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Collèges militaires et d'état-major

Le Collège militaire royal du Canada (RMC) a été fondé à Kingston, en Ontario, en 1874. Le RMC se trouve sur un lieu où se sont déroulés des événements historiques importants. En 1783 et 1784, Kingston sert de camp de réfugiés aux United Empire Loyalists.
Royal Roads Military College
Conséquence de son expansion pendant la guerre, le coll\u00e8ge Royal Roads est établi pr\u00e8s d'Esquimalt, en 1942. Il accueille les él\u00e8ves-officiers de l'aviation en 1947 puis devient un coll\u00e8ge militaire interarmées en 1948.

Collèges militaires et d'état-major

  Les collèges militaires du Canada (autrefois Canadian services colleges) forment des officiers et des élèves-officiers en vue d'une carrière dans les FORCES ARMÉES. En 1994, des coupures budgétaires fédérales dans le budget de la défense nationale de l'ordre de 1,3 milliard de dollars forcent la fermeture de deux des trois collèges militaires canadiens. Seul le COLLÈGE MILITAIRE ROYAL DU CANADA (CMRC) demeure ouvert. Le Collège militaire Royal Roads ainsi que le Collège militaire royal (CMR) ferment en 1995. Ce dernier ouvre de nouveau ses portes en 2007. En 2000, l'Académie canadienne de la défense (ACD) est fondée et se voit confier la tâche d'assumer la responsabilité de la formation et du développement professionnel par l'entremise du Service du recrutement et de la formation des Forces canadiennes. Ce service englobe aussi le RMC et le Collège des Forces canadiennes.

Le Collège militaire royal du Canada (RMC) a été fondé à Kingston, en Ontario, en 1874. Le RMC se trouve sur un lieu où se sont déroulés des événements historiques importants. En 1783 et 1784, Kingston sert de camp de réfugiés aux United Empire Loyalists. Bien que Kingston ne soit pas l'endroit idéal pour une station navale, il s'agit de l'endroit le plus populeux du Haut-Canada, ce qui fait de lui un choix logique pour y implanter cet établissement.

La guerre de 1812 métamorphose la petite ville de Kingston. En 1813, la Marine royale intègre le petit établissement naval de l'armée. Kingston est alors une ville clé pour le Haut-Canada et la présence de la Royal Navy sur le lac Ontario en assure la défense de façon efficace. Les installations du chantier naval sont améliorées et plusieurs édifices de pierre sont érigés, ce qui comprend un entrepôt construit en pierre connu sous le nom de la Frégate. D'ailleurs, cet édifice existe encore aujourd'hui.

Avant la mise en place du RMC, les élèves-officiers canadiens devaient étudier en Angleterre. Lorsque le lieutenant-colonel Walker Powell, qui agit à titre d'adjudant général de la milice en 1874, propose la mise en place d'une école militaire canadienne, le premier ministre Alexander Mackenzie soutient cette idée. Powell propose alors de créer une institution qui offrirait une formation militaire et scientifique.

Le gouvernement fait adopter une loi pour mettre en place un collège militaire et Kingston, grâce à ses antécédents militaires, est choisi pour être la ville où sera construit le collège. Certains des édifices du chantier naval sont utilisés. L'école suit le modèle de la United States Military Academy de West Point. Le collège ouvre le 1er juin 1876 et accueille sa première classe de 18 cadets. Le RMC reçoit le statut de délivrance des diplômes en 1959. Le premier diplômé du RMC est Desmond Morton, un des historiens canadiens les plus lus du monde et un collaborateur de l'Encyclopédie canadienne.

Autorisée par la LOI DU SERVICE NAVAL en 1910, l'École navale royale du Canada ouvre ses portes en 1911, à Halifax, en Nouvelle-Écosse. À la suite de l'EXPLOSION DE HALIFAX de 1917, elle est déplacée au CMRC et, en 1918, elle s'installe sur le site de l'ancien chantier naval britannique à Esquimalt, en Colombie-Britannique. Elle ferme ses portes en juin 1922 et, pendant 20 ans, les élèves-officiers sont formés au Royal Naval College à Dartmouth, en Angleterre. Du fait de l'intensification des activités en temps de guerre, le nouveau Collège royal de la Marine du Canada, Royal Roads, ouvre ses portes près d'Esquimalt en 1942.

