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Edward Cecil-Smith

Edward Cecil-Smith, journaliste, rédacteur en chef, officier de l’Armée républicaine espagnole, milicien canadien (né le 10 mars 1903 à Guiyang en Chine; décédé en 1963 à Toronto en Ontario). Edward Cecil-Smith a été un éminent organisateur et journaliste pour le Parti communiste du Canada pendant la crise des années 1930, et il était l’un des premiers volontaires canadiens à servir dans les Brigades internationales durant la guerre civile espagnole. Il est devenu le Canadien le plus haut gradé de l’Armée républicaine espagnole et a commandé le bataillon Mackenzie-Papineau.

Bataillon Mackenzie-Papineau

Jeunesse

Les parents d’Edward Cecil-Smith sont des missionnaires britanniques en Chine avec la China Inland Mission. Edward est leur troisième enfant et il est en grande partie élevé par des nourrices qui parlent chinois jusqu’à ce qu’il soit en âge d’aller au pensionnat de la Chefoo School. Il travaille brièvement à Shanghai comme commis et il sert dans le Shanghai Volunteer Corps, une force de milice locale composée d’étrangers. En 1919, il déménage à Toronto en Ontario, avec sa sœur aînée Frances. Après qu’elle ait terminé ses études en soins infirmiers et en théologie, sa sœur Frances retourne en Chine pour accomplir son travail missionnaire. Edward demeure au Canada et travaille dans le secteur bancaire et le journalisme. Au cours des années 1920, il sert également à temps partiel dans la milice canadienne en tant qu’ingénieur. Malgré son métier, il devient sergent-major régimentaire de la Infantry School de Toronto.

Parti communiste

Edward Cecil-Smith adhère au Parti communiste du Canada en 1931. Il s’intéresse d’abord aux causes progressistes, mais il est de plus en plus attiré par le communisme formel après avoir fait la rencontre d’Oscar Ryan et de voir son travail au sein de la Workers’ Defence League (WDL), une organisation du parti qui engage des avocats et défend les travailleurs. Edward Cecil-Smith aide Oscar Ryan avec la WDL et l’établissement du Progressive Arts Club (PAC). Le PAC fait appel à des artistes pour décorer et animer les rassemblements du parti et pour sensibiliser les gens à leurs causes. Ils impriment Masses, un bulletin d’information, et ils coécrivent et produisent la pièce Eight Men Speak, avec Frank Love et Mildred Goldberg. La pièce Eight Men Speak est produite pour recueillir des fonds et sensibiliser le public à l’emprisonnement des dirigeants du Parti communiste au pénitencier de Kingston et à la présumée tentative d’assassinat contre Tim Buck en 1932. La pièce est jouée une fois à Toronto en décembre 1933. Elle est ensuite interdite de la scène et du courrier à la suite de l’intervention des autorités fédérales, provinciales et municipales.

Portrait de Tim Buck, chef du Parti communiste du Canada

Edward Cecil-Smith est également actif au sein de l’Association des Amis de l’Union soviétique et il est éditeur de leur bulletin d’information, le Soviet Russia Today. Bien qu’il n’ait aucune connaissance directe des conditions de vie en Union soviétique, il est un ardent défenseur de leur système de gouvernement et il considère que les critiques de l’Union soviétique sont de la propagande capitaliste. Par exemple, il nie l’existence de la famine en Ukraine résultant de la collectivisation de l’agriculture. Edward Cecil-Smith dirige également des classes d’étude sur la doctrine du Parti communiste; il est président de son comité de quartier et il écrit pour l’hebdomadaire du parti, The Worker, et ensuite pour le The Daily Clarion. (Voir aussi Marxisme.)

L’épouse d’Edward Cecil-Smith, Lilian Gouge, partage ses opinions politiques. Elle est membre du PAC et régisseuse de scène pour la pièce Eight Men Speak. Lilian et Edward sont déjà en contact avec le chirurgien montréalais Norman Bethune par l’intermédiaire du PAC et des Amis de l’Union soviétique, et cette relation se solidifie lorsque Lilian tombe malade de la tuberculose. Norman Bethune l’opère et ils développent une étroite relation. Il envoie des lettres affectueuses et des souvenirs de Chine à l’époque où il est dans l’Armée de la huitième route de Mao Zedong.

