Le Valentine était un char d’assaut d’infanterie, conçu et développé par les Britanniques, entré en production en 1939. À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, environ 8 275 Valentine avaient été construits en Grande‑Bretagne et au Canada. Ils ont été présents sur presque tous les théâtres de guerre, de l’Afrique du Nord et de la Birmanie, au front occidental. Les Valentine ont été utilisés au combat par des unités blindées britanniques, néo‑zélandaises, australiennes, polonaises et soviétiques.
Origines et développement
Avant la Deuxième Guerre mondiale, la doctrine britannique en matière de chars d’assaut les répartissait en trois catégories : les chars d’assaut légers pour la reconnaissance, les chars d’assaut de croisière agissant, à l’instar de la cavalerie, pour exploiter les trous dans les lignes ennemies et les chars d’assaut lourds pour soutenir l’infanterie (également appelés chars d’assaut d’infanterie).
En février 1938, Vickers soumet une proposition au British War Office pour un char d’assaut d’infanterie, conçu par sir John Carden, un pionnier dans la conception de véhicules blindés. Connu sous le nom de Valentine, sa conception est basée sur celle du Cruiser II de Vickers, mais avec une protection considérablement accrue.
Production
Le Valentine Mark III devient le char d’assaut britannique le plus produit de la guerre, avec 6 855 exemplaires construits en Grande‑Bretagne et 1 420 autres au Canada. Les premiers Valentine sortent en mai 1940, la production se poursuivant jusqu’au début de 1944. D’une façon générale, le Valentine pèse environ 16 à 17 t et est doté d’un blindage frontal pouvant atteindre 65 mm d’épaisseur. Il a une vitesse de pointe de 24 km/h et une autonomie de 140 à 176 km. Un réservoir de carburant auxiliaire installé sur certaines séries permet d’ajouter 120 km supplémentaires d’autonomie.
Modèles
Il y a eu onze séries (Mark en anglais) de Valentine. Le Mark I, propulsé par un moteur à essence, est doté d’une tourelle pour deux hommes, équipée d’un canon de char de deux livres et d’une mitrailleuse Besa. Les Mark II à V voient l’introduction d’un moteur diesel. Sur les Mark III et V, la tourelle est améliorée et peut désormais accueillir trois membres d’équipage, dont un chargeur, permettant ainsi au commandant de se concentrer sur d’autres tâches.
Les Mark VI à VIIA sont des Valentine produits au Canada sur lesquels la mitrailleuse Besa est remplacée par une mitrailleuse Browning. Les Valentine canadiens ont également une plaque de nez moulée plutôt que boulonnée.
Les Valentine Mark VIII à X reviennent à une tourelle pour deux hommes, mais avec un canon de 57 mm plus puissant. Le Mark XI est doté d’un canon de 75 mm.
Variantes
Le Valentine est produit en plusieurs variantes, notamment la version amphibie DD (double propulsion), la version avec poste d’observation pour le repérage d’artillerie, la version poseur de ponts, équipée d’un pont ciseaux de 10 mètres de long, et la version bulldozer.
D’autres variantes, produites en nombre limité, comprennent un char de déminage et une version à fascines pour traverser de grands fossés. Parmi les variantes expérimentales, qui n’ont jamais participé aux combats, figurent un char doté d’un projecteur de recherche ainsi qu’un char lance‑flammes et un autre avec un mortier tirant des obus incendiaires.
Deux canons automoteurs britanniques sont également montés sur des châssis Valentine. Le Bishop porte un canon d’artillerie de 87,6 mm, tandis que l’Archer est doté d’un canon antichar de 76,2 mm.
Valentine canadiens
En 1941, la production du Valentine canadien commence aux ateliers Angus du Chemin de fer du Canadien Pacifique, à Montréal. Ces véhicules utilisent plusieurs pièces fabriquées en Amérique du Nord et partagent certains composants avec le char d’assaut Ram. Environ 1 390 Valentine canadiens ainsi que 1 300 Valentine britanniques sont envoyés en Russie. Les unités blindées canadiennes n’utilisent pas de Valentine au combat, mais 30 véhicules sont utilisés à l’entraînement. Le Valentine est le premier char d’assaut produit au Canada.