C'est d'abord sous forme de feuilletons publiés dans un journal que paraît The Clockmaker; or The Sayings and Doings of Sam Slick of Slickville de Thomas Chandler Haliburton. L'argot yankee familier et coloré de Sam Slick, qui colporte aussi bien ses horloges que ses jugements sur « la nature de l'homme » amuse et séduit les lecteurs haligoniens pour la première fois en 1835 dans le journal de Joseph Howe, The Novascotian. Ces feuilletons sont rassemblés et publiés à Halifax, en 1836; à Londres et à Philadelphie, en 1837 (première série); à Halifax, à Londres et à Philadelphie, en 1838 (deuxième série); et en 1840 (troisième série). En 1923, les trois séries sont réunies en un seul volume sous la direction de Ray Palmer Baker, à Toronto.
Haliburton réussit, par l'humour et les expressions d'argot yankee de Sam Slick, à trouver le ton juste pour dresser un portrait amusé, voire ironique, de la société néo-écossaise de l'époque, de la vie politique de la Nouvelle-Écosse, ainsi que des relations de cette dernière avec les États-Unis et la Grande-Bretagne. Avant le succès que connaîtra Charles Dickens, Haliburton est l'auteur satirique de langue anglaise le plus populaire et le maître incontesté de ce genre. The Clockmaker a été traduit en allemand en 1840-1842. D'innombrables éditions confirment la place de Haliburton comme l'un des pionniers de l'humour nord-américain.