Les Cris forment le peuple autochtone le plus peuplé et le plus largement répandu au Canada. Les Cris utilisent d’autres mots pour faire référence à eux-mêmes, comme nehiyawak, nihithaw, nehinaw, et ininiw. Les Premières Nations cries occupent un territoire dans la région subarctique s’étendant de l’Alberta au Québec, ainsi que dans la région des Plaines en Alberta et en Saskatchewan. Lors du recensement de 2021, 223 745 personnes se sont identifiées comme étant d’ascendance crie, et 86 475 personnes ont affirmé parler les langues cries.

Origine du terme « Cri »
Le nom Cri provient d’un groupe de peuples autochtones situé près de la baie James. Leur nom a été enregistré en tant que « kiristinon » par les Français, avant d’être raccourci à « cri ». La plupart des Cris utilisent ce nom uniquement lorsqu’ils parlent ou écrivent en français, et ils possèdent d’autres noms plus localisés.
Population et territoire
Lors du recensement de 2021, 223 745 personnes déclarent être d’ascendance crie. Les Cris vivent dans les régions subarctiques et des Plaines de l’Alberta jusqu’au Québec, une répartition géographique plus vaste que n’importe quel autre groupe autochtone au Canada. En se déplaçant d’ouest en est, les principales divisions des Cris, fondées sur l’environnement, la langue et le dialecte, sont les Cris des Plaines (paskwâwiyiniwak ou nehiyawak) en Alberta et en Saskatchewan; les Cris des bois (sakâwiyiniwak) en Saskatchewan et au Manitoba; les Moskégons (maskêkowiyiniwak) en Saskatchewan, au Manitoba et en Ontario; et les Cris de la baie James/de l’Est (Eeyouch) au Québec. Les Cris de Moose (en Ontario) sont considérés comme étant un sous-groupe/dialecte des Moskégons. Le suffixe –iyiniwak, qui signifie « peuple », est utilisé pour différencier les peuples d’un sous-groupe en particulier. Par exemple, kâ-têpwêwisîpîwiyiniwak désigne le peuple de Calling River, tandis qu’amiskowacîwiyiniwak désigne le peuple de Beaver Hills.
Les Cris de l’Est sont étroitement liés, tant sur le plan culturel que linguistique, aux Innus (Montagnais-Naskapi) et aux Atikamekw. Plusieurs Premières Nations cries dans les provinces de l’Ouest comptent des populations mélangées d’Ojibwés, de Saulteaux, d’Assiniboines, de Chipewyans et autres. De plus, les Oji-Cris du Manitoba et de l’Ontario sont un peuple distinct ayant un mélange de la culture et du patrimoine des Cris et des Ojibwés. La plupart des Métis sont aussi des descendants de femmes cries et de commerçants de fourrures et voyageurs canadiens-français. (Voir aussi traite des fourrures.)
Vie traditionnelle
Pendant des milliers d’années, les ancêtres des Cris se sont dispersés sur la majorité de la superficie boisée qu’ils occupent toujours. Connus sous le nom de Ndooheenou (« nation de chasseurs »), les Cris suivent les migrations saisonnières des animaux afin d’obtenir de la viande pour se nourrir et des peaux et des os pour fabriquer des outils et des vêtements. Ils voyagent en canot durant l’été, en raquettes et en toboggan pendant l’hiver, et vivent dans des huttes en forme de cône ou de dôme, recouvertes de peaux d’animaux. (Voir aussi Histoire de l’architecture : Autochtones.) La plupart des Cris considèrent toujours la chasse comme un élément important de leur culture et leur mode de vie; la chasse et le trappage de l’orignal, du caribou, du lapin et d’autres animaux sont passablement répandus dans les communautés cries.
Après l’arrivée des Européens, la participation à la traite des fourrures pousse les Moskégons vers les Plaines, à l’ouest. À cette époque, plusieurs Cris demeurent dans la région de la forêt boréale et de la toundra vers le nord, où une culture stable subsiste. Ils continuent de dépendre de la chasse à l’orignal, au caribou, au gibier de plus petite taille, à l’oie, au canard et de la pêche du poisson, qu’ils préservent en les séchant au-dessus du feu. Les Cris font également le commerce de la viande, des fourrures et d’autres biens en échange d’outils en métal, de ficelle et de biens européens. Les Cris des Plaines échangent des canots contre des chevaux, et vivent principalement de la chasse au bison.