aux Jeux panaméricains de 1971. Cette même année, Debbie Brill et la pentathlète Debbie Van Kiekebelt sont nommées co-lauréates du prix Bobbie Rosenfeld qui est décerné à l’athlète féminine canadienne de l’année.
Cependant, dépassée par l’attention médiatique et la pression que lui apporte sa nouvelle célébrité, Debbie Brill abandonne le saut en hauteur cinq mois avant les Jeux olympiques d’été de 1972 à Munich. (« C’était comme si le monde se refermait sur moi », confie-t-elle à People en 1982.) Elle se joint à Équipe Canada à temps pour la compétition, mais elle termine en huitième place. Elle se prononce également contre la décision du Comité international olympique de poursuivre les Jeux après un attentat terroriste palestinien qui coûte la vie à onze athlètes israéliens.
Désillusionnée par le sport, Debbie Brill prend sa retraite de l’athlétisme et elle passe les deux années suivantes à vivre une vie libre, faisant de l’auto-stop en Colombie-Britannique et en Californie. C’est à cette époque qu’elle rencontre son conjoint Greg Ray, dans un bar de Maple Ridge en Colombie-Britannique.
Debbie Brill reprend la compétition en 1974, remportant le titre canadien cette année-là. Elle participe aux Jeux panaméricains de 1975, mais elle termine quatrième, manquant le podium de 0,02 m. Elle est la favorite pour le podium aux Jeux olympiques de Montréal en 1976, mais elle rate ses trois tentatives pour le critère de hauteur minimale de 1,75 m et elle ne parvient pas à franchir le tour de qualification.
Également en 1976, Debbie Brill établit un nouveau record canadien et elle s’inscrit à l’Université Simon Fraser. Elle connait une excellente année en 1977, remportant la médaille d’argent à l’Universiade, l’or aux Jeux de la Conférence du Pacifique et le bronze à la Coupe du monde. Elle remporte également l’argent aux Jeux du Commonwealth de 1978, le bronze aux Jeux panaméricains de 1979 et l’or à la Coupe du monde de 1979. Debbie Brill est classée en première place mondiale lorsque le Canada se joint au boycottage international des Jeux olympiques d’été de 1980 à Moscou (que Debbie Brill soutient pleinement) pour protester contre l’invasion soviétique de l’Afghanistan. Debbie Brill perd alors l’occasion de concourir pour une médaille olympique alors qu’elle est au sommet de sa carrière.
Avec son intégrité caractéristique, Debbie Brill continue de remettre en question les idées reçues sur les femmes dans l’athlétisme. En 1982, elle franchit 1,99 m, établissant ainsi le record du monde de saut en hauteur en salle, cinq mois après avoir donné naissance à son premier enfant. Elle accomplit cet exploit à une époque où il n’existe aucune information ni aucun précédent sur la manière de revenir à la compétition de haut niveau après un accouchement. Ce record tient toujours. Debbie Brill remporte également la médaille d’or aux Jeux du Commonwealth de 1982.
Faits saillants de sa carrière de maître
Après avoir pris sa retraite de la compétition en 1988, Debbie Brill ne cesse jamais de rechercher de nouveaux défis. Elle commence alors à participer à des compétitions de maîtres (pour athlètes retraités et seniors) et elle est nommée BC’s Master Athlete of the Year en 1998. En 1999, elle bat le record du monde chez les maîtres pour les athlètes de plus de 45 ans avec un saut de 1,76 m. En 2004, elle franchit 1,60 m, établissant ainsi un nouveau record du monde chez les maîtres pour les athlètes de plus de 50 ans.
Autres activités
Défenseure de longue date de l’égalité des sexes et de l’inclusion dans le sport, Debbie Brill travaille comme représentante des athlètes et elle contribue avec succès à la campagne visant à supprimer les tests de féminité des femmes lors des compétitions de l’IAAF en 1992. Elle siège également au conseil d’administration de la BC Games Society, mettant à profit son expérience pour soutenir les jeunes athlètes en herbe de sa province natale.
Les mémoires de Debbie Brill, Jump, coécrits avec James Lawton, sont publiés en 1986.
Legs
Debbie Brill remporte un total combiné de 65 championnats nationaux et internationaux. Elle détient le record canadien du saut en hauteur féminin depuis 1976 et elle établit le record actuel de 1,98 m en 1984. Elle est également une innovatrice audacieuse et une pionnière dans son sport. Tout comme les approches semblables développées indépendamment et simultanément par les athlètes américains Dick Fosbury et Bruce Quande, l’approche de Debbie Brill redéfinit les capacités des athlètes en saut en hauteur. Elle-même redéfinit également ce que les femmes sont capables d’accomplir dans les sports.
Registre international
Année |
Compétition |
Résultat |
Hauteur |
1969 |
Jeux de la Conférence du Pacifique |
Or |
1,71 m |
1970 |
Jeux du Commonwealth |
Or |
1,78 m |
1971 |
Jeux panaméricains |
Or |
1,85 m |
1972 |
Jeux olympiques d’été |
8e place |
1,82 m |
1975 |
Jeux panaméricains |
4e place |
1,81 m |
1976 |
Jeux olympiques d’été |
N’a pas passé le tour de qualification |
N/A |
1977 |
Universiade |
Argent |
1,90 m |
1977 |
Jeux de la Conférence du Pacifique |
Or |
1,88 m |
1977 |
Coupe du monde |
Bronze |
1,89 m |
1978 |
Jeux du Commonwealth |
Argent |
1,90 m |
1979 |
Jeux panaméricains |
Bronze |
1,85 m |
1979 |
Coupe du monde |
Or |
1,96 m |
1982 |
Jeux du Commonwealth |
Or |
1,88 m |
1983 |
Championnats du monde |
6e place |
1,88 m |
1984 |
Jeux olympiques d’été |
5e place |
1,94 m |
1985 |
Jeux mondiaux en salle |
Bronze |
1,90 m |
1986 |
Jeux du Commonwealth |
5e place |
1,88 m |
Prix et distinctions
- Prix Bobbie Rosenfeld (1971)
- British Columbia's Athlete of the Decade (1980)
- Intronisée, Temple de la renommée olympique du Canada (1982)
- Officière, Ordre du Canada (1983)
- Intronisée, Hall of Fame de l’Université Simon Fraser (1986)
- Intronisée, BC Sports Hall of Fame (1989)
- Intronisée, Burnaby Sports Hall of Fame (2004)
- Intronisée, Temple de la renommée d’Athlétisme Canada (2011)
- Médaille du jubilé de diamant de la reine Elizabeth II (2012)
- Intronisée, Maîtres canadiens d’athlétisme (2016)
- Ordre du sport, Panthéon des sports canadiens (2024)