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Doctrine sociale de l'Église catholique

La doctrine sociale de l’Église catholique est surtout définie dans deux encycliques papales : Rerum Novarum (1891) de Léon XIII et Quadragesimo Anno (1931) de Pie XI. L’Église voulait ainsi manifester sa préoccupation du sort de la classe ouvrière, souvent victime d’un capitalisme effréné. Les deux documents prêchent un humanisme chrétien, dénoncent les insuffisances du capitalisme et mettent en garde contre les périls inhérents au socialisme et à la lutte des classes. L’Église précise son enseignement sur les responsabilités des employeurs et les droits des travailleurs, de même que sur les devoirs connexes de l’État. Léon XIII écrit que les travailleurs ont droit à un juste salaire et qu’ils peuvent former des syndicats catholiques, dont l’État devrait protéger l’existence.

Doctrine sociale de l’Église catholique

Par l’entremise de diverses organisations, sessions d’étude et publications, l’Église catholique, au Canada comme ailleurs, fait connaître et appliquer la doctrine énoncée par ses pontifes. Au Québec, toutefois, le clergé conservateur enraciné dans la société rurale est mal préparé à s’attaquer aux problèmes urbains. Les syndicats catholiques sont lents à se former. La Confédération des travailleurs catholiques du Canada n’est constituée qu’en 1921 (voir Confédération des syndicats nationaux). L’École sociale populaire, un organisme des jésuites chargé d’interpréter la doctrine sociale de l’Église et de préparer une élite pour mettre cette dernière en pratique, est fondée en 1911, soit 20 ans après la parution de Rerum Novarum. Le groupe se révèle particulièrement influent pendant les années 30 avec le Programme de restauration sociale qui forme, de 1934 à 1936, la base des programmes électoraux de l’Action libérale nationale et de l’Union nationale.

Après la Deuxième Guerre mondiale, la doctrine sociale se modernise grandement, en partie grâce aux travaux de la Commission sacerdotale sur les études sociales, qui publie en 1950 une lettre pastorale sur les conditions sociales. Les années 50 voient toutefois un net déclin du rôle social de l’Église, en raison de la sécularisation croissante du Québec. (Voir Révolution tranquille.)