Fort Toulouse et Port Toulouse
Le village de Port Toulouse et son fort sont situés à ST. PETER'S au Cape Breton, Nouvelle-Écosse. Le site se trouve sur la côte atlantique, à l'est du canal de St. Peters qui relie l'Atlantique au lac Bras d'Or. Les Français y établirent un poste de traite autour de 1630, sur une route de portage MICMAC qui se trouve maintenant à être le canal. Le poste fut ravagé par un incendie en 1669.
Le village et Fort Toulouse sont établis suite au TRAITÉ D'UTRECHT de 1713, alors que la France transfère son intérêt de la Nouvelle-Écosse continentale à l'île de Cape Breton. Le site protège le portage entre le lac Bras d'Or et l'intérieur de Cape Breton et renforce l'alliance avec les Micmacs, pour qui cette région est d'une grande importance. La construction du fort débute en 1715. De 1731 à 1734, des plans ambitieux sont développés pour d'importantes rénovations au fort, mais on ignore jusqu'à quel point ils furent mis en œuvre. Le 29 avril 1745, le fort est détruit par un gros détachement britannique. Après la remise de l'île du Cape Breton aux Français en 1748, un simple fort palissadé y est construit.
Le peuplement du village débute à l'automne 1715. Au fil des années, sa population fluctue d'un maximum de 261 d'habitants, à 76 seulement. Le village est détruit par les Anglais en avril 1745, mais on le reconstruit quatre ans plus tard. Suite à la chute de LOUISBOURG en 1758, le fort est incendié et le village se retrouve sous contrôle britannique. On le renomme alors St. Peter's et ce sont des vétérans de la GUERRE DE SEPT ANS qui l'habitent. En 1777, le fils d'un immigrant irlandais, Lawrence Kavanagh, Jr., y déménage et devient rapidement le plus important commerçant de Cape Breton. Kavanagh construit une résidence imposante sur le site de 1811 à 1815. Celle-ci est démolie en 1911 et remplacée par l'hôpital Richmond County, qui est lui-même détruit par le feu en 1920.
Travaux archéologiques à Fort Toulouse
Les premiers travaux de reconnaissance archéologique au fort sont menés en 1973 par Donald B. Webster du MUSÉE ROYAL DE L'ONTARIO. Webster cherche à retrouver l'établissement portuguais/açorien d'ALVARES FAGUNDES, qui date d'environ 1523, ainsi que des établissements français, BASQUES et anglais des XVIIe et XVIIIe siècles. Il pense que les vestiges structuraux retrouvés dans la zone du village pourraient faire partie des remblais du fort français, mais il n'y entreprend aucun sondage.
En 1985, des fouilles limitées sont menées au site par Birgitta Wallace, pour PARCS CANADA, afin d'identifier la localisation exacte du fort. Des photos aériennes indiquent l'emplacement du fort dans une zone autrement densément boisée, de conifères principalement; on y voit des parties de ce qui aurait pu être le mur ouest, deux trous de cave, un aménagement en forme de monticule et un puits.
Les fouilles dans le trou le plus évident révèlent une partie de la cave d'une maison en torchis avec des fondations en pierre des champs. L'édifice fut détruit par le feu. Les artefacts domestiques indiquent que l'édifice était une résidence, probablement la maison du commandant, construite en 1749-50. La céramique domestique inclut des tessons d'une variété de Saintonge datant du début au milieu du XVIIIe siècle, et de la vaisselle creuse de style Beauvais. Parmi les objets plus personnels se trouvent une pièce de monnaie datant de 1711, des pierres à fusil, des fragments de pipe, des boutons en laiton, une partie de la fourragère d'un uniforme, ainsi que des débris alimentaires.
Des artefacts du XVIIIe apparaissent continuellement dans la berge de la plage en érosion située sous le fort. Selon des mesures prises à Louisbourg, le niveau de la mer à cet endroit s'est élevé d'environ un mètre depuis le milieu du XVIIIe siècle. À peu près 15 m de berge ont été perdus depuis 1750, et le site entier est maintenant largement gorgé d'eau.
En 1793-94, un fort anglais, Fort Dorchestor ou Fort Granville, fut érigé au sommet du Mont Granville, à environ 0,5 km au nord de Fort Toulouse. Il fut vite abandonné et était apparemment déjà en ruines en 1798. Les vestiges du fort sont toujours très apparents.
Le village de Port Toulouse
Une carte détaillée de Port Toulouse datant de 1731 montre un village composé d'environ 15 édifices et de parcelles de jardin alignés le long du rivage, ainsi que la maison du prête et un cimetière. De petits groupes d'édifices se retrouvent à l'ouest de ce qui est aujourd'hui le canal de St. Peters; parmi ceux-ci figure une briquerie. Aucune fouille archéologique n'a pris place dans la zone du village et la végétation qui a envahi le site recouvre les traces potentielles d'édifices, bien que certains vestiges d'édifices et les fondations de l'hôpital de 1911 soient visibles dans les zones plus exposées. Un squelette a été découvert dans le cimetière lors de l'excavation d'un drain dans la cours arrière d'une maison érigée dans les années 1950, et des pierres tombales y étaient toujours en place au début des années 1900.