Le Canada compte plus de 40 centres des sciences, planétariums, musées pour enfants et établissements connexes, qui ont été créés pour faire progresser la culture scientifique en rendant l’apprentissage des sciences amusant et à la portée de tous.

Vue d’ensemble
Les centres des sciences sont considérés comme des environnements d’apprentissage informels puisqu’ils sont exempts des contraintes imposées par les salles de classe traditionnelles. Ils encouragent les visiteurs à explorer tout un éventail d’expositions interactives, stimulantes et qui incitent à la réflexion, selon leurs propres termes, et ils sont axés sur les préférences personnelles, les styles d’apprentissages et les champs d’intérêt.
Fondée en 1985, l’Association canadienne des centres des sciences (anciennement le Conseil canadien des centres des sciences) est fondée pour créer un réseau national qui vise à promouvoir les intérêts et les préoccupations d’un nombre croissant de centres des sciences au Canada. La plupart des centres de sciences offrent de vastes programmes de sensibilisation aux élèves et enseignants de leur région. Les programmes scolaires offrent aux élèves la chance d’explorer les concepts scientifiques et d’établir des rapports avec le monde réel, en rendant l’apprentissage des sciences en salle de classe plus passionnant et plus significatif. Les centres des sciences canadiens attirent plus de dix millions de visiteurs par année.
Parmi les programmes spécialisés, on trouve le Super Science Club, géré par le Science World de Vancouver. Cette initiative offre des programmes parascolaires en sciences à plus de 950 élèves à risque, de la première à la septième année. D’autres programmes sont conçus pour motiver les élèves adolescents à envisager une carrière en sciences et technologie, et ils mettent un accent particulier sur la participation des filles dans ce secteur.
Les programmes de perfectionnement professionnel encouragent le personnel enseignant local à mettre leurs connaissances à jour sur les sujets scientifiques enseignés en classe, à discuter des plus récents liens avec les programmes provinciaux ainsi qu’à participer à des ateliers pratiques sur les dernières innovations en matière d’enseignement des sciences.
Histoire
Alors que les musées des sciences, qui présentent des expositions statiques d’objets scientifiques et technologiques, existent depuis de nombreuses années, les centres des sciences sont un phénomène contemporain visant à rendre les sujets scientifiques plus accessibles au grand public. Les premiers à réussir à mettre en place des expositions interactives sont des industriels allemands du Deutsches Museum de Munich, en 1906. Plus tard, d’autres musées d’histoire des sciences (par exemple à Londres, Chicago, Philadelphie et Boston) ajoutent quelques expositions interactives à leurs artefacts historiques.
Les progrès réels dans la conception d’un centre des sciences sont stimulés par les demandes de réforme de l’enseignement qui découlent de l’effervescence sociale généralisée des années 1960 combinées à des préoccupations de sécurité et de menaces économiques engendrées par la Guerre froide, la course à l’exploration de l’espace et l’émergence des prouesses industrielles de pays comme le Japon. De telles préoccupations poussent les nations occidentales à soutenir les réformes éducatives et à repenser la manière d’enseigner les sciences. De nouveaux programmes scolaires d’enseignement des sciences émergent et ils mettent l’accent sur un apprentissage pratique centré sur l’élève.
Ce n’est qu’après 1960 que la Philips Company d’Amsterdam, le Frank Oppenheimer à San Francisco et le gouvernement de l’Ontario à Toronto établissent des musées consacrés principalement à l’expérimentation de la science moderne plutôt qu’à l’exposition d’objets historiques. Un autre pionnier dans ce domaine est le Seattle’s Pacific Science Center, qui ouvre le United States Science Pavilion pour le Seattle World’s Fair de 1962.
Centres régionaux
Centre du Canada
Ontario
Le Centre des sciences de l’Ontario (CSO) situé dans le quartier Don Valley de Toronto et conçu par l’architecte torontois Raymond Moriyama, devient le premier établissement de ce type au Canada lorsqu’il ouvre ses portes en 1969. Créé dans le cadre du projet du centenaire, le nom officiel du centre est le Centre Centennial des sciences et de la technologie.
Le gouvernement de l’Ontario fonde le Centre des sciences de l’Ontario en tant que musée de l’histoire de la technologie, mais lorsqu’il s’avère qu’il est pratiquement impossible d’obtenir des expositions historiques de haute qualité, le Cabinet ordonne au centre d’abandonner ses objectifs traditionnels et de bâtir des expositions pratiques. Depuis, les expositions comprennent une exposition chinoise de sciences (dont des copies sont vendues plus tard à la Chine), ainsi que de nombreuses présentations IMAX, comme Everest. Les expositions du Centre des sciences de l’Ontario sont également vendues à de nombreux autres pays. Depuis son ouverture, le Centre accueille plus de 54 millions de visiteurs, et en 2006, il est l’attraction culturelle la plus visitée au Canada.
