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Enseignement technique

L'enseignement technique, qui puise ses origines dans les « ateliers » de formation manuelle et les arts industriels, a toujours consisté en une formation pratique et appliquée reflétant les pratiques de la société actuelle.

Enseignement technique

L'enseignement technique, qui puise ses origines dans les « ateliers » de formation manuelle et les arts industriels, a toujours consisté en une formation pratique et appliquée reflétant les pratiques de la société actuelle. Bien qu'il touche essentiellement l'enseignement de méthodes adéquates et sécuritaires de manipulation et d'application de matériaux et de techniques modernes, y compris les théories s'y rattachant, l'enseignement technique est destiné à être intégré à l'éducation générale de tout étudiant. Comme les cours techniques permettent le développement d'aptitudes et leur mise en pratique, les étudiants sont mieux outillés pour comprendre la technologie de la société d'aujourd'hui et peuvent en outre acquérir des connaissances et des habiletés propres à certains carrières.

Les termes « enseignement technique » et « enseignement professionnel » sont souvent utilisés de façon interchangeable, étant donné que, depuis le début du XXe siècle, la plupart des cours en enseignement technique comportent des manipulations de matériaux ou d'équipement mécanique et les principes appliqués de l'ingénierie. Ces cours peuvent faire partie de l'enseignement général ou constituer une préparation à une carrière et sont offerts dans des établissements secondaires et postsecondaires. De nos jours, l'enseignement technique consiste, en général, en un programme d'études, offert surtout au niveau secondaire, englobant un large éventail de matières destinées à enrichir les connaissances générales de l'étudiant et ne débouchant pas nécessairement sur une carrière.

L'enseignement professionnel, par contre, désigne un programme pluriannuel ou une série de cours offrant une formation spécialisée visant à développer une aptitude ou à apprendre un métier, et conçu pour mener l'étudiant sur le marché de travail ou dans un programme d'apprentissage fondé sur cette aptitude ou ce métier.

Contenu

Les cours en enseignement technique enseignent comment manipuler des matériaux de façon sécuritaire, les propriétés des matériaux et des composants, les méthodes de fabrication d'articles utiles à partir de ces matériaux et composants, l'identification et l'utilisation appropriée d'outils à des fins utilitaires et récréatives, la théorie de base et les principes des diverses technologies (en faisant souvent des liens avec d'autres matières comme la physique et la chimie), l'analyse des systèmes et des procédés de fabrication, ainsi que de ceux utilisés dans l'industrie, et l'application de la technologie au travail et à la maison.

Historique

Les débuts de l'enseignement technique au Canada remontent à 1668, lorsque des religieux catholiques ouvrent des écoles techniques à Québec et à Saint-Joachim. Dans ces écoles, la sculpture et la peinture sont enseignées à la fois comme art et comme métier, et on dispense également un enseignement de base en ébénisterie, en menuiserie, en maçonnerie, en construction et réparation de toits, en cordonnerie et en confection de vêtements. L'enseignement technique se répand dans tout le Québec au XVIIIe siècle à mesure que l'on se rend compte que la formation pratique permet d'obtenir un emploi et de répondre aux besoins de la société contemporaine.

Il faudra toutefois attendre au XIXe siècle pour voir des développements plus importants, c'est-à-dire lorsque les Européens et les Américains incluront les cours techniques aux programmes des écoles, en partie grâce aux effets de l'immigration. Au Canada, ces développements se traduisent par la fondation des INSTITUTS D'ARTISANS à Saint-Jean (Nouveau-Brunswick) en 1838 et à Victoria (Colombie-Britannique) en 1864.

Rôle des gouvernements

La constitution du Canada en 1867 permet de définir les responsabilités administratives en matière d'éducation au pays, et l'enseignement technique connaît un essor. À la suite de l'ACTE DE L'AMÉRIQUE DU NORD BRITANNIQUE de 1867, l'éducation relève uniquement des gouvernements provinciaux, bien qu'à l'occasion, le gouvernement fédéral finance des programmes d'enseignement technique et professionnel, si le coût de l'équipement est trop élevé et s'il y a une forte demande pour une main-d'oeuvre possédant des qualités spécifiques. Parmi les écoles ayant vu le jour grâce au financement provincial, mentionnons la Halifax Marine School en 1872 (à présent le Nova Scotia Nautical Institute), l'Ontario Society of Artists' School (par la suite, l'Ontario College of Art) en 1876, 13 écoles de métiers créées au Québec en 1880 et des écoles industrielles pour les autochtones des Territoires du Nord-Ouest en 1884 (dans les régions appelées aujourd'hui la Saskatchewan et l'Alberta).

