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Elks d'Edmonton

Les Elks d’Edmonton (connus auparavant sous les noms d’équipe de football d’Edmonton, d’équipe de football EE et d’Eskimos d’Edmonton) est une équipe professionnelle de football détenue par la collectivité qui joue dans la division Ouest de la Ligue canadienne de football (LCF). À l’époque moderne de la LCF (c’est-à-dire depuis la Deuxième Guerre mondiale), il s’agit de la deuxième équipe ayant remporté le plus souvent le championnat de la Coupe Grey, soit 14 fois. Ces victoires en comprennent trois consécutives de 1954 à 1956 ainsi qu’une série sans précédent de cinq championnats successifs remportés de 1978 à 1982. Le club détient également un record du sport professionnel nord-américain : il atteint les matchs éliminatoires 34 saisons de suite (de 1972 à 2005). Parmi les anciens joueurs les plus célèbres de l’équipe, on trouve les anciens premiers ministres de l’Alberta Peter Lougheed et Don Getty, l’ancien lieutenant-gouverneur de l’Alberta Norman Kwong, l’ancien maire d’Edmonton Bill Smith et l’ancienne étoile de la NFL Warren Moon.

Commonwealth Stadium
Stade de l'équipe de football d'Edmonton (avec la permission de la Commission canadienne du tourisme).

Faits saillants à propos de léquipe de football d'Edmonton
Date de création : 1949
Stade : Brick Field du Commonwealth Stadium
Couleurs de l’équipe : vert, or et blanc
Victoires en Coupe Grey : 14

Nom de l’équipe

La franchise actuelle des Elks d’Edmonton est fondée en 1949 sous le nom d’Eskimos d’Edmonton. Depuis la fin du 19e siècle, diverses équipes sportives d’Edmonton ont utilisé différentes variantes du surnom « Eskimos » (y compris « Esquimaux »). Au 21e siècle, ce nom est devenu controversé, en particulier chez les Inuits. Ces critiques affirment qu’à l’instar de celui des Redskins de Washington, qui jouent en National Football League, et des Indians de Cleveland, qui appartiennent à la Major League Baseball, deux équipes ayant également fait l’objet de controverses, le nom « Eskimos » porté par l’équipe d’Edmonton est irrespectueux et constitue une appropriation de l’identité et de la culture autochtones.

Le terme « Esquimau », dont on a pendant de nombreuses années pensé qu’il était un terme algonquin signifiant « mangeurs de viande crue », a été utilisé dans le passé pour désigner les Inuits. Depuis les années 1970, cependant, il est considéré comme offensant par de nombreux autochtones. En novembre 2015, Natan Obed, président de l’Inuit Tapiriit Kanatami, adresse une tribune au Globe and Mail dans laquelle il affirme que ce terme est méprisant et qu’il constitue une « relique du pouvoir colonial ». Il demande ainsi que la franchise cesse d’utiliser le terme. Dans la foulée de cette tribune, le club d’Edmonton propose une rencontre à Natan Obed en janvier 2016 pour discuter de la question. En 2017, une enquête nationale révèle que 57 % des personnes interrogées trouvent le nom « Eskimos » acceptable.

En 2018, l’équipe engage la société de relations publiques Edelman, qui passe deux ans à faire des recherches sur l’opinion publique concernant le nom. En février 2020, l’équipe annonce qu’« il y a un éventail d’opinions concernant le nom du club, mais aucun consensus ne s’est dégagé pour soutenir son changement. Le club a donc décidé de conserver son nom ». La franchise note également que, malgré l’opposition continue de l’ITK et du Yellowknife-miut Inuit Katujjiqatigiit au nom de l’équipe, d’autres organisations inuites, dont la Inuvialuit Regional Corporation (IRC) et Canadian North, une compagnie aérienne dirigée par des Inuits, ont approuvé la décision de l’équipe de conserver le nom. Janice Agrios, présidente du conseil d’administration du club, déclare : « Nous sommes l’équipe la plus nordique de la LCF et nous voulons continuer à renforcer nos relations avec la communauté inuite ».