Dr Norman Bethune et Henning Sorenesen

Volontariat pour les Brigades internationales

Après le déclenchement de la guerre civile espagnole, l’Internationale communiste organise des volontaires pour aider la République espagnole qui est assiégée. Une fois en Espagne, ces volontaires étrangers s’enrôlent dans l’Armée républicaine espagnole et sont organisés en Brigades internationales. Au Canada, le recrutement est dirigé par le Parti communiste du Canada, avec un soutien considérable de la part des libéraux non communistes. Edward Cecil-Smith est parmi les premiers volontaires canadiens. En raison de son expérience antérieure dans la milice, il travaille d’abord comme instructeur pour les volontaires nouvellement arrivés. En juin 1937, il devient commandant de compagnie dans le bataillon George Washington. Durant la bataille de Brunete, il est blessé alors qu’il dirige sa compagnie dans une attaque contre le village de Villanueva de la Cañada.

Après sa convalescence et après avoir poursuivi son travail en tant qu’instructeur pour le système de formation de la Brigade internationale, Edward Cecil-Smith retourne au front en octobre. Le bataillon Mackenzie-Papineau (ou Mac-Paps), sous le commandement de l’Américain Robert G. Thompson, subit de lourdes pertes lors de sa première bataille à Fuentes de Ebro. Edward Cecil-Smith fait alors partie des renforts. Il sert brièvement comme commandant de compagnie et assistant de Robert G. Thompson. Ce dernier retourne aux États-Unis quelques semaines plus tard en raison de problèmes de santé, et Edward Cecil-Smith devient le premier et le seul Canadien à être commandant de bataillon de la guerre.

Edward Cecil-Smith se distingue lors de la bataille suivante des Mac-Paps à Teruel en janvier 1938. Le bataillon tient obstinément ses positions et Edward Cecil-Smith commande personnellement une défense organisée à la hâte contre une charge de cavalerie nationaliste. Il commande également le bataillon lors d’un raid nocturne réussi à Atalaya; pendant les retraites chaotiques qui suivent l’offensive nationaliste d’Aragon en février 1938; lors de la dernière grande offensive de la République lors de la traversée de l’Èbre cet été-là; et lors des diverses actions défensives pour conserver le territoire que le bataillon a pris aux nationalistes. Edward Cecil-Smith est blessé trois fois, notamment par son propre pistolet près de la position défensive de Sierra de Cavalls en septembre. Bien que les commissaires de la Brigade internationale prétendent que la blessure a été auto-infligée, il semble tout aussi probable, d’après les preuves disponibles, qu’il s’agit d’un véritable accident; Edward Cecil-Smith n’entretient pas de bonnes relations avec certains des commissaires.

Volontaires canadiens de la guerre civile espagnole

Carrière et vie d’après-guerre

En octobre 1938, la République espagnole retire la plupart des volontaires étrangers de la force de combat. Edward Cecil-Smith prend le commandement des Canadiens démobilisés qui sont au camp de Ripoll et il ramène un groupe de 300 volontaires canadiens au Canada. Il revient à Toronto en février 1939.

Durant la Deuxième Guerre mondiale, Edward Cecil-Smith se porte volontaire pour diriger une unité canadienne composée d’anciens combattants de la guerre civile espagnole afin de défendre la Pologne. Le ministre de la Défense nationale, Ian Mackenzie, décline l’offre. Edward Cecil-Smith s’enrôle alors dans la Force active du Canada. Cependant, la Gendarmerie royale du Canada recommande sa libération en raison de ses opinions politiques; après la signature d’un traité de non-agression (le pacte Molotov-Ribbentrop) par l’Allemagne et l’Union soviétique, le Parti communiste du Canada encourage la perturbation de l’effort de guerre, et la GRC craint qu’Edward Cecil-Smith ne prenne la tête d’une mutinerie. Toutefois, les dossiers militaires indiquent que la conduite d’Edward Cecil-Smith est excellente et qu’il est libéré de l’armée honorablement en raison de sa mauvaise vue.

Après sa libération, Edward Cecil-Smith se joint au Syndicat des marins canadiens, affilié au Parti communiste, et il aide les marins durant leur grève en avril 1940. Il écrit également des articles de journaux pro-soviétiques et une brochure, Red Ally: An Estimate of Soviet Life and Soviet Power. Par la suite, il s’éloigne discrètement du Parti communiste et il commence à travailler comme rédacteur dans des journaux et des magazines grand public. Après la guerre, il continue à travailler comme rédacteur en chef de magazine à Montréal. Il retourne à Toronto après avoir subi un accident vasculaire cérébral en 1960 et il est soigné au Sunnybrook Veteran’s Hospital. Il meurt des suites d’un deuxième accident vasculaire cérébral en 1963.

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