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Philip J. Currie

Philip J. Currie, paléontologue et conservateur (né le 13 mars 1949 à Brampton, en Ontario). Au début des années 1980, Philip J. Currie joue un rôle de premier plan dans la fondation du Royal Tyrrell Museum of Palaeontology à Drumheller, en Alberta. Il donnera plus tard son nom à un autre établissement, le Musée des dinosaures Philip J. Currie, qui a ouvert ses portes en septembre 2015 près de Grande Prairie, en Alberta. La majorité de ses recherches portent sur les fossiles du Dinosaur Provincial Park en Alberta et d’autres sites datant du Crétacé, de même que l’évolution des dinosaures carnivores et de l’origine des oiseaux.

Dinosaur, parc provincial
Les fouilles entreprises dans les années 1880 sur ce site de 27 kilom\u00e8tres aux abords de la rivi\u00e8re Red Deer ont permis de prélever plus de 300 squelettes en excellente condition (Corel Professional Photos).

Formation et début de carrière

Tout jeune, Philip J. Currie est fasciné par une figurine de dinosaure trouvée dans une boîte de céréales. Cette fascination l’amène à étudier la zoologie à l’Université de Toronto, puis la paléontologie des vertébrés à McGill, sous la direction de Robert Carroll, lui-même une figure de proue dans l’étude des animaux disparus. Après l’obtention de son doctorat, en 1976, Currie devient conservateur au département des sciences de la terre du Provincial Museum of Alberta, à Edmonton. Depuis 1981, ce département est le noyau du nouveau Tyrrell Museum of Paleontology (aujourd’hui le Royal Tyrrell Museum of Paleontology).

Recherche

Philip J. Currie est un éminent spécialiste des dinosaures. Il se spécialise dans les fossiles provenant du parc provincial Dinosaur, en Alberta, et d’autres sites du Crétacé (la plus récente époque des dinosaures) partout dans le monde. Il s’intéresse particulièrement à l’évolution et à la classification des dinosaures carnivores (théropodes) et à leurs descendants actuels, les oiseaux. Il a laborieusement étudié le squelette de plusieurs d’entre eux, notamment les théropodes à plumes (Protarchaeopteryx et Caudipteryx), originaires de Chine. Ces études ont permis d’établir clairement la relation entre les oiseaux et les dinosaures. D’autres recherches ont porté sur les empreintes de dinosaures, leur croissance et leurs écarts de croissance. Elles ont permis notamment de décrire des os d’embryons d’hadrosaures découverts dans leur coquille d’œuf broyée fossilisée à Devil’s Coulee, dans le sud de l’Alberta.

Philip J. Currie est reconnu pour ses reconstitutions en matière de formation de troupeaux et de migration. Puisque ce domaine laisse une large part à la spéculation, ses découvertes semblent mieux acceptées dans ses articles vulgarisés que dans ses ouvrages scientifiques. Entre autres, il suggère que les dinosaures à cornes, dont on a retrouvé des ossements dans le gisement de Centrosaurus du parc provincial Dinosaur, avaient été victimes d’une pluie torrentielle alors qu’ils traversaient une rivière. Il décrit d’autres dinosaures à cornes, notamment les Pachycephalosaurus, comme des animaux qui faisaient de longues migrations, se déplaçant du nord au sud chaque année, au gré des saisons. En tant que paléontologue, Philip J. Currie a la passion d’émettre des hypothèses sur la vie des dinosaures dans leur environnement de l’époque.

Collaborations

Le succès de Philip J. Currie résulte largement de la collaboration et du travail d’équipe. Il possède des aptitudes à la coordination du travail de ses collègues, aptitudes qui l’ont amené à éditer ou à coéditer un certain nombre de collections prestigieuses sur les dinosaures, notamment la monumentale Encyclopedia of Dinosaurs, publiée en 1997 par Academic Press. À la fin des années 80, il a participé activement au Projet dinosaure Canada-Chine. C’était la première fois qu’un projet encourageait la collaboration de l’Est et de l’Ouest depuis les expéditions organisées par l’American Museum of Natural History en Mongolie au début du siècle. Grâce au Projet dinosaure Canada-Chine, les paléontologues ont fait de nombreuses et importantes découvertes de fossiles. Entre autres, ils ont pu identifier une nouvelle espèce de théropode grâce à la découverte d’un groupe de jeunes dinosaures cuirassés (Pinacosaurus) ayant péri dans une tempête de sable dans le désert de Gobi. Ce projet a aussi permis de tisser des relations étroites entre les paléontologues des deux pays, ce qui a engendré une meilleure compréhension de l’époque du Crétacé supérieur. Cette collaboration s’est poursuivie jusqu’à la fin des années 90, période au cours de laquelle Philip J. Currie s’est rendu en Chine régulièrement et a lui-même accueilli des chercheurs de la Chinese Academy of Sciences au Royal Tyrrell.