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Canadian Government Motion Picture Bureau

Le Canadian Government Motion Picture Bureau, fondé sous le nom de Exhibits and Publicity Bureau en 1918, est la première unité nationale de réalisation de films au monde. Son objectif est de réaliser des films faisant la promotion des secteurs du commerce international et de l’industrie au Canada. Comme le souligne le ministre du Commerce en 1924, l’organisme « a été mis sur pied dans le but de promouvoir les attractions touristiques du Canada à l’étranger, ainsi que ses ressources agricoles et son développement industriel ». Cependant, le Bureau n’a pas réussi à suivre l’évolution de la technologie et a été gravement entravé par des difficultés financières pendant la Crise. Il a été absorbé par l’Office national du film (ONF) en 1941.

Un groupe de caméramans \u00e0 l'extérieur du Canadian Government Motion Picture Bureau, Ottawa, Ontario, 1923.

Production et distribution

Le Exhibits and Publicity Bureau est mis sur pied par décret fédéral en septembre 1918, et est renommé le Canadian Government Motion Picture Bureau le 1er avril 1923. À ses débuts, le Bureau produit une série de courts métrages informationnels intitulée Seeing Canada, qui est distribuée dans les cinémas canadiens et à l’étranger. Dès 1920, le Bureau détient le plus grand studio et l’installation de postproduction la plus importante au Canada. Son succès dans la distribution est principalement dans la projection en dehors des salles de cinéma, bien que certains de ses films soient aussi présentés en salles. Le Bureau distribue ses films dans tous les pays du Commonwealth ainsi qu’en France, en Belgique, aux Pays-Bas, en Argentine, au Chili, au Japon, en Chine et aux États-Unis. À son apogée en 1927, le Bureau possède plus de 1 000 copies d’exploitation disponibles aux États-Unis seulement.

Réussites et échecs

Bien que le Bureau réussisse à exploiter une unité de production et un réseau de distribution à grande échelle dans le cadre de son mandat, celui-ci n’a jamais visé le développement d’une industrie cinématographique nationale au Canada; en fait, le Bureau aurait plutôt activement découragé son éclosion au profit d’un modèle commercial dans lequel le Canada n’était qu’une filiale de l’industrie américaine (voir Théorie des principales ressources). Le premier directeur du Bureau, Bernard E. Norrish, devient éventuellement dirigeant de l’Associated Screen News et déclare que le Canada « n’avait pas plus besoin d’un studio de tournage de grande envergure qu’Hollywood avait besoin d’une usine de pâte et papier. » Raymond Peck, directeur du Bureau de 1920 à 1927, était très proche des studios hollywoodiens et il aurait même déclaré qu’il « s’efforçait en tout temps […] d’introduire des actifs et des intérêts industriels américains à s’installer au Canada pour y mettre sur pied des succursales [] Les réalisateurs de films américains doivent être encouragés à mettre sur pied des succursales de production canadiennes et y produire des films destinés spécifiquement au public de l’Empire britannique. »

Le successeur de Raymond Peck, Frank Badgley, continue à mettre l’accent sur les récits de voyage et les films industriels, comme le Bureau en avait toujours produits, tout au long des années 1920 et 1930; de temps à autre, certains projets plus étoffés voyaient le jour, tels que Lest We Forget (1935) et The Royal Visit (1939). En grande difficulté financière pendant la Crise des années 1930, le Bureau n’a été en mesure d’effectuer le virage vers les films sonores qu’en 1934; l’organisation avait alors déjà perdu la majeure partie de son marché. En 1939, le Bureau est remplacé par l’Office national du film (ONF), qui acquiert officiellement l’organisme en 1941.