Au cours de l’été 2020, à la suite du meurtre de George Floyd aux États-Unis et des protestations pour l’égalité raciale qui en ont résulté là-bas et au Canada, l’équipe subit de nouvelles pressions pour changer de nom. Le 3 juillet, le club publie une déclaration dont voici un extrait : « Nous reconnaissons que le nom a récemment fait l’objet d’une attention accrue et nous allons intensifier notre engagement continu avec les communautés inuites pour évaluer leurs points de vue ». Le 10 juillet, Boston Pizza a annoncé la fin de son partenariat avec la franchise. La compagnie d’assurance Belairdirect a également annoncé qu’elle couperait les liens avec l’équipe à moins qu’il n’y ait « une action concrète dans un avenir proche, y compris un changement de nom ».

 Le 21 juillet 2020, l’équipe annonce : « Notre conseil d’administration a pris la décision de ne plus utiliser le mot “Eskimos” dans le nom de l’équipe. Nous serons connus sous le nom d’équipe de football d’Edmonton jusqu’à ce qu’on choisisse un nouveau nom digne de l’histoire de notre équipe. » Toutefois, l’équipe ne jouera jamais sous le nom d’équipe de football d’Edmonton en raison de l’interruption des matchs de la Ligue en 2020 et en 2021 causée par la pandémie de COVID-19.

Le 1er juin 2021, l’équipe annonce qu’elle portera désormais le nom des Elks d’Edmonton. Elle présente alors un nouveau logo arborant les couleurs de l’équipe : il s’agit du profil doré et stylisé d’un wapiti (elk en anglais) sur un fond vert forêt. De plus, elle a un nouveau casque, dont les côtés comportent une représentation de bois de wapitis. Elle continuera d’utilisera son logo précédent comportant les lettres EE. Lors d’une conférence de presse, le club explique que le nom Elks a été choisi parmi d’autres options, dont Evergreens, Evergolds, Eclipse, Elkhounds, Eagles et Elements, parce qu’il était « grandement préféré » par les partisans, les joueurs et le personnel de l’équipe. De plus, il « reflète la rapidité, la force et la résilience de l’équipe verte et or, et du nord de l’Alberta ». Une équipe professionnelle de football d’Edmonton a déjà utilisé ce nom en 1923.

Débuts du football à Edmonton

Depuis les années 1890, diverses équipes sportives d’Edmonton, notamment de base‑ball, de hockey et de football, ont utilisé différentes variantes et graphies du surnom « Eskimos », notamment « Esquimaux ». En 1921, les Eskimos d’Edmonton, entraînés par William Freeman « Deacon » White, lui‑même originaire de Sheridan, en Illinois, sont la première équipe de l’Ouest canadien à participer à la Coupe Grey. Ils retrouvent la Coupe Grey l’année suivante sous le nouveau nom des Elks d’Edmonton, adopté à la suite d’un don important du club de services Elks. Cette fois, l’équipe s’inscrit au tableau d’affichage grâce à un « rouge », c’est‑à‑dire un point unique octroyé, dans certaines situations, à une équipe ayant réussi un botté; toutefois, son adversaire, le Rugby Club de l’Université Queen’s, marque 13 points de son côté et remporte la Coupe Grey (la seule jamais jouée à Kingston en Ontario). L’année suivante, le club d’Edmonton se fait de nouveau appeler les Eskimos, pour toutefois disparaître à l’issue de la saison 1924 en raison de problèmes financiers. Il faudra alors attendre 30 ans avant qu’Edmonton ne se qualifie pour une autre finale de championnat.

Les Eskimos sont relancés en 1928. Ils marquent l’histoire du football canadien en 1929 en inscrivant le premier passe de touché au pays lorsque Pal Power attrape un ballon lancé par Joe Cook à l’occasion d’une action ayant couvert 65 verges pour atteindre la zone de but. Cependant, l’équipe disparaît à nouveau à l’issue de la saison 1932.

Ce n’est qu’en 1938, après la construction du Clarke Stadium, ainsi nommé en hommage à Joe Clarke, ancien maire d’Edmonton, que le club de football des Eskimos recommence à jouer. L’équipe termine cette saison en rendant une fiche record de 0‑8 avec son entraîneur‑chef Bob Fritz. Trois ans plus tôt, ce dernier avait conduit les Blue Bombers de Winnipeg à la victoire en Coupe Grey, en faisant la première équipe de l’Ouest canadien à mettre la main sur le trophée. Il se montre toutefois incapable de reproduire ce miracle à Edmonton et, après cette première saison sans aucune victoire, il ne fait que légèrement mieux en 1939 avec une fiche de 3‑8. La Deuxième Guerre mondiale va interrompre la dynamique du club et il faudra attendre une autre décennie avant que les fondations de la franchise actuelle ne soient posées.