Afin de maintenir l’intérêt des visiteurs ainsi que leur image de centres d’innovation, les centres des sciences mettent sans cesse à jour leurs expositions et leurs programmes tant pour le public en général que pour les enseignants. Depuis 2003, le Centre des sciences de l’Ontario réinvente sans cesse plus de 60 % de son espace public. Le KidSpark, un espace interactif destiné aux jeunes de moins de huit ans, voit sa taille doubler en 2005 pour accommoder une clientèle grandissante. Complété en 2007, le projet « Agents of Change », qui coûte 47,5 millions de dollars, révolutionne les espaces intérieurs et extérieurs du centre avec la création du Weston Family Innovation Centre, de la place extérieure TELUSCAPE et de trois installations artistiques permanentes, soit le FUNtain, le Cloud et le Lotic Meander.
En 2000, le Centre des sciences de l’Ontario ouvre le Science Express au cœur du quartier touristique de Niagara Falls. L’établissement présente plus de vingt répliques des expositions interactives les plus populaires du Centre des sciences de l’Ontario.
À Sudbury, Inco and Falconbridge Mines, ainsi que le gouvernement de l’Ontario et de nombreux citoyens financent la rénovation d’une mine en activité et ils y construisent un pavillon pour un centre des sciences, le Science Nord, au coût de 15 millions de dollars. Ce centre, conçu par Raymond Moriyama, ouvre en mai 1984. Il dispose actuellement d’un budget annuel de plus de 14 millions de dollars. David Pearson, professeur des sciences de la terre à l’Université Laurentienne, est directeur de projet et ensuite directeur fondateur de cette attraction populaire du nord de l’Ontario. En 2000, il reçoit la médaille Ward Neale de l’Association géologique du Canada pour sa contribution à la sensibilisation du public aux géosciences au Canada.
Science Nord
Science Nord, à Sudbury en Ontario, le 26 juin 2007.
(Photo de Steven Miric/Construction Photography/Avalon/Getty Images)
Québec
Dans de nombreuses villes du pays, de vénérables sites et structures patrimoniaux sont réaménagés pour accueillir des centres des sciences qui présentent les plus récents gadgets scientifiques et technologiques. En 1987, Montréal tient sa première EXPOTEC (exposition interactive en sciences) dans un hangar reconverti sur l’historique quai King Edward Pier, dans le quartier du Vieux-Port de Montréal. Plus d’une décennie plus tard, le centre des sciences de la ville ouvre ses portes au public à ce même endroit. En 2002, il est renommé Centre des sciences de Montréal. Il est administré par la Société du Vieux-Port de Montréal, une société d’État gérée par la Société immobilière du Canada Limitée.
Canada atlantique
À Fredericton, Science Est, le seul centre des sciences interactif du Nouveau-Brunswick, ouvre ses portes en 1999. Le centre est situé dans un magnifique et solide bâtiment en granit du 19e siècle qui a autrefois servi de prison au comté d’York. Le centre offre également des programmes de sensibilisation à l’échelle provinciale dans les deux langues officielles.
Le Discovery Centre situé dans le centre-ville de Halifax, ouvre ses portes au public en 1990. Il abrite plus de 80 expositions interactives permanentes sur les sciences et la technologie, un planétarium numérique à la fine pointe de la technologie, des films en haute définition ainsi que des démonstrations scientifiques sur place. Le Discovery Centre offre également des programmes scientifiques destinés à tous les âges, incluant un vaste programme de sensibilisation qui comprend des démonstrations et ateliers éducatifs pour les élèves de la Nouvelle-Écosse.
Le Newfoundland & Labrador’s Science Centre à Terre-Neuve-et-Labrador est situé dans les Murray Premises à St. John’s de 1997 à 2008. Malgré la fermeture du centre, l’organisme continue à gérer des programmes de sensibilisation à l’échelle provinciale, comme Science to Go, qui combine des vidéoconférences en direct et des ateliers en classe.
Le Nord
Situé à Watson Lake au Yukon, le Northern Lights Space and Science Centre ouvre ses portes en 1997. Le centre offre des expositions statiques et interactives sur la recherche spatiale, la télédétection et l’étude des aurores boréales. Plusieurs expositions sont conçues par le Musée national des sciences et de la technologie. Le planétarium du centre dispose du système Spitz SciDome HD, alimenté par Starry Night (le premier au Canada), et de capacités de productions multimédias sophistiquées.
