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Filmon, Gary Albert

En 1983, Filmon succède à Sterling LYON, comme chef du Parti conservateur, et, le 9 mai 1988, il forme un gouvernement minoritaire, après avoir défait les néo-démocrates sortants.
Filmon, Gary
Premier ministre du Manitoba (avec la permission du Cabinet du Premier ministre, gouvernement du Manitoba).

Filmon, Gary Albert

Gary Albert Filmon, ingénieur, homme d'affaires et premier ministre du Manitoba (Winnipeg, Man., 24 août 1942). Diplômé de l'U. du Manitoba (B.Sc. 1964, M.Sc 1967), Filmon travaille comme ingénieur concepteur à l'Underwood McLellan & Assoc., à Winnipeg, de 1964 à 1969. Il est vice-président et président du Success Business College de Winnipeg, de 1969 à 1980. Après avoir siégé au conseil municipal de Winnipeg, de 1975 à 1979, il est élu député conservateur à l'Assemblée législative du Manitoba, en 1979, et il a toujours été réélu depuis. Membre du Cabinet en janvier 1981, il est ministre de la Consommation et des Affaires commerciales, et ministre de l'Environnement, avec des responsabilités supplémentaires, jusqu'à ce que le gouvernement perde le pouvoir, en novembre.

En 1983, Filmon succède à Sterling LYON, comme chef du Parti conservateur, et, le 9 mai 1988, il forme un gouvernement minoritaire, après avoir défait les néo-démocrates sortants.

Avec seulement 25 sièges sur 57 à l'Assemblée législative, Filmon est confronté à la difficile question de la ratification de l'ACCORD DU LAC MEECH qu'il hérite de son prédécesseur néo-démocrate, Howard PAWLEY (voirACCORD DU LAC MEECH : DOCUMENT). Les Libéraux s'opposent fermement à cet accord et Filmon suspend la première tentative de ratification, en décembre 1988, pour faire obstruction à la clause dérogatoire dite « nonobstant » (ou « indépendamment ») invoquée par le gouvernement du Québec pour outrepasser le jugement de la Cour suprême qui rejetait sa loi linguistique, très controversée. En juin 1990, après une rencontre de dernière minute entre les premiers ministres, à la veille de la date de ratification, l'adoption de l'accord est contrecarrée par l'intervention de Elijah HARPER, député autochtone néo-démocrate, qui refuse de signer cet accord, alors que l'unanimité est requise. Filmon refuse de contourner les règlements qui lui auraient permis d'éviter ce blocus.

Il est réélu avec une mince majorité en septembre 1990 et il s'engage rapidement dans un programme d'austérité, augmentant les impôts et réduisant les emplois et les services gouvernementaux. Lors d'une seconde série de négociations constitutionnelles, il défend avec détermination un SÉNAT suivant la formule « des trois e » (égal, élu, efficace). Filmon est considéré comme un modérateur au cours de ces négociations et son rôle de pacificateur est déterminant dans l'obtention d'un consensus à l'ACCORD DE CHARLOTTETOWN. Cette accord est toutefois rejeté dans sa propre province à l'issue du référendum de 1992 (voirACCORD DE CHARLOTTETOWN : DOCUMENT). Les succès qu'il remporte en matière de contrôle des dépenses le conduisent à un deuxième gouvernement majoritaire lors des élections générales tenues en avril 1995.

Gary Filmon et son parti se sont retrouvés au cœur d'une controverse à la suite des élections de 1995. Les conservateurs étaient accusés d'avoir essayé de partager les suffrages conservateurs en présentant des candidats autochtones dans des régions où la concentration d'électeurs autochtones était élevée. Ce scandale fut en fin de compte révélé en 1998. Plusieurs collaborateurs de Gary Filmon furent impliqués dans ce scandale, mais Gary Filmon, lui, ne fut jamais mis en cause. Cette polémique ainsi que le taux croissant du chômage, et ce, malgré les promesses de réductions d'impôts et d'investissements additionnels dans les secteurs de la santé et de l'éducation, ne firent que semer encore plus le doute chez les électeurs quant aux promesses des conservateurs. Le parti de Gary Filmon fut battu par le NPD de Gary DOER le 5 octobre 1999. Gary Filmon démissionna de son poste de chef de parti en 2000.

À l'issue de sa carrière politique, Gary Filmon devient consultant en affaires et jouit de la considération générale. Il siège par ailleurs au conseil d'administration de nombreux organismes et associations provinciales et nationales. Il a été fait officier de l'ORDRE DU CANADA en 2009.