L’année 1949

La franchise actuelle des Elks d’Edmonton est fondée en 1949, une date qui marque ce que l’on désigne aujourd’hui comme l’ère moderne du football canadien. Le club a été fondé sous la forme d’une entreprise à but non lucratif appartenant à la collectivité. L’équipe s’appuie sur une équipe de futurs membres du Temple de la renommée du football canadien : Eric Duggan comme directeur, Annis Stukus au poste d’entraîneur‑chef ainsi que d’autres bâtisseurs tels que Kenneth Montgomery et Moses « Moe » Lieberman.

L’équipe tire une formidable énergie de la victoire de leurs grands rivaux de Calgary lors de la Coupe Grey en 1948. Les nouveaux membres de l’équipe d’Edmonton, portant des uniformes vert et or dont s’était délesté le doyen du département d’éducation physique de l’Université de l’Alberta, Maury Van Vliet, se montrent toutefois peu efficaces sur le terrain lors de leur première saison. Il faut cependant signaler que cette formation comprend des joueurs qui, à défaut de réussir dans le football, vont devenir des célébrités dans d’autres fonctions. Peter Lougheed, notamment, est élu premier ministre de l’Alberta, Steve Paproski devient  député et Gene Kiniski se fait connaître en embrassant une carrière de lutteur professionnel.

Les années 1950

Cinq années sont nécessaires pour que l’équipe d’Edmonton arrive à se hisser en finale du championnat de la LCF. En 1949, les membres de l’équipe enregistrent une fiche de 4‑10, puis, les deux années suivantes, leur progression est régulière, avec une fiche équilibrée de 7‑7 en 1950; ils décrocheront finalement une fiche gagnante de 8‑6 en 1951, grâce notamment à l’acquisition, cette année‑là, de Norman Kwong en provenance des Stampeders de Calgary. Le demi offensif, alors jeune recrue, est membre de l’équipe de Calgary qui a remporté la Coupe Grey en 1948; toutefois, c’est avec la tunique vert et or sur le dos qu’il va poursuivre sa carrière, devenir le « China Clipper » et s’autoproclamer « légende vivante ». Futur membre du Temple de la renommée, Roland « Rollie » Miles intègre également l’équipe d’Edmonton en 1951. La saison suivante, celle-ci atteint sa première finale de la Coupe Grey, mais perd contre les Argonauts de Toronto sur la marque de 21 à 11.


En 1954, Johnny Bright intègre le champ‑arrière de l’équipe aux côtés du quart‑arrière Jackie Parker surnommé « Old Spaghetti Legs », renforçant une fameuse brochette de personnalités qui deviendront célèbres sous le nom de « Glory Gang ». Cette même saison voit les débuts de Frank « Pop » Ivy qui cumulera, en tant qu’entraîneur‑chef de l’équipe, une fiche impressionnante de 61‑18. Après avoir décroché une fiche de 11‑5 en saison régulière, l’équipe d’Edmonton atteint, cette année‑là, la finale de la Coupe Grey. Le sort de la partie bascule en faveur de l’équipe d’Edmonton lorsque Jackie Parker s’empare d’un ballon qu’avait laissé échapper un joueur adverse et parcourt 90 verges pour aller marquer un touché qui valait à cette époque 5 points, permettant ainsi à son équipe d’égaliser à 25 partout face aux Alouettes de Montréal, grands favoris de cette finale. Bob Dean marque alors le botté de transformation qui offre leur première Coupe Grey à l’équipe d’Edmonton.

