Annie Buller (nom marital Guralnick), militante, organisatrice syndicale (née le 9 décembre 1895 en Ukraine; décédée le 19 janvier 1973 à Toronto, en Ontario).
Les parents juifs d’Annie Buller immigrent à Montréal lorsqu’elle est enfant. Durant la Première Guerre mondiale, elle prend une part active au mouvement des jeunesses socialistes. Elle étudie le marxisme à la Rand School of Social Science à New York. Ensuite, elle fonde le Montreal Labour College avec Becky Buhay et Bella Hall Gauld. En 1922, elle joint les rangs du Workers’ Party of Canada et se consacre entièrement à l’organisation et aux publications du parti.
Le saviez-vous?
L’origine du Workers’ Party of Canada remonte à une réunion clandestine tenue en 1921 dans une grange à Guelph, en Ontario. Vingt-et-un Canadiens et trois représentants de l’Internationale communiste, une organisation dédiée à la création d’un État mondial dirigé par l’Union soviétique, y assistent. Le groupe crée le Workers’ Party en février 1922. Deux ans plus tard, il se rebaptise Parti communiste du Canada.
Annie Buller se rend au Cap-Breton au début des années 1920 pour y fonder un syndicat de mineurs. Ensuite, elle retourne à Toronto, où naît son fils Jim. Elle y met sur pied le Union of Industrial Needle Trades Workers, d’orientation communiste, au commencement des années 1930. En 1931, tandis qu’elle siège au conseil d’administration du syndicat, elle mène les couturières de Toronto à la grève générale. La même année, elle donne son appui aux mineurs de charbon à Estevan, en Saskatchewan. Annie Buller est emprisonnée à la suite d’une émeute au cours de laquelle la Gendarmerie royale du Canada tue trois grévistes (voir Grève des mineurs de charbon d’Estevan, 1931). Elle est de nouveau arrêtée en 1939 lorsqu’elle travaille comme administratrice du journal communiste The Western Clarion. Cette arrestation aboutit en son internement jusqu’en 1942.
Après la guerre, Annie Buller se voue à l’organisation et à la gestion de publications du Parti communiste telles que le Tribune et le National Affairs. Elle participe également à la National Women’s Commission lancée par le parti et la campagne de la Housewives’ Association visant à faire baisser les prix. À partir de la fin des années 1950, elle cesse de travailler à plein temps, mais n’en demeure pas moins active sur la scène politique jusqu’à sa mort.