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Le frelon

Le nom commun frelon désigne les guêpes du genre Vespa. Celles-ci appartiennent à la famille des vespidés, ordre des hyménoptères, qui comprend d’autres guêpes sociales telles que la guêpe jaune ou le poliste. Des 22 espèces de frelons qui existent dans le monde, aucune n’est originaire du Canada. Toutefois, le pays compte trois espèces introduites : le frelon européen (Vespa crabro) au Québec et dans le sud de l’Ontario, et, sur la côte de la Colombie-Britannique, le frelon jaune japonais (Vespa simillima) et le frelon géant d’Asie (Vespa mandarinia). La guêpe à taches blanches (Dolichovespula maculata) est indigène, mais fait partie de la famille des guêpes jaunes.

Le frelon européen (Vespa crabro)

Le frelon européen est la seule espèce de frelons établie au Canada. Il habite les terrains boisés du Québec et du sud de l’Ontario.

Description

Le frelon est une large guêpe jaune et noir, et certaines espèces présentent des taches rougeâtres. Le frelon européen a une face jaune et un abdomen à rayures jaunes et présente habituellement des taches rougeâtres sur le thorax et la tête. Une femelle peut être reine ou faire partie de la caste des ouvrières. La reine est plus large que les ouvrières et a un abdomen particulièrement volumineux. Le frelon mâle est généralement plus petit que la femelle et porte des antennes plus longues que les siennes.

Répartition géographique et habitat

Le frelon jaune japonais (Vespa simillima)

Le frelon jaune japonais ne s’est pas établi au Canada, mais a été aperçu sur la côte de la Colombie-Britannique.

Le frelon est originaire de l’Europe, de l’Asie et du nord de l’Afrique, mais la plupart des espèces se trouvent dans l’Asie orientale. Sauf exception, le frelon européen est le seul à exister à l’extérieur de cette zone. L’espèce s’est introduite et établie dans la région est de l’Amérique du Nord et vit sur les terrains boisés, généralement loin des humains. À un moment ou un autre, trois autres espèces ont été aperçues en Amérique du Nord : le frelon géant d’Asie, le frelon jaune japonais et la guêpe orientale (Vespa orientalis). Toutefois, il semble qu’aucune de ces espèces ne s’est établie dans le continent. Vers la fin de l’an 2019, un nid de frelons géants d’Asie a été repéré et détruit sur l’île de Vancouver, et des membres de la même espèce ont été reconnus à quatre reprises dans le nord de Washington.

Nids

Un nid de frelons

Les nids de frelons sont protégés d’une couche de papier. Les cellules à l’intérieur des nids présentent une forme hexagonale.

Tout comme d’autres guêpes sociales, le frelon et sa colonie construisent leur nid grisâtre avec un mélange de pâte de bois mâchée, d’eau et de salive. On trouve ces nids dans les arbres ou les arbustes, voire cachés dans des cavités telles que des arbres creux ou des terriers. Même lorsque construits dans des endroits dissimulés, les nids sont protégés par une enveloppe en papier. Qu’ils soient sous terre ou non, les nids de frelons européens se trouvent toujours dans des crevasses couvertes.

L’intérieur du nid présente de nombreux rayons disposés en couches horizontales, dont la forme et la texture rappellent celles d’une boîte à œufs. Les cellules individuelles sont hexagonales, comme les alvéoles fabriqués par les abeilles mellifères.

Reproduction et développement

Le frelon est un insecte social. En d’autres mots, il vit dans une colonie, laquelle comprend plusieurs générations qui collaborent pour élever le couvain et respectent un système de castes. Ce régime compte des ouvrières stériles et une reine qui se consacre à la ponte. Les mâles, quant à eux, quittent le nid pour s’accoupler à d’autres reines. La colonie des frelons, généralement plus petite que celle des guêpes jaunes, compte quelques centaines d’ouvrières, tout au plus. L’alimentation de chaque larve détermine sa caste : la nourriture d’une larve destinée à devenir reine est plus abondante que celle d’une future ouvrière et sa cellule, plus spacieuse. La reine secrète des phéromones pour empêcher les ouvrières de se reproduire. Le sexe du frelon, comme celui des autres hyménoptères, dépend de la fécondation de l’œuf. Un œuf fécondé se transforme en une femelle, tandis qu’un œuf non fécondé se transforme en un mâle, parfois appelé faux bourdon.