En 1955, l’équipe remporte son deuxième championnat consécutif à l’occasion de la première Coupe Grey jouée à l’ouest de l’Ontario. Lors de ce match, les joueurs d’Edmonton blanchissent les Alouettes en première demie, en route vers une victoire finale sur la marque de 34 à 19, acquise à l’Empire Stadium de Vancouver. Sur leur lancée, ils mettent la main, la saison suivante, sur leur troisième trophée consécutif. Ils terminent, tout d’abord, la saison régulière avec une fiche de 11‑5, puis se défont des Roughriders de la Saskatchewan en finale de la division Ouest. Cette année‑là, à l’occasion des deux derniers matchs éliminatoires, y compris la finale de la Coupe Grey, Frank Ivy prend une décision controversée en plaçant Jackie Parker au poste de demi offensif et en faisant jouer le Canadien Don Getty en tant que quart‑arrière. Ce choix s’avère toutefois payant puisque son équipe s’impose en finale face aux Alouettes sur la marque de 50 à 27.

La saison de 1957 marque la fin d’une époque; en effet, en dépit d’une fiche en saison régulière de 14‑2 de bon augure, l’équipe n’arrive pas à inscrire le moindre touché à l’occasion des matchs éliminatoires où elle affronte les Blue Bombers de Winnipeg dans une série au meilleur des trois matchs. Avec le départ de l’entraîneur Franck Ivy à l’issue de cette saison, le Glory Gang entame son déclin, même si l’équipe atteindra la finale de l’Ouest au cours des trois années suivantes.

Les années 1960

Les années 1960 constituent une décennie dont l’équipe et ses partisans garderont peu de souvenirs. En 1960, la deuxième année de l’équipe sous la férule de l’entraîneur‑chef Eagle Keys, l’ancien « Glory Gang » réussit à atteindre à nouveau la finale de la Coupe Grey. Toutefois, l’équipe perd ce match sur la marque de 16 à 6 face aux Rough Riders d’Ottawa de Russ Jackson. La défaite incite le chroniqueur du Vancouver Sun, Denny Boyd, à sonner le glas de cette première période de domination des joueurs d’Edmonton sur le championnat de la LCF, en écrivant : « Les Eskimos sont trop vieux pour pleurer et trop fiers pour se trouver des excuses. Dans les vestiaires, alors que tout était terminé, on n’a entendu ni larmes ni mensonges. » Il faudra ensuite attendre 13 autres saisons pour que l’équipe d’Edmonton dispute une nouvelle Coupe Grey.

Tout au long des années 1960, rien ne semble même garantir que l’équipe survivra, face au danger d’un démantèlement similaire à celui qu’avaient connu les autres équipes ayant incarné dans le passé le football à Edmonton. Le club décide, en 1964, de remplacer son conseil d’administration de 28 membres par un conseil de 9 personnes afin de rationaliser la prise de décision à l’échelon de la direction. Ces 9 décideurs, à qui il incombe de veiller, à chaque échéance de paye, à ce que tous les salariés du club reçoivent leur salaire, vont être surnommés les « Nervous Nine ». Toutefois, grâce à divers prêts et à plusieurs initiatives de collecte de fonds comme le dîner annuel Eskimo, le club est maintenu à flot.

Début 1964, l’entraîneur Eagle Keys est licencié après que l’équipe a terminé à la dernière place de sa division les deux années précédentes. Sous sa direction, entre 1959 et 1963, l’équipe cumule une fiche de 37‑40‑2. À son poste suivant, trois ans plus tard, il mène les Roughriders de la Saskatchewan à leur première Coupe Grey et termine sa carrière d’entraîneur en LCF avec une fiche de 146‑115‑8 qui va le conduire au Temple de la renommée du football canadien. Norm Kimball est embauché comme directeur général de l’équipe d’Edmonton en 1965 pour orienter le processus de reconstruction. Avec Ray Newman, il ouvre la voie au recrutement de joueurs originaires du nord et du sud de la frontière.

Les années 1970

Après avoir passé quatre saisons en tant qu’entraîneur des demis offensifs de l’équipe d’Edmonton, Ray Jauch remplace l’entraîneur‑chef Neill Armstrong qui poursuit sa carrière chez les Vikings du Minnesota en NFL. En 1970, le nouvel entraîneur reçoit le trophée de l’entraîneur‑chef de l’année de la LCF à l’occasion de sa première campagne à la tête de l’équipe qui termine à la deuxième place de leur division avec une fiche de 9‑7. Deux ans plus tard, grâce à l’intégration dans l’équipe des quarts‑arrière Bruce Lemmerman et Tom Wilkinson, il conduit le club jusqu’à sa première finale de la Coupe Grey depuis 1960. En 1973, même s’ils sont battus, lors d’une nouvelle finale de la Coupe Grey, par Ottawa sur la marque de 22 à 18, les membres de l’équipe sont désormais devenus une figure incontournable de la finale du championnat. Pendant toute une décennie, l’équipe se retrouve 9 fois sur 10 en finales de la Coupe Grey et en remporte six championnats.

