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East Gwillimbury

East Gwillimbury (Ontario) constituée en ville en 1971, population de 34 637 habitants (recensement de 2021), de 23 991 habitants (recensement de 2016). Située dans la municipalité régionale d’York, la ville d’East Gwillimbury se trouve à moins d’un kilomètre au sud du lac Simcoe et regroupe les communautés historiques de Sharon, Holland Landing, Queensville et Mount Albert. En 2021, East Gwillimbury est la municipalité canadienne de plus de 5 000 habitants affichant la plus forte croissance, soit plus de 44 % entre 2016 et 2021.

Tout au long de l’histoire, la région d’East Gwillimbury accueille différents groupes autochtones, comme les Wendats (Hurons), les Tionontati (Pétuns), les Haudenosaunee et les Anichinabés, notamment la Première Nation des Chippewas de Georgina Island. Son territoire est visé par les traités Williams (1923).

East Gwillimbury

Peuples autochtones

Les peuples autochtones habitent la région d’East Gwillimbury depuis des millénaires. Du milieu du 15e siècle au milieu du 17e siècle, ce sont surtout les Wendats (Hurons) et les Tionontati (Pétuns) qui occupent le territoire. Pendant les guerres iroquoises du 17e siècle, les Haudenosaunee, vivant à l’époque dans le nord de l’État de New York actuel, se déplacent et entraînent la dispersion des Wendats et des Tionontati. À la fin des années 1600, les Anichinabés quittent le nord des lacs Huron et Supérieur pour se rendre dans le sud de l’Ontario, repoussant ainsi les Haudenosaunee vers l’État de New York. Des ancêtres des Chippewas de Georgina Island, une Nation anichinabée, s’établissent alors dans la région du lac Simcoe. Aujourd’hui, deux des trois réserves de cette Première Nation se situent au nord-est d’East Gwillimbury, sur la rive du lac Simcoe et sur l’île Georgina (voir aussi Réserves en Ontario). Selon le recensement de 2021, les peuples autochtones représentent aujourd’hui 1,4 % de la population d’East Gwillimbury.

Traités

Le gouvernement du Haut-Canada acquiert le territoire d’East Gwillimbury par l’entremise de l’achat Johnson-Butler. Les toutes premières négociations pour ce traité sont tenues en 1787 entre le gouvernement et les Mississaugas, mais celles de 1795 et 1798 impliquent également les Chippewas de la région d’East Gwillimbury.

Les conditions de l’achat Johnson-Butler sont peu documentées et plutôt floues. Pour cette raison, le gouvernement rédige en 1923 deux nouveaux traités, connus sous le nom de traités Williams, avec les Chippewas et les Mississaugas. Les Chippewas de Georgina Island signent le premier des deux traités, tout comme les Chippewas de Rama et de Christian Island.

Le saviez-vous?
Un débat porte sur l’origine des noms des municipalités historiques de North, West et East Gwillimbury. Selon la plupart des sources, le lieutenant-gouverneur John Graves Simcoe se serait inspiré du nom de son épouse, née Elizabeth Gwillim. D’autres avancent que le nom viendrait plutôt du père de cette dernière, Thomas Gwillim, qui a servi sous le commandement de James Wolfe lors de la bataille des plaines d’Abraham.


Établissement et développement

En 1800, le territoire d’East Gwillimbury est arpenté, puis séparé en différents lots. Neuf ans plus tard, le canton d’East Gwillimbury, en plein essor, compte 425 résidents. (Celui d’York, qui deviendra Toronto, en compte alors 577.) La plupart des premiers colons à s’y installer sont des personnes restées fidèles à la Grande-Bretagne après la Révolution américaine (voir Loyalistes au Canada).

En 1812, la communauté quaker du quartier Newmarket expulse le pasteur David Willson en raison de son interprétation de la religion et de son désir d’inclure la musique dans ses services religieux. Certains membres de sa congrégation décident alors de le suivre et de s’installer au nord d’East Gwillimbury, où ils fondent les Enfants de la paix, aussi appelés Davidites. Ils établissent une communauté agricole prospère nommée Sharon et fondent la toute première coopérative de fermiers du Haut-Canada (1824) et le premier refuge pour sans-abris.

Le saviez-vous?
Un forgeron du nom de Samuel Lount a vécu à Holland Landing (une communauté faisant aujourd’hui partie d’East Gwillimbury). De 1834 à 1836, il a fait partie de l’assemblée législative du Haut-Canada. Désireux de mettre en place un gouvernement responsable, il a dirigé des troupes lors de la rébellion du Haut-Canada de 1837. Après la rébellion, il a été exécuté pour trahison.


