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Darrel J McLeod

Darrel James McLeod, auteur, éducateur (né le 13 juillet 1957 à Athabasca en Alberta; décédé le 29 août 2024 à Victoria en Colombie-Britannique). Darrel McLeod était un éducateur Nehiyaw (Cri) primé, un négociateur de revendications territoriales et un auteur. Il était également un leader et un défenseur des droits autochtones. Darrel McLeod était un célèbre auteur de mémoires qui s’est également lancé dans la fiction peu avant son décès. Son premier mémoire, Mamaskatch: A Cree Coming of Age (trad. Mamaskatch : une initiation crie), a remporté le Prix littéraire du Gouverneur général pour la non-fiction en 2018.

Jeunesse et éducation

Darrel McLeod grandit dans le petit village de Smith dans le territoire du Traité n° 8, dans le nord de l’Alberta. Il grandit près de la rivière Athabasca, l’une des nombreuses caractéristiques naturelles sur lesquelles il écrit plus tard dans sa vie. Il les décrit comme des sources d’inspiration ou de réconfort. Il a six frères et sœurs. Son père est Clifford James McLeod. Sa mère, Bertha Dora Villeneuve (née Cardinal), est enlevée à sa famille, avec ses sœurs, et placée dans un pensionnat indien alors qu’elle est jeune enfant. Elle s’échappe avec l’aide d’une tante, mais elle a subi des sévices considérables. Les abus qu’elle a subis au pensionnat indien l’affectent tout au long de sa vie, entrainant un cycle multigénérationnel de sévices et de violences qui affecte plus tard Darrel McLeod (voir Traumatisme intergénérationnel et les pensionnats indiens). Darrel McLeod raconte qu’il grandit au milieu de nombreux frères, sœurs, cousins et cousines. Enfant, il doit faire face à l’alcoolisme de sa mère ainsi qu’aux sévices physiques et sexuels de son beau-frère. Pendant son enfance, Darrel McLeod est souvent déplacé entre sa mère et une sœur aînée. Il explique avoir du mal à maintenir de bonnes notes et à s’intéresser à la musique tout en étant confronté aux abus, à la violence, à la nécessité de s’occuper de ses frères et sœurs, et à l’effondrement de sa vie familiale. Darrel McLeod a une relation compliquée avec sa mère, qui est également une source d’inspiration et un lien direct avec son ascendance Nehiyaw (Crie). Il affirme que sa mère lui a transmis une méthode traditionnelle Nehiyaw de récit, méthode qui construit le récit de manière non linéaire et en spirale, ce que Darrel McLeod intègre ensuite à son style d’écriture. La mère de Darrel McLeod lui apprend également à observer l’environnement naturel et à y puiser du réconfort, à écouter les oiseaux et à être fier de son héritage Nehiyaw.

Darrel McLeod étudie en éducation et en littérature française à l’Université de la Colombie-Britannique. Il obtient son baccalauréat ès arts en 1984 et son baccalauréat en éducation en 1985.

Carrière

Avant de devenir un célèbre auteur de mémoires, Darrel McLeod a une carrière professionnelle réussie en tant qu’éducateur, ainsi qu’au sein du gouvernement. Il rédige le manuel Developing Culturally Focused Aboriginal Early Childhood Education Programs pour la British Columbia Aboriginal Childcare Society.

Il commence à enseigner en immersion française et devient ensuite directeur d’école. Il est également directeur du K’noowenchoot Centre for Aboriginal Adult Education Resources au Okanagan University College. Après avoir travaillé au K’noowenchoot Centre, il est conseiller spécial et gestionnaire par intérim de l’unité du programme autochtone du ministère des Compétences, de la Formation et du Travail de la Colombie-Britannique. Darrel McLeod se consacre à l’éducation tout au long de sa vie, donnant des conférences et animant des ateliers sur la conception de programmes d’études aux niveaux primaire et secondaire.

Tout au long de sa vie, Darrel McLeod occupe plusieurs autres postes importants. Il est notamment négociateur en matière de revendications territoriales pour le gouvernement fédéral (il devient éventuellement négociateur en chef).

De plus, Darrel McLeod est directeur général de l’éducation et des affaires internationales à l’Assemblée des Premières Nations. Il fait également partie d’une délégation autochtone aux Nations Unies à Genève.

Vie personnelle

Lorsqu’il est jeune homme, Darrel McLeod vit dans le quartier de Kitsilano à Vancouver. Après la transition de genre de son frère aîné, Darrel McLeod remet sa propre identité sexuelle en question. Il finit par révéler son homosexualité. À différents moments de sa vie, il vit également à Calgary et à Ottawa. Après sa retraite, il vit à Sooke en Colombie-Britannique, près de Victoria.

Darrel McLeod s’intéresse à la musique dès un très jeune âge, et il est également un musicien de jazz réputé. Il joue avec un groupe à Puerto Vallarta au Mexique, où il choisit de passer ses hivers. De plus, il joue avec un groupe à Victoria en Colombie-Britannique, appelé le Mamaskatch Jazz Project. Darrel McLeod se produit avec ce groupe peu de temps avant sa mort soudaine et inattendue en 2024. Il joue de la guitare et du piano, et il est également un chanteur de jazz accompli.

Darrel McLeod est polyglotte, il parle couramment l’anglais, le français et l’espagnol, et lorsqu’il meurt, il est également en voie d’apprendre la langue crie. Au moment de sa mort, il a deux albums enregistrés à son actif et il envisage de travailler sur un troisième.

Ouvrages publiés

Au cours de sa vie, Darrel McLeod publie une nouvelle, deux mémoires et un roman. En 2015, le magazine littéraire Numéro Cinq publie sa première nouvelle et œuvre de fiction « Hail Mary Full of Grace », en affirmant que c’est la première nouvelle écrite par un auteur cri au Canada. De plus, il écrit le livre Mamaskatch: a Cree Coming of Age (trad. Mamaskatch : une initiation crie) qui est publié en 2018 et qui décrit son enfance, sa famille et son jeune âge adulte. Il écrit une suite, Peyakow: Reclaiming Cree Dignity, A Memoir, qui est publiée en 2021 et qui raconte les années d’âge adulte de Darrel McLeod, sa carrière réussie et sa réconciliation avec la perte de sa culture ainsi que ses efforts pour la reconquérir. Le livre détaille les expériences de Darrel McLeod liées aux défaites, à la mort et à l’autodestruction de personnes qui lui sont proches. Il aborde également ses inquiétudes quant à la possibilité que ces événements ou personnes le tirent vers le bas. Il donne un aperçu de la façon dont les peuples autochtones naviguent dans le Canada contemporain du point de vue d’un homme qui a personnellement vécu ces luttes. La dernière œuvre publiée de Darrel McLeod, son premier roman, s’intitule A Season in Chezgh’un et contient des éléments biographiques tirés de sa propre vie de jeune homme vivant à Vancouver, ainsi que de ses efforts pour renouer avec sa culture Nehiyaw.

Prix

Darrel McLeod remporte le Prix littéraire du Gouverneur général de non-fiction pour Mamaskatch en 2018. Le même livre est également sélectionné pour le prix Taylor de la RBC. Le livre Mamaskatch a depuis été traduit en français et en allemand, et il est sélectionné pour plusieurs autres prix importants. Son deuxième mémoire, Peyakow, est sélectionné pour le Hilary Weston Writer’s Trust for Non-Fiction en 2021. Son premier roman, A Season in Chezgh’un, remporte également les BC and Yukon Book Prizes de 2024.

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