Enfance
La famille de Hugh Cairns émigre de l’Angleterre au Canada en 1911 et s’installe à Saskatoon, en Saskatchewan. Enfant, il chante dans le chœur de son église et joue avec passion au soccer. Hugh Cairns termine sa scolarité en Grande-Bretagne avant de déménager au Canada. En Saskatchewan, il suit un apprentissage pour devenir plombier et crée plus tard sa propre entreprise de plomberie.
Service pendant guerre
Au beau milieu de la Première Guerre mondiale, en août 1915, Hugh Cairns s’engage avec son frère, Albert, dans le 65e Bataillon (Saskatchewan). L’unité part pour la Grande-Bretagne en juin 1916, mais est démantelée le lendemain de son arrivée pour fournir des renforts aux autres unités. Les frères Cairns se retrouvent dans le 46e Bataillon (South Saskatchewan) et embarquent pour la France en août, au sein de la 10e Brigade de la 4e Division canadienne (voir Corps expéditionnaire canadien).
À la suite de la victoire du Corps expéditionnaire canadien lors de la bataille de la crête de Vimy, Hugh Cairns reçoit la Médaille de conduite distinguée pour avoir prêté main-forte, de manière vitale, lors de l’attaque menée par un autre bataillon et lors du repli ultérieur de celui-ci dans le cadre d’une offensive contre des positions allemandes à l’est de la crête, en juin 1917, malgré s’être fait plusieurs fois blesser.
Ayant participé, depuis son arrivée en France, à la plupart des batailles engagées par le Corps expéditionnaire canadien, Hugh Cairns est promu sergent en août 1918. C’est également au cours de ce mois d’août que démarre la fameuse offensive canadienne des Cent-Jours, qui va marquer les trois derniers mois de guerre menés par le Corps expéditionnaire canadien (voir La bataille d’Amiens, La bataille de Cambrai et La bataille de Mons). Au début du mois de septembre, son frère est tué, un événement qui va le motiver à s’engager encore plus.
Acte de courage à Valenciennes
Le 1er novembre, le Corps expéditionnaire canadien vient d’atteindre la périphérie de la ville de Valenciennes, en France, et va s’engager dans une bataille qui va durer deux jours. Les 10e et 12e brigades mènent l’attaque dans le froid et des conditions très humides. Dans l’ensemble, les troupes atteignent rapidement leur objectif et le sommet du mont Houy, un site stratégique clé devant Valenciennes, est capturé. Le 46e Bataillon ne s’en sort cependant pas aussi bien. L’unité est en effet maintenue à distance par des tirs de fusil, de mitrailleuse et d’artillerie venant de différents endroits.
Le bataillon réussit pourtant, tant bien que mal, à avancer et à pénétrer dans la zone périphérique de la ville, mais est à nouveau retenu par les tirs provenant d’un nid de mitrailleuses. Sans hésiter, Hugh Cairns saisit alors de son fusil-mitrailleur Lewis et charge en solo la position ennemie, tue les cinq hommes qui l’occupent et s’empare de leur mitrailleuse. Plus tard ce même jour, il répète le scénario, attaque tout seul un autre nid de mitrailleuses, tue 12 soldats ennemis, fait 18 prisonniers et capture 2 mitrailleuses. Lors d’un troisième acta de bravoure plus tard dans la journée, il déborde un autre poste, tue plusieurs soldats ennemis et s’empare d’autres mitrailleuses, bien qu’il soit une nouvelle fois blessé.
Après que son unité a investi et renforcé sa nouvelle position, Hugh Cairns, toujours armé de son fusil-mitrailleur Lewis, part de l’avant avec une patrouille et force 60 autres soldats allemands à se rendre. Alors qu’il désarme le groupe, il est à nouveau grièvement blessé, mais ouvre le feu en retour et tue plusieurs soldats ennemis. Un groupe d’environ 20 Allemands essaie ensuite de le submerger par le nombre. Il s’écroule alors, ayant perdu beaucoup de sang, et est évacué par des soldats canadiens. Hugh Cairns est transporté vers un poste canadien d’évacuation des blessés où il succombe à ses blessures le lendemain, le 2 novembre. Neuf jours plus tard, l’armistice est proclamé, mettant fin à la guerre.
Huge Cairns reçoit la Croix de Victoria à titre posthume en récompense de son exceptionnelle bravoure à Valenciennes. C’est la dernière Croix de Victoria décernée à un Canadien durant la Première Guerre mondiale.
Commémoration
Le gouvernement français décerne à Hugh Cairns le titre de chevalier de la Légion d’honneur et, en 1936, la ville de Valenciennes baptise une avenue en son honneur.
À Saskatoon, une école, une rue et une armurerie portent le nom de Hugh Cairns, et une statue à son effigie, en tenue de footballeur, est érigée dans le parc Kinsmen en 1921. Un lac de la Saskatchewan porte également son nom.
(Voir aussi : Le soldat canadien de la Grande Guerre et Évolution des troupes de choc canadienne).