Don
Domanski, poète et artiste (né en 1950 à Sydney, en Nouvelle-Écosse; décédé le
7 septembre 2020). Don Domanski était un poète acclamé des Maritimes qui a
publié neuf livres de poésie.
Il a reçu le Prix
littéraire du Gouverneur général, le prix Atlantic Poetry, et le prix Lieutenant
Governor of Nova Scotia Masterworks Arts. Il a également été titulaire de la
chaire de poésie Ralph Gustafson 2005 du Malaspina University-College (maintenant
à l’Université Vancouver Island).
Enfance, études et
carrière
Don
Domanski est né et élevé à Sydney, sur l’île du Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse. Son immersion précoce en culture
celtique, en plus du temps considérable qu’il passe à jouer seul en plein air pendant
son enfance, a un impact profond sur sa poésie et sur son approche de la
langue.
Il passe
beaucoup de temps à errer dans les forêts qui se trouvent en bordure de sa
maison.
En 1973, il
obtient son baccalauréat en anglais à l’Université Dalhousie. En 1975, il publie son premier
recueil de poésie, The
Cape Breton Book of the Dead, et s’impose alors comme étant une nouvelle
voix originale de la poésie canadienne. Le poème d’ouverture du recueil Book of the Dead, qui décrit Lucifer veillant
sur un immeuble chaque nuit « only to be
hauled back each morning / by City Council » (et ramené chaque matin par le
Conseil municipal), introduit une particularité de la poésie de Don Domanski :
l’incorporation du mythique et des temps primitifs dans le quotidien.
Au cours de
la décennie suivante, Don Domanski raffermit sa réputation de poète important
et original du Canada grâce aux publications Heaven (1978), War
in an Empty House (1982) et Hammerstroke (1986). Ces
recueils incluent non seulement les créatures naturelles et mythiques trouvées dans
Book of the Dead (comme les mouches, les
scarabées, les araignées, les papillons nocturnes, Bouddha, Lucifer, Dieu et les
anges), mais ils traitent également de thèmes tels que la natalité, la
mortalité et la régénération, qui demeurent au cœur de son œuvre.
Œuvres de maturité
En 1991, le
cinquième recueil de poésie de Don Domanski, Wolf-Ladder, est en nomination pour
les Prix
littéraires du Gouverneur général, tout comme l’est également son suivant, Stations
of the Left Hand (1994). La poésie de ces deux recueils continue dans la tradition
métaphysique de ses œuvres précédentes, tissant tous deux des éléments de la
lumière et des ténèbres, du matériel et du spirituel, du primitif et du
quotidien. Dans sa critique de Wolf-Ladder écrite pour The
Bloomsbury Review, John
Bradley qualifie la poésie de Don Domanski de « terrestre et astrale, obscure
et dynamique, un croisement entre Robert Bly, Ted Hughes et les frères Grimm ».
Dans ces deux recueils, Don Domanski présente les métaphores surprenantes et lucides
pour lesquelles il est célèbre. Dans le poème He Leans Homeward du recueil Stations of the Left Hand,
il écrit : « The farmer's eyelids
are drumskins / the rhythm is like a quick / reading of the phonebook… »(Les
paupières du fermier sont des peaux de tambour/leur rythme est rapide comme/la lecture
du répertoire téléphonique…).
Les deux
derniers recueils de poésie de Don Domanski sont encensés par les critiques.
Son recueil All Our Wonder Unavenged publié en 2007 reçoit le
Prix du Gouverneur général et le prix Atlantic Poetry. Son recueil de
2013 Bite Down Little Whisper est en lice pour le Prix du
Gouverneur général dans la catégorie poésie de langue anglaise.
Influences et inspiration
Don
Domanski parle souvent de son désir d’explorer les liens que les humains ont
avec la nature à travers sa poésie. Dans une entrevue avec Open Book Ontario,
il explique que le fait d’errer dans les forêts de l’île
du Cap-Breton lorsqu’il était enfant lui faisait ressentir « quelque chose
de spirituel, pas en termes religieux de Dieu ou des anges, etc., mais un vrai
lien avec la nature. En quelque sorte, ce sentiment s’est traduit en poésie et en
désir d’être poète. Ce monde me parlait et je voulais répondre, et cela fait
maintenant 40 ans que nous avons une conversation. » Il dit aussi qu’une source
d’inspiration pour lui est le silence (intérieur, pas extérieur), car c’est « un
endroit à partir duquel on peut approcher la langue ». Les espaces vides qui
apparaissent au milieu de ses poèmes les plus récents témoignent de cette
influence du silence.
Lors d’une
conférence qu’il donne en tant que titulaire de la chaire de poésie Ralph
Gustafson au Malaspina University-College en 2005 (conférence qui a été par la
suite publiée en livret par l’Institut pour la recherche côtière), Don Domanski
affirme que la poésie est un processus créatif lié à l’acte de création dans le
monde naturel ; elle a la capacité de réintroduire le lecteur moderne, qui est
centré sur lui-même, au monde lumineux qui s’ouvre devant lui.
Don
Domanski déclare qu’il s’est inspiré des œuvres de Wallace Stevens et de Dylan
Thomas, ainsi que de poètes chinois comme Li Po.
Autres occupations
Don
Domanski a fait partie du corps professoral de The Banff Centre's Wired Writing
Studio et il s’est impliqué dans un programme de mentorat de la Writers’
Federation of Nova Scotia. Il était également un artiste visuel accompli, ses
œuvres ont été exposées dans des galeries
à Halifax
et à l’étranger.