Frances Anne Hopkins, artiste (née le 2 février 1838 au Royaume-Uni; décédée le 5 mars 1919 à Londres, au Royaume-Uni). Frances Anne Hopkins était une artiste qui dessinait et peignait des paysages canadiens. Ses toiles les plus célèbres, qui comprennent Shooting the Rapids et Canoes in a Fog, Lake Superior, dépeignent les longs voyages en canot qui était entrepris par la Compagnie de la Baie d’Hudson dans les années 1860.
Une famille d’artistes
Frances Anne Hopkins naît en Angleterre en 1838 et est la troisième des cinq enfants de Frederick William Beechey et Charlotte Stapleton. Son père est un artiste, un officier de la marine et un explorateur qui a navigué avec sir John Franklin et sir William Edward Parry. La famille Beechey compte plusieurs autres artistes. Le grand-père de France Anne Hopkins, sir William Beechey (1753–1839), est le portraitiste de la reine Charlotte, l’épouse du roi George III. Sa grand-mère, lady Beechey (1764–1833), née Anne Phyllis Jessop, expose ses dessins et ses portraits miniatures à la Royal Academy of Arts.
On ne sait que peu de choses sur la jeunesse et l’éducation de Frances Anne Hopkins, mais il est probable qu’elle ait reçu une certaine formation en dessin et en aquarelle étant donné qu’il y a plusieurs artistes dans sa famille élargie et que ces habiletés sont considérées comme des réalisations appropriées pour les femmes anglaises de la classe moyenne supérieure du 19e siècle.
Mariage et enfants
En 1858, Frances Anne Beechey, âgée de 20 ans, épouse Edward Martin Hopkins, un veuf de 18 ans son aîné qui a trois jeunes enfants. Frances Anne le rencontre en 1855 lorsque le frère d’Edward épouse l’une de ses sœurs. Le couple a cinq enfants ensemble, dont trois survivent à l’enfance : Raymond, Wilfred et Olive. Edward Hopkins encourage les efforts artistiques de Frances Anne. En 1945, son petit-fils, Edward Manley Hopkins, explique à l’historienne Grace Lee Nute : « Tout en élevant ses propres enfants et en s’occupant de ses trois beaux-enfants, elle réussissait néanmoins à beaucoup voyager avec son mari. C’est lui, je crois, plus que quiconque qui encourageait son penchant artistique. »
Compagnie de la Baie d’Hudson
Edward Hopkins est le secrétaire personnel de sir George Simpson, gouverneur de la Compagnie de la Baie d’Hudson. Frances Anne Hopkins se rend au Canada avec son nouvel époux et ses beaux-enfants peu après son mariage en 1858. La famille s’installe à Lachine, où Frances Anne Hopkins dessine les paysages locaux, les gens et les loisirs d’hiver. Elle est l’une des rares femmes présentes à la réception du grand canot de la Compagnie de la Baie d’Hudson durant la tournée royale du fils aîné de la reine Victoria, le futur roi Edward VII. À la demande d’Edward VII, Frances Anne Hopkins peint la toile The visit of the Prince of Wales (Edward VII) to Lachine Rapids, Canada, in 1860, qui est exposée à la Royal Academy of Arts de Londres en 1902, l’année de son couronnement.
Lorsque George Simpson meurt en 1860, Edward Hopkins devient l’administrateur de la Compagnie de la Baie d’Hudson dans l’Est du Canada. Frances Anne Hopkins joue un rôle de premier plan dans la société de Montréal, et elle accompagne son époux lors d’au moins trois voyages de longue distance en canot sur les Grands Lacs : au Nord-Ouest d’Ottawa en 1866, et au lac Supérieur en 1868 et en 1869. Il est possible qu’elle ait également visité Port Arthur en 1870 et qu’elle ait peint la toile The Red River Expedition at Kakabeka Falls en 1877.
Lors de ses voyages à travers les Grands Lacs, Frances Anne Hopkins est peut-être inspirée par Anna Brownell Jameson, autrice de Winter Studies and Summer Rambles in Canada (1838), qui a dessiné ses propres voyages en canot sur le lac Huron. Il est également probable que Frances Anne Hopkins ait connu les œuvres de Paul Kane, qui a reçu des commandes de George Simpson.