En plus de celle de Sharon, d’autres communautés se développent dans le canton d’East Gwillimbury. Par exemple, Holland Landing s’établit autour d’un moulin sur la rue Yonge, bâti vers 1821. Au départ surtout prospère en raison de son port d’exportation, la communauté perd toutefois de l’importance lorsque le chemin de fer est terminé en 1853.

Au nord-est de Holland Landing, la communauté de Queensville fonde une école en 1826 et un bureau de poste en 1851. De son côté, Mount Albert, aujourd’hui à l’extrémité est d’East Gwillimbury, ouvre en 1852 un bureau de poste nommé Newland. Le fils de la reine Victoria, Albert Edward (plus tard Edward VII), se rend dans la région en 1860. C’est à lui que la communauté doit son nom, qu’elle adopte en 1864.

La ville d’East Gwillimbury et la municipalité régionale d’York naissent officiellement le 1er janvier 1971. La frontière sud d’East Gwillimbury est alors déplacée, puisque Newmarket acquiert le territoire de la promenade Davis au chemin Green.

Encore aujourd’hui, East Gwillimbury est surtout composée de terres agricoles. En 2005, le gouvernement provincial protège certaines portions de son territoire, surtout au nord, dans le cadre de la Loi sur la ceinture de verdure, qui protège les terres agricoles et le patrimoine naturel entourant Toronto.

Bien que les lois provinciales visent la densification plutôt que l’étalement urbain, East Gwillimbury dépend encore beaucoup de l’utilisation de la voiture. La province prévoit construire une autoroute de contournement nommée Bradford pour relier l’autoroute 404, qui traverse East Gwillimbury, à l’autoroute 400, dans Bradford-West Gwillimbury. Étudiée pour la première fois en 1997, la route traverserait le marais Holland.

Population

Bien que la croissance d’East Gwillimbury ait déjà été marquée au cours des dernières années (de 23 991 selon le recensement de 2016 à 34 637 selon celui de 2021), certains prédisent une accélération de cette tendance. Les urbanistes prévoient d’ailleurs que la population de la ville atteindra 86 500 d’ici 2031.

La population d’East Gwillimbury présente une grande diversité sur le plan ethnique. Selon le recensement de 2021, les groupes ethniques dominants sont anglais (20,1 %), écossais (15,7 %), irlandais (14,4 %), canadien (13,7 %), chinois (10,7 %), italien (9,6 %) et allemand (7,3 %). Les pays d’origine les plus courants pour les immigrants s’installant à East Gwillimbury sont la Chine, l’Iran et le Royaume-Uni.

Économie et population active

Parmi les entreprises connues installées à East Gwillimbury, on trouve notamment Technicore, responsable de creuser le tunnel pour la ligne de TLR Eglinton Crosstown, à Toronto. L’entreprise Loblaw Companies Limited prévoit quant à elle embaucher 1 000 personnes dans son nouvel entrepôt, dont l’ouverture est annoncée pour 2025. En 2020, environ 15 % de la population travaillait dans le secteur agricole.

Gouvernement et politique

East Gwillimbury est séparée en trois sections électorales, qui élisent chacune deux conseillers municipaux. Le maire de la ville siège également au conseil de la municipalité régionale d’York, où il a l’un des 22 votes.

Les services sont séparés entre les municipalités de palier supérieur et inférieur. Chaque ville est responsable de différents services, comme l’approvisionnement en eau, la gestion des eaux usées, l’entretien de la plupart des routes et la gestion des bibliothèques, des loisirs et des services de sécurité incendie. La municipalité régionale d’York est quant à elle responsable de la santé publique, des logements sociaux, du transport en commun et des services paramédicaux.

Temple de Sharon

Vie culturelle

East Gwillimbury cumule plus de 37 km de sentiers, notamment le sentier Radial Line, qui borde une voie ferrée historique rappelant celle d’un tramway, et le sentier Nokiidaa, qui relie East Gwillimbury à Georgina au nord et à Aurora au sud.

Le lieu historique national du temple de Sharon raconte l’histoire des Enfants de la paix. Dans les années 1880, le temple est abandonné et certains bâtiments sont détruits. La York Pioneer and Historical Society de Toronto réussit toutefois à préserver les bâtiments restants et ouvre un musée en 1918.


Agnes Macphail fait ses débuts en activisme politique à Sharon. Après s’être installée dans le comté de Grey, elle devient en 1921 la première femme à être élue députée. Une rue de Queensville est nommée en l’honneur du comédien John Candy, propriétaire d’une ferme dans la communauté.