Le développement des programmes et des installations s'intensifie pendant les premières années du XXe siècle à la suite d'une hausse de l'immigration, de l'influence d'autres pays industrialisés et de la création de nouvelles provinces dans l'Ouest du Canada. En 1900, un centre de formation manuelle est mis sur pied au Manitoba et, en 1909, des cours de formation manuelle sont offerts dans la plupart des écoles secondaires de la Colombie-Britannique. À cette époque, l'enseignement technique, sous une forme ou une autre, existe dans la plupart des provinces.

Influencé par les programmes d'enseignement technique des États-Unis et des pays industrialisés de l'Europe et préoccupé par la nécessité d'avoir un enseignement technique uniforme dans tout le pays, le gouvernement fédéral met sur pied en 1910 la Commission royale sur l'enseignement industriel et technique. Bien que les conclusions de cette commission n'obligent en rien les provinces, elles donnent naissance à une loi importante en 1911 : l'Ontario Industrial Education Act. Cette loi institue une politique visant la création de programmes d'enseignement technique offrant une formation générale et théorique et faisant partie du programme d'études de l'Ontario. En 1914, des lois semblables sont adoptées au Manitoba, en Saskatchewan et en Alberta, où les programmes d'enseignement technique des écoles secondaires sont étendus aux écoles des villages et villes.

En 1919, le gouvernement fédéral édicte la Loi d'enseignement technique, par laquelle le gouvernement accepte de partager jusqu'à 50 p. 100 des dépenses effectuées par les provinces pour développer l'enseignement technique, ce qui donne lieu à des subventions fédérales de 10 millions de dollars répartis sur une période de 10 ans. La loi sur la formation de la jeunesse, instaurée en 1939, de laquelle découle le Programme de formation d'urgence de guerre (1940-1946), développé en tant que programme spécial, prévoit une formation technique pour ceux qui travaillent dans les industries de guerre et pour les membres des forces armées. Ce programme a engendré des coûts de près de 24 millions de dollars, et plus de 300 000 personnes ont pu en bénéficier.

L'appui du gouvernement fédéral à l'enseignement technique se poursuit après la Deuxième Guerre mondiale. La Loi sur l'assistance à la formation technique et professionnelle promulguée en 1960 permet au gouvernement fédéral de consacrer davantage de fonds à l'éducation. Elle vise à aider les provinces à remplacer et à accroître l'équipement des écoles secondaires et à construire de nouvelle écoles secondaires professionnelles et de nouveaux instituts de technologie et centres de formation pour adultes. L'apport du fédéral a été de plus de 2 milliards de dollars, sur une période de 10 ans. Les nouveaux programmes ont permis d'accueillir et de former plus de 600 000 étudiants.

Programmes postsecondaires

Bien que les programmes d'enseignement technique offerts dans certaines universités canadiennes fassent partie des baccalauréats en enseignement, ces programmes sont essentiellement conçus pour apprendre aux futurs enseignants les méthodes et le contenu nécessaires à l'enseignement des cours techniques dans les écoles secondaires. Quelques facultés d'éducation offrent aussi des programmes avancés en étude des technologies de la société et en étude de la pédagogie de l'enseignement technique. Certaines universités canadiennes mettent sur pied des méthodes innovatrices d'enseignement. Ainsi, l'U. de l'Alberta crée l'Alberta Plan, qui consiste à enseigner les arts industriels et l'enseignement technique en tant qu'approche multidisciplinaire.

De nombreux COLLÈGES COMMUNAUTAIRES et instituts de technologie dispensent une formation postsecondaire en enseignement technique et professionnel. Parmi ceux-ci figurent le Ryerson Institute of Technology (voir RYERSON POLYTECHNIC UNIVERSITY) à Toronto, l'École polytechnique de Montréal, le Red River College au Manitoba, le NORTHERN ALBERTA INSTITUTE OF TECHNOLOGY, le SOUTHERN ALBERTA INSTITUTE OF TECHNOLOGY et le British Colombia Institute of Technology.

Jusqu'au milieu des années 80, les cours techniques sont presque exclusivement suivis par des hommes, mais depuis, un nombre grandissant de femmes s'inscrivent aux cours techniques des écoles secondaires et postsecondaires. En réponse à des innovations comme l'Alberta Plan et à la nature évolutive du marché du travail, de nombreux ministères de l'éducation cessent d'encourager le développement d'aptitudes spécifiques, préférant plutôt mettre l'accent sur des programmes qui offrent un ensemble de matières liées entre elles et enseignées dans une optique de « technologies polyvalentes ». Cette approche concorde avec les objectifs traditionnels de l'éducation technologique, soit l'acquisition d'aptitudes spécifiques à l'intérieur d'une formation générale pour préparer l'étudiant à bien se débrouiller en tant que membre d'une société.