Jean-Louis Gagnon, journaliste, écrivain, militant politique et fonctionnaire (né le 21 février 1913 à Québec; décédé le 26 mai 2004 à Québec). Il fait des études classiques aux collèges Sainte-Marie et Brébeuf, à Montréal, et à l'Université d'Ottawa. En tant que journaliste pendant les années 30, il expose des idées anticléricales, puis un séparatisme de droite dans La Nation, le journal de Paul Bouchard, puis un socialisme international. Toutefois, sous l'influence de la guerre, Gagnon devient un libéral-démocrate pour toujours et un fédéraliste convaincu. Il favorise la participation du Canada à la Deuxième Guerre mondiale et appuie la conscription lors du plébiscite de 1942. Il est journaliste au Ghana (1942-1943) et directeur de l'agence de presse France-Afrique à Montréal (1943-1946), puis passe trois ans à Rio de Janeiro.
Revenu au Canada en 1949, Gagnon travaille pour la station de radio CKAC, où il organise une section locale d'un syndicat de journalistes et noue des liens avec le Parti libéral du Québec. Il est l'un des membres fondateurs de la Fédération libérale provinciale, formée en 1955 pour démocratiser la structure du Parti libéral provincial et permettre la modernisation de sa politique. En 1958, Gagnon accepte de devenir rédacteur en chef de La Presse, le plus grand quotidien francophone de Montréal. Il réunit une équipe éditoriale dynamique, dont l'appui à la modernisation de la société québécoise contribue à la victoire du Parti libéral de Jean Lesage, remportée de justesse en juin 1960, qui marque le début de la Révolution tranquille.
Craignant la montée du séparatisme, Gagnon accepte en 1963 de siéger à la Commission royale d'enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme et, après la mort prématurée d'André Laurendeau en juin 1968, il le remplace à titre de coprésident. En 1970, Gagnon est nommé directeur général d'Information Canada, organisme qui vient d'être créé pour mener la lutte afin de préserver l'unité canadienne. De 1972 à 1976, il est ambassadeur et délégué permanent du Canada auprès de l'UNESCO, à Paris. À la fin de sa carrière, il est membre du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (1976-1983). Gagnon a reçu maintes distinctions soulignant ses nombreuses réalisations en journalisme et son appui enthousiaste pour les arts; il est nommé Membre de la Société royale du Canada (1971) et Officier de l'Ordre du Canada (1980). Le premier volume de ses mémoires, Les Apostasies: Les Coqs de village, paraît en 1985, suivi du deuxième tome en 1988, « Les Dangers de la vertu », et du troisième tome en 1990, « Les Palais de glace ». Il est aussi l'auteur d'une essai publié en 1994, Les Enfants de McLuhan.