Après avoir perdu la Coupe Grey de 1974 sur la marque de 20 à 7 face aux Alouettes de Montréal, les membres de l’équipe rebondissent et remportent, en 1975, le premier championnat du club depuis 19 ans. Sur la base d’une saison régulière au cours de laquelle ils ont rendu une fiche de 12‑4, les joueurs d’Edmonton affrontent à nouveau les Alouettes. Dans ce match, alors que les joueurs d’Edmonton ont pris une très légère avance à la marque, l’équipe montréalaise laisse échapper le ballon sur sa remise, ne parvenant pas à marquer le botté de placement qui lui aurait permis de remporter le match; de son côté, l’équipe d’Edmonton réussit à s’accrocher à son avantage et à mettre la main sur la partie et sur la Coupe Grey, sur la marque de 9 à 8, mettant fin à la plus longue disette de titres de l’histoire de la franchise.

Cinq Coupes Grey consécutives : 1978 à 1982

En 1977, l’équipe perd la Coupe Grey face aux Alouettes de Montréal sur la marque de 41 à 6. Toutefois, l’arrivée de l’entraîneur‑chef Hugh Campbell cette saison‑là marque le début d’une période historique pour l’équipe. Un an plus tard, le club fait du Commonwealth Stadium, qui vient juste d’être inauguré à l’occasion des Jeux du Commonwealth de 1978, son nouvel antre. Cette même année voit l’arrivée dans l’équipe du quart‑arrière Warren Moon qui vient d’obtenir un titre de joueur par excellence du Rose Bowl avec les Huskies de l’Université de Washington. Cette année‑là, l’équipe termine la saison régulière avec une fiche de 10‑4‑2 et prend une certaine revanche après la claque reçue l’année précédente, en battant les Alouettes sur la marque de 20 à 13 lors de la finale de la Coupe Grey qui oppose à nouveau les deux équipes. Ce titre de 1978 sera le premier d’une série de cinq obtenus par l’équipe d’Edmonton avec Hugh Campbell à la baguette. En 1979, ils prennent le dessus sur les Alouettes de Montréal sur la marque de 17 à 9; en 1980, ils dominent les Tiger‑Cats de Hamilton, inscrivant 48 points et n’en encaissant que 10; en 1981, ils s’imposent sur la marque de 26 à 23 contre les Rough Riders d’Ottawa; enfin, en 1982, ils se défont des Argonauts de Toronto 32 à 16. C’est notamment grâce à ces victoires successives et à celles des Oilers d’Edmonton en LNH au milieu des années 1980 que la ville sera surnommée « Canada’s City of Champions ».

Hugh Campbell quitte son poste d’entraîneur dès la fin de la saison 1982, avec à son actif une fiche cumulée de 81‑22‑5. Il devient entraîneur‑chef du Los Angeles Express (United States Football League) pendant un an, avant de prendre en main, en 1984, les Oilers de Houston qui jouent en NFL. Sous sa houlette, ces derniers remportent une guerre des enchères pour le recrutement de Warren Moon, en payant un prix, phénoménal pour l’époque, de six millions de dollars sur cinq ans pour le quart‑arrière. Warren Moon est toujours le seul joueur à ce jour à avoir été intronisé au Temple de la renommée du football canadien et au Pro Football Hall of Fame à Canton, en Ohio.

De 1983 à 2000

En 1983, l’ancien quart‑arrière Jackie Parker revient dans l’équipe en tant qu’entraîneur‑chef. Il occupe ce poste jusqu’à ce que des problèmes de santé l’obligent à se retirer au début de la saison 1987. Il est à la tête de l’équipe pendant une période de reconstruction qui voit notamment une profonde transformation de la formation après de nombreux départs en retraite. Damon Allen, Matt Dunigan et Tracy Ham, futurs membres du Temple de la renommée, remplissent le vide laissé par Warren Moon au poste de quart‑arrière. La nouvelle formation comprend un grand favori des partisans en la personne du dynamique spécialiste des retours Henry « Gizmo » Williams, connu pour la façon unique dont il célébrait les touchés en effectuant un saut périlleux avant. En dehors d’une saison chez les Eagles de Philadelphie en NFL en 1989, « The Giz » effectuera la totalité de sa carrière chez l’équipe d’Edmonton jusqu’en 2000. Son parcours le conduira au Temple de la renommée et le verra quitter la LCF en tant que meilleur retourneur de botté de tous les temps.

