Fleurs sauvages
Les fleurs sauvages incluent toutes les PLANTES à fleurs qui poussent sans être cultivées. Dans la terminologie populaire, le terme se réfère principalement aux nombreuses plantes herbacées et aux plus petits arbrisseaux à fleurs. Les plantes à fleurs discrètes sans pétales, comme les GRAMINÉES et le CAREX qui à première vue se ressemblent, ne sont pas considérées comme des fleurs sauvages.
Au Canada, il existe environ 4000 espèces de plantes à fleurs, dont près de 3000 sont considérées comme des fleurs sauvages. Environ un quart de celles-ci ont été importées d'ailleurs dans le monde. Ces PLANTES NUISIBLES introduites diffèrent de la plupart des fleurs sauvages indigènes, principalement par leur rapidité de propagation dans les habitats perturbés et les terres agricoles.
Leur croissance prolifique et leurs propriétés nocives ou désagréables les rendent indésirables. On considère certaines fleurs sauvages indigènes comme mauvaises lorsqu'elles poussent en grand nombre dans les prés et les pâturages, ce qui est le cas de l'ASCLÉPIADE (Asclepias) et de l'OXYTROPIS DE LAMBERT (Oxytropis). Elles causent parfois l'empoisonnement du bétail.
Noms communs
Les noms communs de nombre de fleurs sauvages (p. ex., l'Oxytropis de Lambert) font référence à certaines propriétés de la plante ou à son utilisation par les AUTOCHTONES et dans les remèdes de bonne femme. Les noms tels que pomme de mai (Podophyllum), claytonie tubéreuse (Claytonia), gingembre sauvage (Asarum) et montia de Cuba (Montia) font allusion à la nature comestible de la plante ou d'une de ses parties. D'autres noms, comme prunelle vulgaire, heal-all en anglais, (Prunella), hépatique d'Amérique (Hepatica) et dentaire (Dentaria), comportent le nom d'une partie spécifique du corps qu'on croit pouvoir soigner avec cette plante.
Répartition
Au Canada, certaines des fleurs sauvages indigènes les plus répandues sont les plantes de la FORÊT BORÉALE. À l'intérieur de cette large ceinture qui s'étend de Terre-Neuve au Yukon, on trouve des fleurs sauvages aussi communes que la Linnée boréale, la Mitrelle, le Cornouiller du Canada et le THÉ DU LABRADOR. En raison de l'uniformité relative du couvert forestier à feuillage persistant durant la saison de croissance, on n'observe aucune apparence évidente de floraison saisonnière.
Dans les FORÊTS décidues et mixtes (feuillus-conifères) des GRANDS LACS et de la vallée du FLEUVE SAINT-LAURENT, un ensemble impressionnant de fleurs sauvages se trouvant dans les sous-bois annonce l'arrivée de chaque nouvelle saison de croissance. Ces herbacées vivaces qui comprennent les familles du Lis, du Bouton d'or et de la Saxifrage éclosent et produisent leurs graines avant que l'ouverture complète des feuilles de la canopée vienne assombrir le sous-bois. À l'arrivée de l'été, les fleurs sauvages des clairières, des prés, des bords des lacs et des rivières fleurissent progressivement. Durant les courtes journées d'automne, nombre de représentants de la famille de la Marguerite (Astéracées ou Composées), comme les ASTERS et les verges d'or, recouvrent les champs et les pâturages de grandes taches de couleur.
Dans le centre du Canada, presque toutes les plantes indigènes des PRAIRIES ont maintenant disparu à cause des labours pratiqués pour les besoins de la culture extensive. Les graminées communes et les fleurs sauvages caractéristiques, comme le LIS des prairies, la Bermudienne et la Rudbeckie, se trouvent maintenant surtout au bord des routes et des voies ferrées, ou dans les coulées et les endroits sablonneux. Les anémones des prairies, les lis des prairies et les ROSES sauvages se sont adaptés.
Les forêts de conifères des montagnes de l'Ouest possèdent beaucoup de fleurs sauvages semblables à celles de la forêt boréale. D'autres fleurs, telles que la SAXIFRAGE de Lyall et l'Arnica à feuilles cordées, sont strictement alpines, alors que certaines, comme la pédiculaire laineuse, ont une distribution arctique-alpine. Elles se trouvent surtout dans l'Arctique, mais s'étendent vers le sud dans les habitats adéquats des montagnes.
Bien qu'on trouve des espèces distinctes de fleurs sauvages dans le milieu sec de la montagne alpestre de l'intérieur et dans le milieu humide de la forêt côtière de la Colombie-Britannique, on trouve probablement les fleurs sauvages les plus remarquables de l'Ouest dans les prairies alpines. De grandes herbacées à fleurs attirantes croissent sur les pentes abritées et dans les dépressions humides alimentées par la fonte des neiges, tandis que sur le rocher plus sec et les pentes herbeuses ou les saillies bien exposées, des rosettes naines et des plantes « formant des coussins » tapissent le sol et poussent sous la lumière du soleil de haute altitude au cours du bref été alpin.
Au-delà de la LIMITE FORESTIÈRE, le nombre de fleurs sauvages diminue rapidement à quelque 300 espèces pour toutes les îles de l'ARCHIPEL ARCTIQUE. On trouve la plus forte croissance de fleurs sauvages arctiques dans les habitats abrités et humides de la TOUNDRA , où la couche de sol mince est saturée d'eau de la fonte qui n'a pas été drainée en raison du PERGÉLISOL situé juste sous les racines des plantes. Parmi l'ensemble des touffes d'herbes de la toundra et des carex, on trouve des plantes comme le LUPIN arctique, le Rhododendron de Laponie et le Cassiope de Mertens arctique.
En raison des faibles précipitations annuelles, la plupart des îles de l'Extrême-Arctique sont des déserts rocheux. Là, les plantes à rosettes ou formant des coussins (p. ex., le Pavot d'Islande, la Saxifrage à feuilles opposées, la DRYADE et la PYROLE à feuilles rondes) fleurissent dans des endroits suintants, des champs de pierre et sur des lits de gravier où le niveau d'humidité est adéquat.
Les fleurs sauvages de l'Arctique, où le climat est rigoureux et les étés sont courts, survivent en profitant pleinement de l'ensoleillement quasi perpétuel fourni par le soleil, qui reste bas à l'horizon. Elles survivent aussi grâce à la température chaude de l'air au raz du sol. Malgré cela, nombre de plantes ne produisent pas toujours de fleurs et ont une croissance végétative avec formation de bulbes à la place de graines pour assurer la continuité de l'espèce, comme c'est le cas pour la Saxifrage penchée. Voir aussi les entrées de chaque espèce.