Peintures des voyageurs
Frances Anne Hopkins vit au Canada durant les dernières décennies de voyage en canot comme moyen de transport pour la Compagnie de la Baie d’Hudson. Ses peintures servent d’archives historiques de valeur pour ces voyages de traite des fourrures avant la venue des bateaux à vapeur et des chemins de fer. À partir de ses croquis de voyage, Frances Anne Hopkins peint de larges tableaux à l’huile. Tandis que les tableaux des paysages canadiens du 19e siècle se concentrent souvent sur les contrées sauvages à l’apparence vide ou sur des figures solitaires, les toiles de Frances Anne Hopkins dépeignent de larges groupes de marchands de la Compagnie de la Baie d’Hudson et des peuples autochtones qui travaillent ensemble pour naviguer dans les eaux des Grands Lacs. Comme sa contemporaine, la princesse Louise, elle inclut des autoportraits miniatures dans ses représentations artistiques des paysages canadiens, se dessinant souvent elle-même assise avec son carnet à croquis dans un canot en compagnie de son époux.
Expositions
Frances Anne Hopkins est l’une des premières artistes féminines à présenter une collection en solo à la Art Association of Montreal, exposant 16 de ses aquarelles en 1870. Ses grandes toiles peintes à l’huile sont exposées régulièrement à la Royal Academy of Arts à la fin du 19e siècle et début du 20e siècle, en commençant par la toile Canoes in a Fog, Lake Superior en 1869, qu’elle a peint après son voyage en canot en 1868.
En plus de ses contributions régulières à la Royal Academy of Arts, Frances Anne Hopkins correspond avec des marchands d’art et des collectionneurs canadiens après son retour au Royaume-Uni en 1870, mais elle a de la difficulté à vendre ses tableaux au Canada. En 1910, dans une lettre à David Ross McCord, le fondateur du Musée McCord à Montréal, elle écrit : « J’ai plusieurs tableaux d’intérêt canadien que j’ai fait par le passé qui sont, avec les canots, uniques. L’un d’entre eux est du vieux manoir à Québec, la résidence de Montcalm… Jusqu’à présent, j’ai trouvé que les Canadiens ne sont pas intéressés par des tableaux de leur propre pays. J’en ai envoyé de très beaux à un marchand d’art de Montréal, mais ils ne sont pas vendus. »
Vie ultérieure
En 1869, Edward Hopkins prend sa retraite de la Compagnie de la Baie d’Hudson. Il retourne en Angleterre avec sa famille en 1870. Après la mort de son époux en 1893, Frances Anne Hopkins ouvre un studio d’art dans sa demeure de Hampstead, à Londres. Selon Edward Manley Hopkins : « La dépression prolongée des années 1880 a eu un impact sur la succession de mon grand-père. Bien que sa veuve était loin d’être sans le sou, la vente rapide de ses tableaux dans les décennies suivantes a apporté un ajout précieux à ses revenus. » Frances Annes Hopkins continue à voyager et à exposer ses œuvres jusqu’à la Première Guerre mondiale. Elle passe régulièrement ses étés en France, et elle rend visite à son fils Raymond à Cape Town de 1908 à 1910, où elle peint des paysages de l’Afrique du Sud.
Legs
En 1921, sir Arthur George Doughty, premier archiviste du Dominion du Canada, acquiert cinq tableaux de Frances Anne Hopkins. Ils sont exposés dans une galerie de tableaux historiques qui ouvre ses portes au public en 1922. Bien que les tableaux de Frances Anne Hopkins apparaissent fréquemment en tant qu’illustrations dans les livres d’histoires et les mémoires canadiens, l’artiste elle-même est tombée dans l’oubli, car ces illustrations sont souvent non créditées.
Frances Anne Hopkins devient plus connue en 1988, lorsque sa photo figure sur un timbre canadien avec l’illustration de sa toile Canoe Manned by Voyageurs Passing a Waterfall de 1869. En 1990, la Thunder Bay Art Gallery organise la première exposition majeure des œuvres de Frances Anne Hopkins. L’historien de l’art Robert Stacey affirme : « Ses œuvres doivent être sauvées des voûtes poussiéreuses d’illustrations historiques, de documents d’archives et d’enquêtes sociologiques, et elles doivent être restaurées à leur place: dans le répertoire de l’imagination vivante. »
En 2018, la photographe canadienne Naomi Harris voyage de Lachine à Kakabeka Falls en canot, vêtue d’un costume de l’époque du 19e siècle, suivant la route de la traite des fourrures que Frances Anne Hopkins aurait suivie. Naomi Harris dit à CBC : « Je suis devenue fascinée par l’art… Qui était cette femme qui accompagnait ces hommes, et comment se sentait-elle en faisant ce voyage? » L’exposition multidisciplinaire de Naomi Harris, intitulée I, Voyageur : In Search of Frances Anne Hopkins, a été présentée à la Thunder Bay Art Gallery.