En 1986, Hugh Campbell quitte la NFL pour revenir au Canada. Il est nommé au poste de directeur général de l’équipe d’Edmonton avant de finalement en devenir président et chef de la direction. Durant son mandat et sous l’autorité sportive des entraîneurs‑chefs Jackie Parker, Joe Faragalli, Ron Lancaster, Kay Stephenson et Don Matthews, l’équipe joue cinq finales de la Coupe Grey durant cette période, en remportant deux, en 1987 et en 1993. En 1986, Jackie Parker mène l’équipe à sa 17e présence en finale de la Coupe Grey depuis 1949, un match que les joueurs d’Edmonton perdent sur la marque de 39 à 15 face aux  Tiger‑Cats de Hamilton. L’année suivante, l’équipe s’empare de la Coupe Grey 1987 à l’occasion d’une victoire 38 à 36 sur les Argonauts de Toronto. En 1989, l’équipe d’Edmonton obtient une fiche de 16‑2 en saison régulière, établissant un record de la LCF en la matière, pour échouer toutefois contre les Roughriders de la Saskatchewan dans la finale de la division Ouest, sur la marque de 32 à 21.

Dans les années 1990, l’équipe est présente lors de trois autres finales de la Coupe Grey, battant les Blue Bombers de Winnipeg en 1993, sous l’autorité de l’entraîneur‑chef membre du Temple de la renommée, Ron Lancaster, sur la marque de 33 à 23 pour mettre la main sur son 11championnat. À l’issue de ce match, le quart‑arrière Damon Allen est nommé joueur par excellence de la Coupe Grey.

De 2000 à nos jours

Gizmo Williams prend sa retraite à l’issue de la saison 2000 avec, à son actif, plus de 20 records de la LCF. Au début du nouveau millénaire, les joueurs de l’équipe sont à la recherche d’une nouvelle figure emblématique de la franchise qui finira par arriver en 2002 après un parcours plutôt inhabituel. Avant de rejoindre l’équipe d’Edmonton, le quart‑arrière Ricky Ray conduisait un camion pour la société de croustilles Frito‑Lay, ce qui lui a valu d’être surnommé « Frito Ray ». À l’occasion de sa première saison, il débute 11 matchs en remplacement de Jason Maas blessé. En dépit de son inexpérience, le quart‑arrière recrue aide une équipe d’Edmonton, par ailleurs très expérimentée, à atteindre cette année‑là la finale de la Coupe Grey qu’elle perdra sur la marque de 25 à 16 face aux  Alouettes de Montréal dans un Commonwealth Stadium plein comme un œuf.

Les deux équipes se retrouvent pour la finale de 2003 et, cette fois, ce sont les joueurs d’Edmonton qui s’imposent 34 à 22, décrochant leur première Coupe Grey de la décennie. Tom Higgins est nommé, cette année‑là, entraîneur‑chef de l’année de la LCF. La saison suivante, Ricky Ray part pour la NFL et passe la saison 2004 dans l’équipe d’entraînement des Jets de New York. Il revient à Edmonton en 2005 et, une nouvelle fois, remplace Jason Maas, qui avait joué un rôle prépondérant, l’année précédente, dans la qualification de son équipe pour les matchs éliminatoires avec une fiche de 9‑9. Avec « Frito » Ray de retour au centre et Danny Maciocia qui remplace Tom Higgins au poste d’entraîneur‑chef, les joueurs d’Edmonton réalisent un parcours totalement inattendu en saison régulière et se qualifient pour les matchs éliminatoires de 2005 au cours desquels Jason Maas entre en cours de match pour soulager Ricky Ray lors de la demi‑finale et de la finale de l’Ouest. Pour la troisième fois en quatre ans, l’équipe fait face aux Alouettes de Montréal en finale de la Coupe Grey, remportant ce nouveau face‑à‑face sur la marque de 38 à 35. Il s’agit seulement du deuxième match de l’histoire de la finale de la Coupe Grey à se jouer en prolongation.

