Collège des Jésuites
Durant la contre-réforme, les Jésuites créent des collèges à la grandeur l'Europe, avant tout pour y attirer la jeunesse chrétienne. À leur arrivée au Canada en 1625, ils reçoivent un don du marquis de Gamaches pour fonder un collège à Québec. Ils ouvrent les portes du collège en 1635, et 30 ans plus tard, un premier cycle d'études y est en place. En 1668, l'évêque de Québec, Mgr de LAVAL, fonde le SÉMINAIRE DE QUÉBEC pour former de futurs prêtres pour son diocèse et envoie ces derniers étudier au Collège des Jésuites, situé tout près. Le Collège de Québec enseigne la théologie et les sciences, de même que les études classiques. En 1708, tout comme c'était déjà le cas dans plusieurs villes côtières de France, les Jésuites ouvrent une école d'hydrographie à Québec, où ils enseignent les mathématiques, l'astronomie et la physique, en vue de préparer les jeunes Canadiens à devenir des navigateurs et des géomètres.On estime qu'environ 1700 étudiants étudient au Collège de Québec, dont plus de la moitié vient du Petit Séminaire. Ces élèves sont surtout originaires de la région de Québec plutôt que de Montréal. Louis JOLLIET est un des plus célèbres parmi les anciens du collège. Les professeurs viennent tous de la France. Des scolastiques, étudiant en théologie et âgés dans la vingtaine, viennent pendant deux ou trois ans enseigner des cours de grammaire, puis rentrent en France. Les prêtres, eux, viennent quand ils sont dans la trentaine et passent au moins un quart de siècle en Nouvelle France. Leur rôle alterne entre celui de professeur et celui de missionnaire auprès des autochtones. Certains se consacrent entièrement à l'enseignement. Parmi ces professeurs, le collège compte le père Pierre-François-Xavier de CHARLEVOIX, ancien maître de Voltaire, qui publie à Paris en 1744 Histoire et description générale de la Nouvelle France.
Sur le plan architectural, le collège ressemble au style de ceux qui sont construits en France après 1640, avec quatre ailes à angle droit formant une cour intérieure. Au début du XVIIIe siècle, on ajoute une chapelle extérieure. En 1759, le collège sert de caserne à l'armée britannique, puis il est détruit pour laisser la place à l'actuel hôtel de ville.