Enfance
Coulson Norman Mitchell termine sa scolarité à Winnipeg, sa ville natale, puis étudie le génie à l’Université du Manitoba. Après l’obtention de son diplôme en 1912, il travaille comme ingénieur électrique et sert également dans une unité de milice composée d’ingénieurs.
Première Guerre mondiale
Après le déclenchement de la Première Guerre mondiale, Coulson Norman Mitchell se joint le 10 novembre 1914 au Génie royal canadien en tant que sapeur (soldat) puis, plus tard, au Canadian Overseas Railway Construction Corps. Il rejoint la Grande-Bretagne en juin 1915 et sert brièvement en Belgique au sein de son unité, d’août à octobre.
De retour en Grande-Bretagne, Coulson Norman Mitchell est promu sergent en novembre puis lieutenant en avril 1916. Il est transféré à la 1st Canadian Tunnelling Company et sert en Belgique pour le perçage de tunnels. Il y gagne la Croix militaire pour sa bravoure après avoir continué à installer des mines alors qu’il était coupé de ses propres lignes. Coulson Norman Mitchell est promu capitaine en mai 1917.
Au cours de l’été 1918, son unité est démantelée et ses soldats sont redistribués au sein de plusieurs bataillons du génie nouvellement mis sur pied dans les divisions. Coulson Norman Mitchell est ainsi transféré dans le 4e bataillon et il va participer aux grandes batailles engagées par le Corps expéditionnaire canadien.
Acte de courage près de Cambrai
Au début du mois d’octobre 1918, les Alliés ont atteint une position près de la ville française de Cambrai qu’ils envisagent encercler. Sur la gauche, les unités canadiennes doivent traverser le large canal de l’Escaut, par le pont d’Aire, puis avancer vers Escaudœuvres. À minuit, le 8 octobre, Coulson Norman Mitchell emmène un petit groupe d’ingénieurs en amont des troupes pour examiner les ponts et empêcher autant que possible leur démolition par l’ennemi.
Il atteint le premier pont, mais constate qu’il est déjà détruit. Il arrive au deuxième pont et y sectionne plusieurs câbles reliés à des explosifs. Dans la noirceur la plus complète, il traverse en courant le pont principal dont la démolition est en préparation. Alors que Coulson Norman Mitchell et son sergent commencent à sectionner les câbles, l’ennemi attaque le pont. Coulson Mitchell accourt immédiatement pour aider la sentinelle blessée qu’il avait postée. Il tue également 3 soldats ennemis, en capture 12 et tient la tête du pont jusqu’à l’arrivée des renforts. Malgré des tirs constants dans sa direction, il continue à couper des câbles et à déloger des charges de démolition, conscient que l’ennemi peut les faire sauter à tout moment.
Coulson Norman Mitchell se verra décerner la Croix de Victoria pour son rôle dans la protection de cet important pont.
Vie après la guerre
Coulson Norman Mitchell revient au Canada en 1919 et y reprend sa carrière d’ingénieur en servant brièvement au sein d’une unité de milice composée d’ingénieurs. En 1936, il fait partie des quelques milliers de Canadiens venus assister à l’inauguration du monument dédié aux soldats canadiens lors de la bataille de la crête de Vimy. Il profite de son passage en France pour retourner voir les ponts qui lui ont valu la Croix de Victoria.
Pendant la Deuxième Guerre mondiale, il sert en Grande-Bretagne comme commandant de plusieurs unités du génie. En 1943, il revient au Canada avec le grade de lieutenant-colonel pour assumer le commandement d’un centre de formation du génie. Il quitte l’armée en 1946 et revient à Montréal pour reprendre son emploi d’avant-guerre chez Power Corporation, un poste qu’il conservera jusqu’à sa retraite en 1957.
Commémoration
La mémoire de Coulson Norman Mitchell est commémorée à plusieurs endroits. Un lac du Manitoba, une rue et une section de la Légion royale canadienne à Montréal ainsi que le bâtiment principal de l’École du génie militaire des Forces canadiennes à la base des Forces canadiennes Gagetown (où sa Croix de Victoria est également exposée) ont été nommés en son honneur.
(Voir aussi : Le soldat canadien de la Grande Guerre et Évolution des troupes de choc canadiennes).