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David Currie, VC

David Vivian Currie, CV, mécanicien automobile, soudeur, soldat, sergent d’armes à la Chambre des communes (né le 8 juillet 1912 à Sutherland en Saskatchewan; décédé le 24 juin 1986 à Ottawa en Ontario). Pendant la Deuxième Guerre mondiale, le major David Currie a été le seul membre du Corps blindé royal canadien à recevoir la Croix de Victoria (CV), la plus haute distinction pour bravoure au sein des troupes de l’Empire britannique.

Jeunesse

David Currie naît à Sutherland en Saskatchewan en 1912. Il est le fils de Henry David Currie, un ingénieur du Chemin de fer Canadien Pacifique, et de Mabel Currie (née Brimble). En 1913, sa famille déménage à Moose Jaw en Saskatchewan, où il termine l’école secondaire. À l’âge de 14 ans, il s’enrôle dans le King’s Own Rifles of Canada, une unité de milice locale, et il fréquente une école technique et obtient les qualifications de mécanicien et soudeur. En 1939, David Currie est sous-lieutenant.

Service de guerre

David Currie se joint à la force régulière en 1940, en pleine Deuxième Guerre mondiale, en tant que lieutenant. L’année suivante, il est promu au rang de capitaine et affecté au Canadian Reconnaissance Training Centre à Dundurn en Saskatchewan. En novembre 1941, il est affecté à l’École du Corps blindé canadien à Camp Borden en Ontario, et il est ensuite envoyé au 29e régiment blindé (South Alberta Regiment) pour aider l’unité à se convertir de l’infanterie aux blindés.

Le South Alberta Regiment (SAR) part outre-mer en août 1942 au sein de la nouvelle 4e Division blindée du Canada. Le SAR devient le 29e régiment de reconnaissance blindé (South Alberta Regiment) en décembre 1942. David Currie est promu major en août 1943 et reçoit le commandement de l’Escadron C.


Suite à un entrainement intensif en Angleterre, le SAR débarque en France le 24 juillet 1944, sept semaines après le jour J. Depuis les débarquements du 6 juin, la bataille pour la Normandie ne se déroule pas bien pour les Alliés, leur progrès étant beaucoup plus lent que prévu.

Bravoure à St-Lambert-sur-Dives

Quelques jours après le débarquement du SAR, la 1ère Armée américaine s’échappe de la tête de pont de Normandie et se déplace au sud de la 7e Armée allemande. Alors que les Américains se dirigent vers le nord en direction de la ville de Falaise, la 4e Division blindée canadienne se déplace vers eux, espérant piéger les forces allemandes en Normandie dans un énorme étau. L’escadron de David Currie et une compagnie attachée au Argyll and Sutherland Highlanders, dotés de quelques canons antichars automoteurs, reçoivent l’ordre de bloquer la retraite des Allemands traversant le village de St-Lambert-sur-Dives.

Trouvant le village occupé par les Allemands, David Currie lance une attaque le matin du 19 août et, en avant-midi, il réussit à pousser l’offensive jusqu’au milieu du village. Pendant les 36 heures suivantes, les Allemands lancent des contre-attaques les unes après les autres, mais ils n’arrivent pas à chasser les Canadiens. La contre-attaque finale se déroule au crépuscule du 20 août, mais elle est repoussée par la défense efficace de David Currie. C’est le chaos du côté des Allemands, et malgré de lourdes pertes parmi ses propres hommes, David Currie ordonne une attaque immédiate et capture l’autre moitié du village, bloquant toute voie d’évasion pour les Allemands.

David Currie retourne au Canada en décembre 1944 en tant que lieutenant-colonel pour promouvoir les obligations de la Victoire et pour générer d’autres formes de soutien pour la guerre. Il reçoit la Croix de Victoria pour son courage et son leadership à St-Lambert-sur-Dives. Le roi George VI remet la Croix de Victoria à David Currie le 30 novembre 1944 au palais de Buckingham.

Vie après la guerre

Après la guerre, David Currie travaille dans l’industrie forestière et celle du papier, au Québec. Il vit à Montréal en 1960, lorsque le premier ministre John Diefenbaker le nomme sergent d’armes à la Chambre des communes, un poste qu’il détient pendant 18 ans. David Currie meurt le 29 juin 1983 d’une crise cardiaque. Il est inhumé au cimetière Greenwood à Owen Sound en Ontario.

Commémoration

Après le décès de David Currie en 1986, le manège militaire de Moose Jaw en Saskatchewan, ainsi qu’une avenue dans la ville, sont renommés en son honneur. Des plaques commémorant sa bravoure sont exposées dans Queen’s Park à Toronto, dans Victoria Cross Park à Calgary en Alberta, et à Owen Sound en Ontario (où se trouvent également des plaques commémorant les récipiendaires de la Croix de Victoria Billy Bishop et Thomas William Holmes)..

La Croix de Victoria et d’autres médailles de David Currie sont vendues en septembre 2017 lors d’une vente aux enchères britannique pour le montant incroyable de 660 000 $, l’un des prix les plus élevés jamais enregistrés.

La bravoure de David Currie est également honorée sur une plaque commémorative à St-Lambert-sur-Dives en France, qui surplombe la route du village où des centaines d’Allemands se sont rendus à David Currie en 1944. Une photographie emblématique en noir et blanc a immortalisé ce moment. Selon Charles P. Stacey, l’historien officiel de l’Armée canadienne pour la Deuxième Guerre mondiale, cette image est « la plus proche possible d’une photographie d’un homme qui reçoit la Croix de Victoria ».

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