En 2006, après de nombreux départs à la retraite au sein de la ligne offensive, les joueurs d’Edmonton rendent une fiche de 7‑11. Ils terminent ainsi derniers de la division Ouest et ne réussissent pas à se qualifier pour les matchs éliminatoires pour la première fois depuis 1972. En effet, au cours des 34 années précédentes, la franchise d’Edmonton avait fait preuve d’une remarquable constance en atteignant systématiquement les matchs éliminatoires, établissant un record nord‑américain en la matière, tous sports confondus.

En décembre 2011, le directeur général de l’équipe, Eric Tillman, échange Ricky « Frito » Ray, le joueur emblématique de la franchise, aux Argonauts de Toronto pour le quart‑arrière Steven Jyles, le botteur Grant Shaw et un choix de repêchage de premier tour de 2012. Il s’agit d’une transaction dont on a beaucoup parlé et qui a été extrêmement critiquée. L’équipe atteint à nouveau les matchs éliminatoires et change de division pour intégrer la division Est, avec une fiche de 7‑11 qui lui vaut de rencontrer en demi‑finale Est les Argos de Ricky Ray. Huit jours avant le match, Eric Tillman est licencié. L’équipe perd la rencontre sur la marque de 42 à 26, les Argos poursuivant, quant à eux, leur parcours pour finalement mettre la main sur la Coupe Grey.

Eric Tillman est remplacé à titre de directeur général par Ed Hervey, ancien receveur étoile de l’équipe. Ed Hervey occupait jusque‑là le poste de dépisteur‑chef depuis sa retraite du terrain à l’issue de la saison 2006. Sa priorité absolue est alors de trouver un quart‑arrière partant, ce qu’il fait en achetant Mike Reilly des Lions de la Colombie‑Britannique. À l’issue de la saison régulière 2013, les joueurs d’Edmonton rendent une fiche de 4‑14, leur pire résultat depuis les années 1960.

En 2014, le club embauche Chris Jones comme entraîneur‑chef avec, à la clé, un redressement spectaculaire qui voit l’équipe décrocher une fiche de 12‑6 en saison régulière et accueillir leur deuxième match éliminatoire à domicile en dix ans. L’équipe d’Edmonton atteint à nouveau la finale du championnat de la LCF en 2015, un match au cours duquel elle bat le Rouge et Noir d’Ottawa sur la marque de 26 à 20. Mike Reilly reçoit le prix de joueur par excellence de la Coupe Grey. Huit jours plus tard, Chris Jones est embauché comme directeur général et entraîneur‑chef en Saskatchewan. L’équipe nomme alors son ancien quart‑arrière Jason Maas au poste d’entraîneur‑chef en décembre 2015. En 2016, ce dernier la conduit en finale de la division Est après une fiche de 10‑8 en saison régulière.

Résultats des équipes de football d’Edmonton en Coupe Grey

Année Vainqueur Vaincu Ville hôte
1921 Argonauts de Toronto 23 Eskimos d’Edmonton 0 Toronto
1922 Université Queen’s 13 Elks d’Edmonton 1 Kingston
1952 Argonauts de Toronto 21 Eskimos d’Edmonton 11 Toronto
1954 Eskimos d’Edmonton 26 Alouettes de Montréal 25 Toronto
1955 Eskimos d’Edmonton 34 Alouettes de Montréal 19 Vancouver
1956 Eskimos d’Edmonton 50 Alouettes de Montréal 27 Toronto
1960 Rough Riders d’Ottawa 16 Eskimos d’Edmonton 6 Vancouver
1973 Rough Riders d’Ottawa 22 Eskimos d’Edmonton 18 Toronto
1974 Alouettes de Montréal 20 Eskimos d’Edmonton 7 Vancouver
1975 Eskimos d’Edmonton 9 Alouettes de Montréal 8 Calgary
1977 Alouettes de Montréal 41 Eskimos d’Edmonton 6 Montréal
1978 Eskimos d’Edmonton 20 Alouettes de Montréal 13 Toronto
1979 Eskimos d’Edmonton 17 Alouettes de Montréal 9 Montréal
1980 Eskimos d’Edmonton 48 Tiger‑Cats de Hamilton 10 Toronto
1981 Eskimos d’Edmonton 26 Rough Riders d’Ottawa 23 Montréal
1982 Eskimos d’Edmonton 32 Argonauts de Toronto 16 Toronto
1986 Tiger‑Cats de Hamilton 39 Eskimos d’Edmonton 15 Vancouver
1987 Eskimos d’Edmonton 38 Argonauts de Toronto 36 Vancouver
1990 Blue Bombers de Winnipeg 50 Eskimos d’Edmonton 11 Vancouver
1993 Eskimos d’Edmonton 33 Blue Bombers de Winnipeg 23 Calgary
1996 Argonauts de Toronto 43 Eskimos d’Edmonton 37 Hamilton
2002 Alouettes de Montréal 25 Eskimos d’Edmonton 16 Edmonton
2003 Eskimos d’Edmonton 34 Alouettes de Montréal 22 Regina
2005 Eskimos d’Edmonton 38 Alouettes de Montréal 35 Vancouver
2015 Eskimos d’Edmonton 26 Rouge et Noir d’Ottawa 20 Winnipeg

