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Camps de secours pour les chômeurs

Durant la crise des années 1930, le gouvernement fédéral approuve la création d’un réseau de camps de secours aux chômeurs, dans lesquels des hommes célibataires accompliront un travail physique intense en échange d’un gîte et d’un couvert.  Il est alors reproché au gouvernement de mettre en place des camps plutôt que de répondre à la nécessité d’offrir aux chômeurs des emplois et des salaires décents.
Ch\u00f4mage
Projet de secours : coupe de bois au camp 210 \u00e0 Hope en Colombie-Britannique (avec la permission de Biblioth\u00e8que et Archives du Canada/PA-35960).

Royal Twenty Centers

En octobre 1932, à la fin de la troisième année de la Crise des Années 1930, le premier ministre R. B. Bennett approuve la création d’un réseau national de camps pour loger des hommes canadiens célibataires, chômeurs et sans-abri, et leur fournir du travail. Les camps, qui emploient de la main-d’œuvre civile, sont créés sur recommandation du major général A. G. L. McNaughton, chef d’état-major général, et placés sous la responsabilité du ministère de la Défense Nationale, en consultation avec le ministère du Travail.

Les hommes s’inscrivent dans les camps volontairement par l’entremise du service de placement de Service Canada et sont libres de les quitter en tout temps. En échange d’un lit dans un dortoir, de trois repas par jour, de vêtements de travail, de soins médicaux et de 20 cents par jour, les Royal Twenty Centers travaillent 44 heures par semaine au débroussaillement, à la construction de routes, au reboisement et à la construction d’édifices publics.

Controverse

Les camps font l’objet de controverses. Les critiques reprochent au gouvernement fédéral d’avoir créé des camps plutôt qu’un programme offrant aux chômeurs du travail et des salaires décents. Le ressentiment est à son comble en avril 1935, lorsque 1500 hommes, venus de divers camps de la Colombie-Britannique, se mettent en grève, réclamant que des mesures temporaires soient prises pour améliorer les conditions de vie dans les camps et que de nouveaux programmes d’aide à l’emploi soient mis en place par Ottawa. Après deux mois de protestations et d’agitation populaires à Vancouver, les grévistes entament la Marche sur Ottawa afin de porter leurs revendications au Parlement. Néanmoins, ils ne parviennent pas à convaincre le gouvernement Bennett de changer sa politique concernant les camps et finissent par retourner à Regina, où leur mouvement de protestation se termine dans la violence au cours de l’émeute qui a lieu dans cette même ville le 1er juillet.

Entre leur ouverture et leur fermeture, en juin 1936, les camps fournissent aux 170 248 hommes qui y vivent et y sont employés un total de 10 201 103 jours de travail.

Voir aussi Histoire Sociale et Histoire des Travailleurs