Le nid est d’abord construit par la reine fondatrice au printemps. À ce stade, il comporte seulement quelques cellules dans lesquelles la reine pond des œufs. Le nid est enveloppé d’une couche de papier suffisamment large pour couvrir le rayon et abriter la reine, qui nourrit les quelques premières larves jusqu’à ce qu’elles se développent en ouvrières adultes. Une fois que ces dernières s’occupent de l’approvisionnement et de la construction du nid, la reine consacre tout son temps et toute son énergie à la reproduction. Les ouvrières se chargent d’entretenir et de protéger le nid et de fournir de l’eau et de la nourriture aux larves. Celles-ci s’alimentent d’autres insectes, de la charogne et de liquide nutritif. Les ouvrières régulent aussi la température du nid : elles font contracter leurs muscles de vol pour le réchauffer ou battent leurs ailes pour l’aérer. Vers la fin de l’été et le début de l’automne, la reine commence à produire davantage de frelons mâles qui, arrivés à maturité, quittent le nid pour s’accoupler à d’autres reines. Finalement, la reine pond un couvain d’œufs spéciaux dans des cellules plus spacieuses que la norme. Ces œufs se métamorphosent en nouvelles reines qui abandonnent le nid, s’accouplent et trouvent un abri où attendre le passage de l’hiver. Au printemps, elles émergent et construisent de nouveaux nids.

Écologie

Chaque espèce de frelons, redoutables prédateurs d’autres insectes, chasse divers types de proies. Par exemple, le frelon européen s’attaque surtout aux insectes larges tels que les cigales et les sauterelles, tandis que le frelon géant d’Asie chasse plutôt les coléoptères, d’autres guêpes sociales et les abeilles communes. L’ouvrière frelon cerne aussi les brindilles et les branches d’arbres et d’arbustes afin de se nourrir de la sève. Elle ronge et enlève un anneau d’écorce autour de la branche, éliminant les parties supérieures à la portion endommagée.

Piqûre de frelon

Bien qu’un frelon soit capable d’infliger une piqûre douloureuse, il est plus probable d’en recevoir une d’une guêpe jaune, car cette dernière fréquente plus couramment les espaces habités par les humains. Comme est le cas pour les abeilles mellifères et les autres types de guêpes, seule la femelle a un dard. D’abord conçu pour la ponte d’œufs, cet organe se transforme pour injecter un venin. Le frelon l’utilise pour affaiblir sa proie et se défendre contre ses prédateurs. Contrairement à l’abeille domestique, le frelon peut piquer à plusieurs reprises. La prévalence des allergies sévères aux piqûres d’abeilles et de guêpes est faible. Dans la plupart des cas, une personne se remet en quelques jours de la douleur et de l’irritation cutanée causées par une piqûre.

Relation avec les humains

Le frelon géant d’Asie (Vespa mandarinia)

Le frelon géant d’Asie ne s’est pas établi au Canada. Toutefois, un nid de cette espèce a été trouvé sur l’île de Vancouver en 2019.

Le frelon présente parfois un inconvénient aux apiculteurs, car il peut attaquer les ruches ou prendre pour proie les abeilles qui butinent. Le frelon géant d’Asie, en particulier, est un redoutable prédateur d’abeilles mellifères. Il se nourrit des larves et des nymphes riches en protéines qu’il trouve dans les ruches. Il suffit de quelques membres de cette espèce pour détruire toute une colonie d’abeilles domestiques. Dans l’aire de répartition naturelle du frelon géant d’Asie, l’abeille mellifère a développé une stratégie de défense : les membres de la colonie forment une boule serrée autour du frelon intrus et font vibrer leurs muscles de vol pour dégager une température suffisamment élevée pour le tuer.

La présence du frelon peut être avantageuse pour le contrôle des parasites agricoles. Au milieu des années 1800, le frelon européen a été introduit à cet effet dans les forêts dans la partie est de l’Amérique du Nord. Toutefois, le frelon peut être lui-même nuisible aux récoltes, car il abîme les fruits mûrs (poire, pêche, pomme) en se délectant de leur pulpe juteuse. Le raisin peut être particulièrement vulnérable, car il suffit de quelques fruits endommagés pour ouvrir la voie à des champignons parasites sur toute la vigne cultivée.

Taxonomie des frelons

Règne

Animalia

Embranchement

Arthropoda

Classes

Insecta

Ordre

Hymenoptera

Famille

Vespidae

Genre

Vespa