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Brouillard

Le brouillard est constitué de particules atmosphériques (habituellement de minuscules gouttelettes d'eau ou cristaux de glace) en nombre suffisant pour réduire la visibilité.

Brouillard
Le brouillard est une concentration de minuscules gouttelettes d'eau ou de cristaux de glace, suffisamment denses pour réduire la visibilité (Corel Professional Photos).

Pour des raisons pratiques, au Canada, le phénomène qui réduit la visibilité de 1000 à 9600 m est arbitrairement nommé brume; si la visibilité descend en-dessous de 1000 m, le phénomène est appelé brouillard. Dans le cas de la brume sèche, la réduction de la visibilité est dû à une concentration suffisante de particules atmosphériques sèches, telles que de la poussière, du sel marin, des huiles végétales naturelles d'origine forestière ou de la fumée provenant d'un feu de forêt. Près des centres industriels ou sous leur vent, les produits de combustion, tels que les fumées, la suie, l'acide sulfurique et le dioxyde d'azote peuvent se combiner au brouillard et l'acidifier (voir Pluies Acides). Les grandes villes canadiennes les plus touchées par le brouillard sont Saint John's (T.-N., 126 jours par an en moyenne), Halifax (N.-É., 74 jours) et Vancouver (C.-B., 62 jours). Penticton (C.-B.) est celle qui en reçoit le moins par année : 4 jours par an en moyenne. Argentia (T.-N.) détient le record du lieu le plus touché par le brouillard au Canada avec une moyenne annuelle de 206 jours.

Le brouillard de rayonnement se produit le plus souvent lorsque la température d'une masse d'air humide chute au-dessous de son point de rosée, c'est-à-dire la température critique à laquelle l'air ne peut plus retenir toute son eau sous forme de vapeur. Un brouillard dense se crée si les gouttelettes d'eau ou les cristaux de glace formés par condensation sont piégés et concentrés à l'intérieur d'une couche de faible hauteur près du sol par une inversion de température (une augmentation de la température avec l'altitude au lieu de l'habituelle diminution). Ces conditions météorologiques spécifiques sont très fréquentes. Dans les régions côtières du Canada, par exemple, les eaux froides des océans Pacifique et Atlantique refroidissent les masses d'air chaud et humide en mouvement au-dessus d'elles, en particulier au printemps et au début de l'été, créant ainsi d'énormes bancs de brouillard persistant (appelé brouillard d'advection). À l'intérieur des terres, le brouillard est habituellement causé par le refroidissement des basses couches de l'atmosphère faisant suite au rayonnement de la chaleur vers l'espace durant les nuits sans nuage. Au petit matin (surtout en automne), des bancs de brouillard dense se forment et persistent jusqu'à leur dissipation par la chaleur du soleil. Des images obtenues à l'aide des satellites météorologiques montrent que l'assèchement de l'air se fait du contour du banc de brouillard vers l'intérieur. Les fronts chauds des systèmes météorologiques s'accompagnent également de brouillard lorsque l'air froid sous la surface frontale devient saturé à cause de la pluie tombant de l'air plus chaud immédiatement au-dessus. Habituellement, ce brouillard persiste jusqu'à ce qu'il soit chassé par un air plus sec.


Des brouillards givrants (surtout des types « frontaux » et « de rayonnement ») se forment parfois lorsqu'il y a des gouttelettes d'eau liquide à une température légèrement inférieure au point de congélation. Ces gouttelettes, dites en surfusion, gèlent en de magnifiques franges de givre sur les fils, les arbres et d'autres objets. Au coeur des hivers arctiques canadiens, l'air est tellement froid qu'il ne peut retenir que très peu de vapeur d'eau. Si la température baisse encore, cette petite quantité de vapeur d'eau se condense en un brouillard de cristaux de glace minuscules et étincelants plutôt qu'en gouttelettes d'eau. Toute humidité ajoutée à une telle atmosphère (par les gaz d'échappement d'un véhicule, par exemple) provoque l'apparition immédiate d'un brouillard de cristaux de glace. La fumée de mer arctique, un autre type de brouillard hivernal, se forme quand l'air réchauffé et humidifié au contact de l'océan s'élève par convection, ce qui provoque aussitôt une condensation.