Duane Linklater, visualiste (né le 22 juin 1976). Duane Linkwater naît à Moose Factory, dans le nord de l’Ontario. Il expose son art au Canada et à l’étranger, dont à la Vancouver Art Gallery, à la Art Gallery of Alberta, à la Family Business Gallery, New York, et à la Art Gallery of Ontario. Gagnant du prestigieux Sobey Art Award en 2013, Duane Linklater est l’un des plus éminents artistes contemporains du Canada.
Enfance et éducation
Duane Linklater est un Cri Omaskêko, né au sein de la Première nation Moose Cree du district de Cochrane, dans le nord de l’Ontario. Il passe son enfance dans la petite communauté rurale de Moose Factory, mais pour pouvoir aller à l’école primaire, il lui faut déménager à Timmins, Ontario. Enfant, Duane Linklater est attiré par les activités artistiques, surtout le dessin, et ses habiles imitations du style des publicités et des dessins animés populaires lui valent le respect de ses professeurs et de ses pairs. Ce talent précoce pour l’imitation est un signe avant-coureur de son intérêt actuel pour les notions d’authenticité, de paternité artistique et d’appropriation.
Au secondaire, Duane Linklater est passionné par l’histoire de l’art et les beaux-arts. Comme on peut le voir par la variété des artistes dont il s’inspire, allant du sculpteur constructiviste russe Vladimir Tatlin au peintre de l’école des Woodlands Benjamin Chee Chee, en passant par l’architecte moderniste Mies van der Rohe, il reste dévoué à l’enrichissement mutuel entre les arts.
De 2000 à 2005, il étudie à l’Université de l’Alberta, où il obtient un baccalauréat en études autochtones et un baccalauréat en beaux-arts. Une fois ses diplômes en poche, il participe à plusieurs projets collaboratifs. En 2010, il s’inscrit au Milton Avery Graduate School of the Arts à Bard College, situé à Annandale-on-Hudson dans l’état de New York, afin de suivre une maîtrise en beaux-arts cinématographiques, qu’il a obtient en 2012.
Début de carrière
En 2010, Duane Linkwater reçoit une bourse de résidence du Conseil des arts du Canada afin de suivre une classe de maître avec l’artiste Ken Lum, qui devient un mentor et une influence formatrice. Celui-ci encourage son élève à poursuivre son intérêt pour les procédés collaboratifs, et le résultat de ces sept semaines avec Ken Lum est une vidéo de six minutes intitulée It’s Hard to Get in My System, où la violoncelliste Zoe Wallace interprète la mélodie d’un chant de powwow que Duane Linklater avait composé et chanté pour elle avant l’enregistrement. L’artiste demande à Zoe Wallace de recréer cette mélodie compliquée en utilisant uniquement sa mémoire. La vidéo suit Wallace alors qu’elle tente avec difficulté de recréer la composition de Duane Linklater. Comme la majorité de son œuvre future, It’s Hard to Get in My System est une réflexion sur le lien inextricable entre l’acquisition des connaissances et les conventions culturelles, dans ce cas entre les méthodes auditives et écrites d’apprentissage de la musique.
La même année, Duane Linklater s’inscrit à Bard College pour suivre une maîtrise en beaux-arts. Il continue à varier ses intérêts artistiques, ajoutant à son œuvre des performances, des installations et des vidéos, à petite comme à grande échelle. Une de ses premières pièces faites à l’université, Tautology, un grand polyptyque de néons multicolores représentant un oiseau-tonnerre emprunté à un célèbre tableau de l’artiste autochtone Norval Morrisseau, est sélectionnée pour faire partie de la Beat Nation, une exposition itinérante nationale explorant les liens entre les cultures indigènes contemporaines et le hip-hop. Pour sa thèse, Duane Linklater plante 12 buissons de bleuets de chez Home Depot sur la pelouse devant le Bard’s Centre for Curatorial Studies. La réalisation est par la suite récupéré par la Family Business Gallery de New York, dirigée par le célèbre artiste Maurizio Cattelan et le conservateur Massimiliano Gioni.
Mi-carrière
Pendant sa résidence de 2010 au Banff Centre, Duane Linklater fait connaissance avec un autre artiste, Brian Jungen. C’est le début d’une amitié prolifique nourrie par un intérêt commun envers la politique de leurs origines autochtones. Dans les années qui suivent, ils continuent leurs débats, et l’une de ces conversations (portant sur la valeur symbolique de l’orignal dans leurs communautés respectives) inspire à Brian Jungen une expédition de chasse à l’orignal sur la terre de ses ancêtres, le district du traité 8 dans le nord-est de la Colombie-Britannique. Cette excursion, brillamment documentée sur pellicule 16 mm par le cinématographe Américain Jesse Cain, éditée par Brian Jungen et Duane Linklater, est présentée comme long métrage en avant-première de la 13e édition de dOCUMENTA à la Walter Phillips Gallery au Banff Centre en 2012. Avec sa riche imagerie pastorale, Modest Livelihood est une méditation silencieuse sur le rituel et la tradition et sa place dans le paysage contemporain. Dans le film, la chasse est présentée comme étant à la fois la renaissance d’une pratique ancestrale et une métaphore pour la création de liens familiaux. L’œuvre est par la suite présentée à la Logan Centre Gallery à l’Université de Chicago, à la Catriona Jeffries Gallery à Vancouver et à la Art Gallery of Ontario.
Continuant de puiser dans ses racines cries, tant pour s’inspirer que pour étendre ses horizons, Duane Linklater approche plusieurs problèmes discursifs tels que la reproductibilité, l’appropriation et l’ingéniosité. Ces thèmes sont présents dans des productions solitaires comme collaboratives, dont Learning, exposé en 2013 à la galerie Susan Hobbs à Toronto, et Something about Encounter, exposé en 2013 à la galerie d’art de Thunder Bay. La même année, il reçoit le prestigieux prix artistique Sobey.
Projets récents
En janvier 2014, Duane Linklater est l’artiste résident de l’Université Simon Fraser. Durant sa visite d’une semaine, il offre une série de séminaires et une table ronde ouverte au public en compagnie de ses collègues artistes Raymond Boisjoly et Marcia Crosby.
En juin 2014, Duane Linklater participe à l’exposition collective ICA@50 présentée par l’Institute of Contemporary Art de Philadelphie.