L’Ouest canadien
La Colombie-Britannique
Après avoir été installé pendant sept ans dans un emplacement temporaire du centre-ville, le Arts, Sciences and Technology Centre de Vancouver déménage en 1989, dans le bâtiment rénové de l’EXPO Centre, héritage de l’exposition internationale de 1986, sous le nouveau nom de Science World (anciennement TELUS World of Science). Conçu par Bruno Freschi, le scintillant dôme géodésique est situé aux limites du quartier de False Creek et il devient un monument municipal.
Dôme géodésique de Science World
False Creek et le dôme géodésique de Science World, à Vancouver en Colombie-Britannique, le 31 mai 2012.
(Kevin van der Leek/Getty Images)
La superficie du bâtiment est de 132 000 po2 et son aire d’exposition totalise 70 000 po2. Le centre dispose d’un cinéma OMNIMAX de 400 sièges, d’un cinéma présentant des documentaires sur les sciences et de cinq galeries d’exposition permanente, dont la plus importante est la galerie Eureka!, un espace d’exposition sur les grandes sources d’énergie explorant des thèmes tels que l’eau, la lumière et le mouvement. Des rénovations en 2012 et en 2013 incluent le développement du coloré Ken Spencer Science Park, qui se concentre sur les thèmes de durabilité environnementale.
Alberta
En Alberta, le gouvernement provincial, la ville d’Edmonton, et des donateurs privés s’unissent pour financer la construction du Edmonton Space Sciences Centre. Conçu par Douglas Cardinal, ce saisissant monument de la ville d’Edmonton est situé dans Coronation Park et il ouvre ses portes en 1984. La compagnie Zeiss Jena produit le projecteur pour les étoiles du Margaret Ziedler Star Theatre, le seul planétarium d’Edmonton. Le centre renait en 2001 sous le nom d’Odyssium après un agrandissement et des rénovations d’une valeur de 14 millions de dollars. En 2004, il célèbre son 20e anniversaire avec une excitante série d’expositions et de programmes spéciaux. En avril de la même année, dans le cadre de son programme Brightest Mindset conjointement avec le Coral Reef Adventure, le centre organise la visite spéciale de l’explorateur des océans de renommée mondiale Jean-Michel Cousteau, fils du légendaire Jacques Cousteau.
En 2005, le centre est renommé TELUS World of Science – Edmonton. Le centre, qui appartient à la ville, est exploité par une société à but non lucratif et, en 2023, il accueille 562 858 visiteurs. Il possède une superficie de 124 430 po2 d’espace public, qui comprend une salle d’expositions (pour expositions itinérantes) de 16 000 po2, et cinq galeries consacrées aux installations interactives de science et de technologie. La galerie Discoveryland consacrée au développement de la petite enfance est conçue pour stimuler l’imagination des visiteurs de huit ans et moins. En décembre 2013, le cinéma IMAX rénové est rouvert, avec de nouveaux projecteurs numériques 3D Digital IMAX Xenon (voir IMAX Systems Corporation).
Avec l’aide de la Société royale d’astronomie du Canada (Centre d’Edmonton), l’observatoire adjacent installe un télescope Meade LX200 de 16 pouces, ouvert gratuitement au public. En 2023, le centre rapporte que 35 361 membres annuels et plus de 88 665 étudiants ont participé à ses populaires programmes scolaires.
Le TELUS Spark (anciennement TELUS World of Science – Calgary) accueille chaque année plus de 300 000 visiteurs. En réponse à sa popularité croissante, le centre construit une nouvelle installation de 160 millions de dollars sur un ancien site industriel restauré de six hectares, tout juste au nord du zoo de Calgary (voir Calgary). Les gouvernements fédéral, provincial et municipal investissent chacun 40 millions de dollars dans le projet.
Inauguré le 29 octobre 2011, TELUS Spark est le premier centre des sciences construit à cet effet au Canada depuis plus de 25 ans, et il intègre les plus récentes technologies « vertes ». Le complexe de 153 000 po2 offre plus de 150 expositions, 5 galeries scientifiques, un Creative Kids Museum amélioré, une galerie d’expositions spéciales destinée aux expositions itinérantes, un centre d’apprentissage, un cinéma de 164 sièges et un atrium de 10 000 po2. TELUS Spark ouvre également son cinéma haute définition Digital Dome, équipé des premiers projecteurs SXRD au Canada. Le nouveau Digital Media Studio est installé à l’intérieur du dôme la même année. Le Brainasium, un parc extérieur qui encourage les enfants à explorer les sciences par le jeu, ouvre ses portes durant l’été 2014.