Le RMC est établi sur une terre autour du Esquimault Lagoon. En 1790, l'enseigne de vaisseau Don Manuel Quimper ancre son navire dans la rade et réclame la terre pour Carlos IV d'Espagne. (Une rade est un endroit où les navires peuvent s'ancrer en sécurité près de la rive, bien que ce ne soit pas aussi sécuritaire que dans un port. « Roads » est une abréviation pour Royal Roads.) Un petit hameau s'y trouve et la plus grande partie de la propriété est vendue à la marine britannique, au port d'Esquimault. Roland Stuart l'achète finalement et donne à la propriété le nom de Hatley Park.

En 1907, James Dunsmuir, industriel de l'île de Vancouver et président de E&N Railway, ainsi que premier ministre et, plus tard, lieutenant-gouverneur de la Colombie-Britannique, fait l'acquisition de 600 hectares de la propriété. Il en acquiert davantage par la suite. Il construit une maison de quatre millions de dollars appelée Hatley Castle. Il subventionne de beaux et coûteux jardins sur toute la propriété; ceux-ci s'y trouvent encore. Après la mort de Dunsmuir, en 1920, sa veuve, Laura, continue de vivre au château. Le gouvernement du Dominion du Canada achète, en 1940, Hatley Park pour la somme de 75 000 $, ce qui représente à peine la valeur de la clôture entourant la propriété. Le 13 décembre, le NCSM Royal Roads est autorisé à entraîner des officiers de la marine pendant la Deuxième Guerre mondiale.

En 1942, l'institution devient le nouveau Collège royal de la Marine du Canada. En 1947, à la suite de la fusion de la formation des forces navales et aériennes, le collège est renommé le RCN-RCAF Joint Services College. En 1948, lorsqu'il devient un collège militaire ouvert aux trois services des forces armées, le nom est encore changé pour Canadian Services College. Le Royal Roads, avec son programme d'une durée de deux ans, est une école liée au programme de quatre ans du RMC. En 1968, le nom est officiellement changé pour le Collège militaire Royal Roads. Il reçoit le statut de délivrance de diplômes en 1975. La première cérémonie de remise des diplômes à l'issue d'un cours de quatre ans a lieu en 1977.

En 1952, le Collège militaire royal (CMR) est fondé à Saint-Jean, au Québec, principalement pour desservir une clientèle d'élèves-officiers francophones. Le CMR est instauré en tant qu'école liée au RMC, ayant pour but d'augmenter le nombre de francophones dans le corps d'officiers. Il offre ainsi à deux groupes sous-représentés, les Canadiens français et les Canadiens de la région de l'Atlantique, la possibilité d'atteindre un rang plus élevé dans l'armée. Le CMR reçoit, en 1971, le statut de délivrance de diplômes (avec l'UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE). Avec la venue des collèges regroupant les trois forces arrive le Programme de formation des officiers de la Force régulière (PFOR). En réponse à la Guerre froide et aux engagements de l'OTAN, le gouvernement canadien autorise la formation d'une force militaire pour le maintien de la paix. Depuis 1978, les femmes sont admises aux programmes d'études supérieures du CMR de Kingston et, depuis septembre 1980, des élèves-officiers féminins sont enrôlés dans le Programme de formation des officiers de la Force régulière.

Après l'obtention de son brevet, un officier peut être appelé à poursuivre sa formation et son perfectionnement professionnel dans d'autres établissements militaires. Le Collège des Forces canadiennes est un établissement de perfectionnement professionnel. Les officiers sont sélectionnés pour étudier au CFC par le Quartier général de la Défense nationale et selon le mérite professionnel. La plupart des promotions de lieutenant-colonel et de colonel (et les équivalents de la Marine) dépendent de la réussite des cours du CFC.

Le CFC est fondé en 1943 à Armour Heights sous le nom du Collège de guerre de l'état-major de l'ARC. Sa réorganisation, au fil des années, reflète l'évolution du développement professionnel des officiers canadiens. Il devient, en 1945, le Collège d'état-major de l'ARC et, en 1962, une composante du Air Force College, qui comprend aussi une école d'état-major et une école d'enseignement par correspondance. Cette dernière est affiliée à la University of Toronto entre 1963 et 1974. En 1966, un nouveau cours conçu pour satisfaire aux besoins des forces réunies est introduit dans le programme du CFC.

En 1974, le Cours du Collège d'état-major fait place au Cours de Commandement et d'état-major, qui est encore donné de nos jours. Le rôle du CFC est élargi en 1998 afin d'inclure des cours avancés en études militaires et en sécurité nationale. Le Collège de commandement et d'état-major des forces terrestres canadiennes, à Kingston, fondé au cours de la Seconde Guerre mondiale sous l'enseigne de Collège d'état-major de l'armée canadienne, offre un cours axé sur la tactique dans le commandement opérationnel et les services de l'état-major.