Membres de l'équipe de football d’Edmonton intronisés au Temple de la renommée du football canadien

Nom Poste Année d’intronisation

Damon Allen

Quart‑arrière

2012

Danny Bass

Secondeur

2000

Al Benecick

Joueur de ligne offensive

1996

Leroy Blugh

Joueur de ligne défensive

2015

Johnny Bright

Demi offensif

1970

Hugh Campbell

Bâtisseur

2000

Tommy Joe Coffey

Receveur éloigné/botteur de placement

1977

Rod Connop

Joueur de ligne offensive

2005

Dave Cutler

Botteur

1998

Eric Duggan

Bâtisseur

1981

Matt Dunigan

Quart‑arrière

2006

Ron Estay

Ailier défensif

2003

Bernie Faloney

Quart‑arrière

1974

Dave Fennell

Plaqueur défensif

1990

Darren Flutie

Receveur éloigné

2007

Gino Fracas

Bâtisseur

2011

Brian Fryer

Receveur éloigné

2013

Tracy Ham

Quart‑arrière

2010

Larry Highbaugh

Demi défensif

2004

Hank Ilesic

Retourneur de botté/botteur de placement

2018

Brian Kelly

Receveur éloigné

1991

Dan Kepley

Secondeur

1996

Eagle Keys

Bâtisseur

1990

Norm Kimball

Bâtisseur

1991

Norman Kwong

Demi offensif

1969

Moses « Moe » Lieberman

Bâtisseur

1973

Neil Lumsden

Demi offensif

2014

Don Matthews

Bâtisseur

2011

George McGowan

Receveur éloigné

2003

Danny McManus

Quart‑arrière

2011

Roland « Rollie » Miles

Demi-offensif/demi défensif/secondeur

1980

Derrell « Mookie » Mitchell

Receveur éloigné

2016

Joe Montford

Ailier défensif

2011

Kenneth Montgomery

Bâtisseur

1970

Warren Moon

Quart‑arrière

2001

Frank Morris

Joueur de ligne offensive/Joueur de ligne défensive

1983

Cal Murphy

Bâtisseur

2004

Roger Nelson

Joueur de ligne offensive/Joueur de ligne défensive

1986

Jackie Parker

Quart‑arrière/demi-offensif/receveur éloigné/botteur/botteur de dégagement

1971

James « Quick » Parker

Secondeur/ailier défensif

2001

Elfrid Payton

Ailier défensif

2010

Rudolph « Rudy » Phillips

Joueur de ligne offensive

2009

Willie Pless

Secondeur

2005

Mike Pringle

Demi offensif

2008

Joseph B. Ryan

Bâtisseur

1968

Tom Scott

Receveur éloigné

1998

Annis Stukus

Bâtisseur

1974

Terry Vaughn

Receveur éloigné

2011

Pierre Vercheval

Joueur de ligne offensive

2007

Tom Wilkinson

Quart‑arrière

1987

Henry « Gizmo » Williams

Retourneur de botté/receveur éloigné

2006

Dan Yochum

Joueur de ligne offensive

2004

William « Bill » Zock

Joueur de ligne offensive

1984

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