En 2013, le centre accueille plus de 350 000 visiteurs, incluant 67 000 élèves qui participent à plus de 40 programmes scolaires et expériences offerts par TELUS Spark. La même année, le centre inaugure le programme innovateur « Direct From the Operating Room » (en direct de la salle d’opération), qui permet à des centaines d’élèves d’écoles secondaires de regarder en direct des chirurgies de remplacement du genou pratiquées dans des hôpitaux locaux. Les élèves ont la possibilité de voir des gros plans et sont guidés à travers les interventions chirurgicales à mesure qu’elles se déroulent, et ils peuvent communiquer avec l’équipe de chirurgiens au moyen d’une interface de questions et réponses.
Saskatchewan
À Regina, le Saskatchewan Science Centre est installé dans l’ancienne centrale électrique de la ville, un monument situé sur le lac Wascana depuis 1914. Le centre, qui célèbre son 20e anniversaire en 2009, possède un cinéma IMAX et plus de 150 expositions interactives éducatives, ainsi que des jeux et activités sur ses trois étages. L’exposition The Science of Hockey permet aux visiteurs de tester leur temps de réaction et d’exécuter des lancers à un gardien de but virtuel. Le centre présente également des découvertes scientifiques faites par des résidents de la province et des applications technologiques conçues pour répondre aux besoins uniques de la Saskatchewan.
Manitoba
À Winnipeg, le Manitoba Museum of Man and Nature et le Manitoba Planetarium sont constitués en 1965. Le musée, renommé plus tard Manitoba Museum, ouvre la galerie « Touch the Universe » en 1986. Suivant l’exemple des centres scientifiques interactifs précédents, la galerie « Touch the Universe » du musée encourage les visiteurs à explorer les sciences physiques à travers leurs cinq sens. Dans les années 2000, « Touch the Universe » est remplacé par la « Science Gallery », qui comprend plusieurs expositions interactives.
Musées pour enfants
Conçus pour un jeune public, les musées des sciences pour enfants sont la catégorie de musées qui connaissent la plus forte croissance en Amérique du Nord. Le London Children’s Museum, qui ouvre en 1975, est le premier centre éducatif interactif au Canada (voir London). Ses programmes et expositions mettent l’accent sur le développement éducatif et social des enfants, de la petite enfance à l’âge de neuf ans. Le musée comporte trois étages proposant une foule d’expositions interactives, d’activités et de programmes qui encouragent les enfants et les adultes s’occupant d’eux à jouer et à apprendre ensemble.
La galerie My Arctic Discovery, d’une superficie de 1500 po2, ouverte en 2011, est conçue pour inspirer et éduquer les visiteurs au sujet de l’environnement, de la culture et de l’héritage de l’Arctique canadien. Le musée est en train de construire une nouvelle installation et d’y emménager pour mieux servir les jeunes résidents de la région de London.
Le Children’s Museum de la région de Waterloo, ouvert depuis 2003, propose des expériences kinesthésiques comme l’exposition Shadow Play dans laquelle les enfants peuvent voir leur ombre multicolore alors qu’ils dansent et se déplacent. Ailleurs, l’art et la biotechnologie sont combinés dans un jardin vertical qui nettoie et rafraichit de manière naturelle l’air du musée. En 2010, l’installation est renommée THEMUSEUM, et elle offre cinq étages d’expositions et de programmes interactifs pour les visiteurs de tous âges (voir aussi Kitchener-Waterloo).
Ouvert en 2006, le Creative Kids Museum de Calgary est un élément populaire du nouveau centre des sciences TELUS Spark. Il propose des activités interactives et sensorielles destinées aux enfants de moins de neuf ans.
Le Musée canadien des enfants, établi en 1989, fait partie des installations du Musée canadien de l’histoire, à Gatineau au Québec. Le Musée canadien des enfants s’est agrandi par étapes pour répondre à une demande croissante, et il occupe actuellement une surface intérieure et extérieure de 87 000 po2. Le centre offre des expériences interactives avec des artefacts, des accessoires et d’autres matériaux dans un contexte culturel diversifié.
D’autres musées pour enfants sont établis à Hamilton, à Laval, à Niagara Falls et à Winnipeg. La fréquentation des musées canadiens pour enfants varie de 126 000 à 540 000 visiteurs par année.